E5C
ayanc
obligé nos Rois a apporrer du changemenr
dans l'adminiíl:rarion de J'Efrhiquier, ils dépurere11r
des Preíidens &' des Confeillers , ranc Eccleliafl:i–
ques que La'iques,& des Gcmrilshommes difl:ingués,
JJOur
ecre les
J
uges de cerre Aflemblée.
lis
obfer–
voienr cet ordre dans leur feance. Les Preíidens &
les aucres Juges députés écoienr fur les haurs íieges.
Les Eveques, les Abbés, les Doyens & les aucres
Eccleíialtiques écoienr a la droice des Preíidens
&
des Dépucés fur des íieges de meme haureur. Les
Coimes, les Barons & aurres Seigneurs écoienr a la
gauche fur de femblables íieges. Les Baillis , les
Gens du Roi , les Vicomres & aurres Officiers
écoienr aux deux cocés fur des íieges plus bas de–
vanrles Prélars
&
les Seigneurs .,
&
les Avocars
écoienr derriere ces Officiers entre leurs íieges
&
ceux du Clergé & de · la Noblelfe. L'Efchiquier
comprenoir un grand nombre de perfonnes ;
_&
fans
parler des gens de Juíl:ice de comes les Junfd1ébons
de·laProvince,il y en emroicquane-ving:-qumze du
Corps du Clergé ,
&
foixanre-douze de celui de la
Noblefle. Voici ce que rapporre Nicod
fur.lemor
d'Efchiquier.
Efchiquier proprement prins
,
efl le ta–
blier, ayant foixante-quatre places dans fon quarré
my-parties de deux couleurs & entremélées
,
qui font
les loges des efchecs rangés & marchans; , mais par
tranflation, Efchiquier entre Normans efl cetle Cour
ancienne
,
non fed,ntaire, ne continuellement feans,
a
laquelle le Duc, s'il vouloit, les Prélats, les Ba–
rons
&
Chcva/iqrs, les Senéchaux & Bail!is, les
P reud'hommes, les bons 'lJourgeois & [favans Ad–
vocats de Normandie s'a.ffembloient pour fa décijion
des grands plaids des gens du pays
;
lequel ,!;fchiquier
étoít tenu deu:r: fois l'année
,
a PJque
&
a Noe'l,
tant6ten un Bailliage
&
Vi/le
,
tant6t en autre.
A
cette A./[emblée les Baillis étoient tenus fa prefanter
au commencement & premierefeance d'icel!e dedans
l'heure de midi du fecond jour des prefentations a.u
plus tard, comme celui de Rouen, Gifors, Caux
,
Bayeux, Caen, Coftentin; & la les Advocats &
autres dudit Efchiquier ajf,flans par jugement,étoimt
ajf,s felon leurs rangs
,
parlant les uns aux autres,
fans faire noife. Nul n'ofoitji entremettre d'y advo –
ca.ffer ou confulterfans ferment préalablement fait de
faire l'un & !'aHtre loyaument fans acception de per–
fonne. Autres plufieurs chefs de ferment y étoient pré–
tés par lefalits Advocats
,.
contenus és Ordonna11ces
dudit Efchiquier tenu a Rouen a
p
áqMs l'an mil trois
cent quatre-vingt-jix. Avoientlesfeants voix deli –
berative, voireles Advocats mémes ,,mais éscaufes
tant feulement dont ils n'avoient éténe confultants ne
'
plaidants devant '.
aucun Juge inferieur
,
ou audit
Efchiquier méme, ou defeuelles ils n'auroient dit
&
déclaréen appert ailleurs leur advis & opinion
,
ores que ce n'eút étéen jt4t,ement, ou comme co11ful–
tants en la ca,~ft. Cette Cour ou A.ffemblée de jugeans
étoit dite Efchiq1tier
,
pour ftre compofée de tous
états & diverfes qualités de perfonnes, comme l'efl
le jeu des Efchecs, & étoit le dernier rejlort de la
juflice en Normandie
,
dont les dégrés inferieursfont
ba.ffe Juftice, Vicomté, B ailliage. Depuis la reduc–
tion dudit pays de No1·manq,ie d la Couronne de Fran–
ce, ledit Efchiquier étoit appellé La Cour; & felon
ce, efl écrit efalites Ordonnances queji les Advocats
plaidans
&
confultans faavent aucune chofe etre le
droit du Roí
,
ou luí toucher
en
aucune maniere, ils
feront fenus en advertir la Cour
,
e·efl-.t-dire l'Efchi–
quier. 0-,- a été fupprimé l'Efchiquier en toutes les
contrées dudit pays de Normandie
,
horfmis au Du–
ché d'Aleanfon,
01)
il efl encore tenu par chacun an,
& au liett d'icelui,afuccedé& été établie la Cour de
Parlementfeant
a
Rouen.
,Anciennement les gens
t,-
Tome l.
ESC
nans l'Éfchiquier de Normandie s'intituloient,
Les
Mairres renans l'Efchiquier au rerme faim Michel
ou au cerme dePaques,&
de te/les leus dépefches ainf
commenfants, s'en trouve en datte de l'an mil trois
cent dix-huit: mais par apres ils fe nommerent
&
'
intitulerent
,
Les Gens tenans l'Efchiquier. Borel
dir
qu'Efchiquier-,
pris -en ce fens , c'eíl:-a-dire,
pour un lieu m\ s'aflembloiene les Commiífaires en–
voyés des Provinces par le Roí, viene de l'Alle–
mand
Schiquen,
Envoytfr.
On
l'a rendn en Lacin
par
Scaccarium;
ce quia donné lieua quelques-uns
de le faire venir de l'Hebreu
Schacar,
Lieu public;
&
a d'amres du Grec
~""XP,;_~.,,,
Sucre; mais on ne
f~auroir rrouver nul rapporc encre ce Tribunal
&
du
fuere. Le fenmnem de Paul A:mile, qui veut que les
N~rmans ayen_r écric
Scaccarium,
pour
Sutarium,
qm veur din: F1xe, arreré, n'e{t pas non plus rece•
vable, puifque ce Senat éroic ambulacoire, Du Can~
ge di t que Spelmannus ,
W
aríius
&
Sonnerus veu–
lene qu'E[chiquier vienne du mor
Schats,
Trefor.
Il
y a un Efchiquier en Anglecerre que les _Anglois
nommene
Efcherquer
en leur langue,
&
qm eíl: une
Jurifdiétion ou l'on traite du Domaine , des Droirs
&
des Liberrés de la Couronne. On la tiene a
W
eíl:–
minHer ,
&
le merne mor
fe
prend pour le Trefor
Royal
d'
Anglecerre , qui fe tiene au meme lieu.
Efchiquicr
,
eH auffi un cenne de Blafon,
&
it
fe
die quand l'Ecu efl: divifé en plufieurs quarrés ,
dom les uns font de mécal ,
&
les aurres de cou–
leur ; ce qui reprefeme le tablier du je
u
des E{–
checs.
ESCHIVE. adj. Vieux mor. Triíl:e.
ESCLAME. adj. Vieux mor donron s'eíl: fervi dans le
Manege pour íignifier Un cheval qui n'a poinr de
boyan.
Il
íignifie Grele, menu, en termes de Vene~
rie ,
&
en ce fens on dit,
Les Ctrfs font bruns
)
longs
,
grands & efclames.
On appelle en termes de
Fauconnerie,
Oifeau efclame,
celu.i -qui eft de lon–
gueur bien feanre ,
&
non épaulu.
ESCLANDIR. v. a. Vieux mor. Scandalifer, On a clic
au!Ii
Efclander
pour, Offenfer.
Comment ellef ut delfrandée,
-Et
en
fon courage efclandée.
ESCLAVAGE.
[.
m. Tenue de negoce.. Dtoit qil'une
Compagnie de Marchands Anglois a feule d'achecer
&
de vendre les marchandifes a l'égacd des Ecran-
gers.
,
ESCLAVINE.
[.
f.
Vieux mór. Efpece d'habit long
&
velu que porcoiem les Pelerins. On s'eft au!Ii forvi
de ce mor pour íignifier U negro{fe couvercure delit,
ESCLECHE'. adj. Vieux mor. Démembré.
ESCLOER .
v.
a. Vieux moc.Expliquer.
ESCLOPE',
E'E.
adj. Terme de Blafo11.
Il
fe die d'une
parcirion dom une piece paro1c comme rompue,
Taillé & efclopé
en
C(l!Ur d'arge-ntfúr fable.
ESCOLTER. v. a. Vieux mor. Ecourer, Les Iraliens
difene
Afcoltare.
ESCONDRE. v. a. Vieux mot. Cacher, du Latin
Ab–
fcondere.
On a dit au!Ii
Efcoufer
,
&
on crcmve
E/.
cons
&
efcondit
,
pour , Caché.
· ·
ESCOPERCHE. f.
f.
Machine qui
feir
a élever des
fardeaux. Ce mor fe die de routes forres de pieces
de bois qu:i font debour
&
qui onc une poulie
a
!'ex.
rremicé, par le moyen de laquelle on éleve dLi bois
ou _des pierres. (?n appelle au!Ii
_Efcoperche
,_
Une
fohve ou aucre p1ece de bo1s qui a un pouhe ,
&
dom on efl:quelquefois obligé de fe fervir e_n des
endroics ouil eíl: imooffible de placer un engm ou
une grue , quoiqu; cecee piece de bois ne foir pas
roujours drelfée debouc , ma.1s qn'elle
foir
panchée
comme
fur
une avanee de cormche ou
da.nsune lu-
carne.
F
ff
ij