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ELE

tour couverrs de durillons ,

&

larges de deux ou

nois palmes , avec cinq ongles aucour en maniere

de coqüilles de faini: Michel. Ses ¡ambes fonc

grofies

&

puilfances ,

&

joinces comm~ celles ,des

amres animaux a quarre p1és , quo1qu on a1r ec»1t

que les Elephans les avo1enc cour d'une venue,

~

compofez d'un [eul os. Sa queu e

e!~

femblable

a

celle des buflc:s ,

&

longue

a

p~u pres de tro1s pal–

mes. .Cer animal eíl: fauvage,

&

cependanc on 1ap–

r.rivoife aifement.

11

obéit

a

fon gouverneur, done

11

encend le langage ,

&

fe mee a gern:i~x pour le

lailier monter fur fon dos. Il y en a qm fonc hams

de feize palmes. lis vivent a la campagne d_e fru\ts

&

de feuilles,

&

font

fi

amoureux de leur liberte ,

qu'ils ne peuvenc endurer ni arree ni bride. lis ont

le pié fftr

&

le pas

fi

grand , que l'homme

le

plus leger ne peur aller plus ví:re. en _couranc.

On rienr que les Elephans fonc rro1s milles par

heu re. Ariíl:oce die que l'Elephanr n'eíl: propre

a

engendrer

&

a concevoir qu'a vingr ans. Il_ne

rouche jamais qu'une femelle ,

&

s'en abfüenc

meme lorfqu'il connoí:r qu'elle eíl: pleine. On ne

p.eur Í<;avoir combien de ceros elle pone , _puifqu'il

ne la couvre ¡amais qn'en

[e

cree. Les uns d1fent d1_x–

huic mois , les aun.;es deux ans ,

&

les amres rro1s.

Les femelles femenr de grandes douleurs , comme

les femmes , quand elles fon r lenrs perirs ,

&

en

érant délivrées , elles les lechenr ,

&

les la1ífenr

aller : car ils voyenc

&

marchenc fi-tot qu'ils fonc

nés. lis vivenr juíqu'a deu-x cens ans,

&

fonc d-:ins

la force de leur age a ~oixanre

&

dix. l}s dcraig~enr

le fro id,

&

aimem

a

1e promener auprcs es nv1e–

res , oú ils encrenr qu elquefois comme faic le bulle.

Ils riennenr beaucoup de l'homme pour l'inrelligen–

ce,

&

fonr prudens

&

religieux , done les Arabes

rendenc cémoio-nage. lb diíenr quºi cl1:1que nou–

velle lunaiíon ils les v9 yent venir en troupe fe la –

verdans les rivieres; ce qu'ayanr fai cils Íe menenr

a

genonx comme pour rendre honneur i la

Lune; apres quoi ils recottrn enc dans leurs forers ,

les deux plus vieux

:i

!:t

rete

&

a . la queue. O_n les

pren<l en divers pieges. On fa1 r quelquefo1s un

creux couverr de clayes

&

d'un peu de rerre :

&

fi

l'Elephanr fauvage qui y combe s'en peur cirer ,

i.l

arrache une branche d'arbre avec

fa

trompe,

&

s'en

ferr pour fonder le rerrain en íe reáranr ,

&

voir

s'il eíl: fe rme . On en prend au fli ¡ivec des barrica–

des faices dans les lieux érroirs ou il y a une femelle

en chaleur qui les appell e. ~and l'Elephanr qui la

fü1t

fe uouve enfermé,

il

¡ene des cris épouvanca–

bles;mais avec de longues poinres on le force malgré

lui d'enrrer dans une maniere de cachor,oú on lui lie

les jambes ;

&

en cinq ou íix jours

la

femel le qui

efl:

domefl:ique , le rend crairable. Les Rois fodi ens lo–

gene leurs Elephans dans des lieux tour peints de

feuillages,

&

on les íerr dans de la vaifielle d'or.

Ces animaux fonc forr propres,

&

on écri r qu'un

de ceux qui en onr foi n ayanr un jour apporré de

l'eau a un Elephanr dans un vaiíleau fale , l'Ele–

phanr le i:egarcla d'un air dédaigneux,

&

mettanc

fa

tromp e dans

fa

bouche , ri ra de fon corps une eau

chaude

&

puanre done il le couvrit. Cel ui -ci lui

ayanc donné de fon baton fnr la réro , J"Elephanc

fenfibl e

a

un rel outrage, le tua d'un coup de trom–

pe. Vincenc le Blanc rapporre comme rémoin ,

q:1'éranc aupre,s dn ~oí de Pegu? qui avoit ord~n–

ne qu'on

u1

fi r vemr fon Telanzm, forre de lime–

re couvene a quacre roues,

~

qui .avoic fo rr loué

deux Elephancs qu'il monrro1r au Pnnce de Souac ,

co~11me éranr deux des plus ~on~

&,

des ~lus adro1~s

ammaux de cene eípece , 11 vtt l un d'eux parnr

aufli-ror ,

&

revenir peu de renu apres, ponanc

ELE

ELl

cette l\ttiere avec tour fon acriratl entre íes denrs ,

qn'tl mir doucemem

a,

terre, comme

fi

c¡:'euc été

une chofe de peu de peids. Au Royaume de Tun–

qum 11 y a un Elephanr que l'on dreíle

a

faire les

foüéhons de bourreau. Si une femme eíl: convain–

cue d'adultere, on la livre a cer animal , qui la fer–

r~,

&

la jene par rerre avec canc de violen~e, qu'il

l

etouffe ,

&

la fi¡ic mcmrir dans un courmenc_¡n–

croy-able. . S'il voir qu'elle donne encore des mar–

qu_es ~e v1e, il la foule aux piés , jnfqn'a ce qu'il

l'a1r écraíée

&

mife en pieces. L'Elephanr blanc

~fl: f~m .eíl:imé parmi les Rois d'Orienr;

&

pour

1~v01r, 11 y a eu une longue guerre entre le Roi de

S1am

&

celui_ de Pegu , qui a cofué ~a vie a plui:

de fix cens mille hommes. Le Rot qm pone le

"ri–

ere de l'Elephanc blanc fe tiene au-deflt1s des aurres

~oís. On rapporte cerre eíl:ime

&

cene venera–

non parriculiere pour l'Elephanr blanca un fonge

de la Mere de Rama, famenx Doél:eur dans les In–

des , qui lorfqu'elle éroir gro/fe de lui, vic en dor–

manc un Elephant blanc , qui prenoit naifiance

dans

fa

bouche,

&

qui lui forcir enfin par le coté

gauche.

Elept:ant.

Ordre de Chevalerie de Danc,marJC ,

appellé ainfi

a

cauíe que les Chevaliers qui y íonc

re<;Üs vorrenc un collier

Oll

pend un Elephanr d'or

éma1lle de blanc , rnis Íur une rerraíle de finople

émai ll ée de íleurs. Cer animal a fur le dós un cha–

t~au d'argenrmac¡:onné de fable .On ti ene que Chrií–

aerne

I.

érablir cec Ordre en

1478.

loríqu'il maria

fon Fils. Il n'eíl: conferé par les Rois de Danemark

qu'au jour qu'ils fonc couronnés.

ELEPI-I ANTIASIS.

[.

f. Maladie ainíi nommée

a

cauíe qu'elle rend la peau femblable au cuir de l'E–

lephanc, en Grec

,A,q¡«,1i:.llf

&

ix/q¡.,,.

C 'efl: une ef–

pece de lépre, qui rend les bras

&

les jambes de

ceux qui en fo nc arceinrs, grolies

&

cubereuíes.

ELEVATION.

[.

f. Repreíenracion ou image de

fa

fa~ade d'un Bacimenr dans

le

delfein qu'on en fair.

<?n l'ap pelle aucremenc

Orthografhie.

En perípec–

ave, on appelle

Elevation

la peínrure ou deícrip–

tion d'un barimenr, done les parries reculées paroií-

fenc en racourci.

-

ELEVATO!RE.

[.

m. In(humenr de Chirurgie, done

il y en ·a de denrelés ,

&

d'aucres a rrois piés. Les

Chirurgiens s'en Íerv enr pour élever des os , comme

ceux des fraél:ures de la rece qui onr écé enfoncés

:l.

coup de mafie.

ELEVER. v. a.

H aujfer,

mettre

plus haut

,

rendre

plus haut.

AcAD.

FR.

On die en termes de Mer,

qu'Vn

Vaijfeau s'éleve,pour

di.re

,qn'll courr au lar–

ge,

&

qu'il s'éloigne d'un mouillage ou de

la

cote.

EL I

ELIMER. v. a. Terme de Faucpnnerie. Purger un

oiíeau ,

&

le meme en érac eje voler au forcir de

la

mue.

1

EL IN G U E.

[.

f. Terme de Marine. Corde qtú

a

chacu n de

[es

bours a un ndud

coulanr.On

s'en (ere

a

enrourer les fardeaux qa'on veur rirer dºun Vaií–

feau, ou merrre dedans. On appelle

Elingue

a

patte,

celle qui n'a poinr de nreuds coul:rns , mais deUJc

parces de fer. On

fe

ferc de celle-la pour tirer du

fond de cale les futailles pleines.

ELINGUET.

[.

m. T erme de Marin¡':. Piece de bois ·

d'une moyenne groílcur , qui coúrne horifonra–

lemenc íu r le pone du Vailfeau. Elle a d 'orcLnaire

deux piés ou un pié

&

demi de longueur ,

&

!ere

a

arreter le cabefl:an ,

OU

a

empecher qu'il ne dé–

vÍre. On n01nme auíli

Elinguet ,

Une perite piecc

de bois droit , qui a le meme ufage pour les vire~