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avant la tranífubíl:antiation ; ou exiíl:e le Corps de Jefus~
Chriíl: ~ apres la tranffubfiantiation? , .
Mais cet efpace exiíl:oit avant les accidens dn pain & dt1
vin; & il exiíl:e encore, apPes qu'ont 'ceffé les é).ccidens du
pain & du vin. Ce-t efpace n'eíl: doac rien du pain & du
:vin , n'efl: done rien des accidens dn pain & du vin.
. IIIº. Efi •Ce quelque Q11;alité occuhe du pain & dµ vi'n;
réfidante dans ces corps, feníible dans e-es corps , & fépa–
rable de ces corps ? C'dt ce qui p.aroit quadrer le mieux
ave·c votre hypot:hefe. (98'). ,
Mais, Ami , le regne cles Qualités oecultes eíl: pa!fé ! La
faine Philofoph:ie a enfin viét:orieufement prnfcrit & exter–
miné ces miférables reve ries, qu~el'lfanta ou qu'adop-ta peu
philofophiquement, dans des fiecles d'ignorance & de bar–
barie, le génie go-thique, ou le génie arabefque-; & elle
n'admet & lile reconnoit plus auiourd'bui dafls les divers
corps , que-la feule fubfiance de la Matiere,. divedifiée &
clifférenciée par fes modifications imrinfeqnes & acciden–
telles de coBfiguration & de mouvernent. (Phyf 144 & 187)..,
JVº. Qu'efi. ce done enfin ·qu'on entend & qn'on. doit en–
tendre , par cérte Quami-té radicale-- , qui fai.t la Sen!ibilité <lu
pain & d1.1 vin dans l'Euchariíl:ie; ·qui,fait ou qui doi-t faire
'1e mome ,la, Senfibilité des corps quelconques dans- la Na–
iure emiere? Ríen.,_ rien du tout: un Mot vuide de fans, que
l'ignorance & la déraifon adoptent myíl:érieufement' fa.11s
lui attacher aucune idée & aucun ob¡et. Done cecte Quan–
t ité radical~ doit étre. éliminée 1& bannie du fol phifophi~.
'que. C. Q. F. D.,
_ ,34. SENÍIMENT IU. Pour rendre raifon de la Qualité–
'(enjible·des, corps, fans détruire le miraculenx phénomene de
la Tranífobfiantiation encharifiiquc: Defcartes imagifla que
·1a fohíl:ance des corps n'efl: point feníible immédia_•
-.:ement en elle-méme -; & qúe les corps n'afl"'t!B;ent nos fens ,
41ue par le moyen de cerraines fubíl:ances· étrangeres qui ,
le-t¡r fervent e.omine d'~nveloppe ~ fans en faire partie; ~
qu'il coHc;.oi~ coinme une efpece de· mouífe, co.mme une
d.uvet ,-comme une e/pece d' Atmofphere,.ré.pandue·
& .tuto-ur· du corps enrier & de chaque. partie imé-
grante de ce corps. , -
lº. ,ll eíl: c.e.rtain, <lit Defcartes, que dans .un corps quel–
cdnque, par e:xemple, dans le pain & dans le vin, il y a
,me inftnité de pores, lefquels fol'lt remplis ~'air, de matiere
"ignéé , de nlatiere fubtile, en un mot, de fluides de diff~..
' re nte efpece , qui ne font point de la fi.ibfiance meme de ce
~rps : cet air) <;e.tte matiere i~n-ée.,. cett€ matiert