THÉbRIE
DE
L'AME
HUMAINE
!
en torrent. Tel autre mufcle fufpend fon aélion : parce que
!'Ame détourne ailleurs le torrent d'efprits a nimaux,
qui
lui
imp-rimoit le mouvement. L a force
pe
ce torrent d'efp rits
animaux , eíl
le
produit de leur m:1ífe par leur viteífe.
De–
Ja,
la différence des forces chez les clifférens hommes , dans ·
qui
fe trouve, felon la diverGté des tempéramens
&
des
circoníl:ances, une plus · ou moins grande qnantité d'efprits
animanx, une plus ou ¡noins grande viteífe dans ces efprits
animaux. (
175).
IIº.
De
l'E/prit
animal
dépend le
Sentimemt.
Le
fentiment
n'i lieu dans aucune partie du Corps, qu'en tant qu'elle e!l
nerveufe : les os, les canilages, la graiífe, n'om point de
fentiment. La caufe occaíionnelle immédiate
du
fentiment
·ou
de la fenfation dans l'Ame , c'eíl l'ébranlement dans les
nérfs
:
ébranlement
qu-i
naít principalement par le moyen
des expaníions rnembraneufes qui les te rminent.
La fon ration de la
vifion
,
fe
fait par la memhrane de l'ceil;
qui n'eíl qu'une expanúon du nerf optique. L a fen fatio n
de
l'ouie,
fe
fait par
l'alongement membraneux
du
nerf
auditif; ,
-qui tapiífe
.&
la partie interne de l'oreille
&
le labyrinthe
&
le
lima<;on,
d'un
nombre immcnfe
de
fibres
de
di ffé rente
longneur
&
de différente épaiífeu r. La
fen (arion
de
l
'odor.zt,
{e
fait par
la
membr~me ne.rveufe
qui
rev et l'intérieur du nez:
rnembrane en laquelle s'épano1.üífe nt les nerfs
olfaél:ifs.
La
fenfation du
goút ,
fe
fait par le m0ye n des houpes nervc:;ufes
pyramidales, gui revetent les extrémités de
la
langue
& <lu
palais. La fen fat ion du
ta:! ,
fe
fa it par le moy en des houp es
nerveufes d e la peau , quí ne font qu' nne expaníion des
divers
organes
d
~1
coucber.
Mais comment ces différe ntes fenfatio ns , plus rapides
que
·l'éclair,
auffi
promptes
q ue ]a
peníee ,
paffo nr-e ll es en un
infrant, de l'extrémité
du
pied ,
par
exemp le., ju(qu'an
cer–
veau? Comment
un
leger chatou illement, q ui effieure
a
peine les houpe5 nerveufes de la plante des pieds, efi-il
a
l' inflant fenti par
l'Ame da ns le
cervean?
Eíl- il
probable
que
l'ébranlement lége r de ces houpes
du piecl .,
puií1e
pro-
1
·duire un ébranlement fenfib le dans les gros nerfs auxquels
elles vont aboutir: pour porter ce frémiffement par commq·
nication,
jufqu'aux fibres
de cette partie
du
cerveau
ou
l'Ame
réfide? Non: il efi plus naturel de penfer que cette commu–
ni cation
fe
fait
par le moyen du
Flu ide animal~
qui répandu
t'lans tous
les
canaux
des-
fibres , fufcep tible
-cl'une
ag ilité.
&
<l'tme v ibratilit! comme in finies, re~oit
&
tranfme t
a
l'inf–
tant" ~u
,cerve.!u
~
les plus légers m ouvemens dont il eíl
affecre.
De-]~ , l'expEcation de ce phénom~ne ·qui , pat
fo~
rap-,