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TaÉon,rn-

DE

Drnu

:

écrit~

én

nos cceurs, peut avoir pour

fou rce,

ou la natur~

elle-meme, qui

e.fi

a.infi faite; ou la politique des Princes

qtú a imaginé cette

loi pour

le mainrien des fociérés civiles ;

ou

un 'préjugé

général,

qui

adopté

pat

les premiers Peres

du

genre

humain , s'eíl tranfmii

d'age

en

a.ge

a

leurs enfans.

Done

l'exifience

d'une

Loi narurelle , n'eft poiut évidem•

ment

connexe avec l'exiíl:erice

d'un

Dieu.

'

RÉPONSE. De_quelque fource que

vienne cetre Loi natu.

relle,

ou

elle eft obl igatoire, ou elle,ne l'efi: pas. Si elle

eft

oblígatoire:

elle'

fu

ppofe

eífentiellcment

un

Légiílateur

an–

téri~ur

&

fupérieur

a

tous les

Légiílateurs

hmnains Si elle

n'efi

pas

obligatoire:

il

n'efi

pas plus défendtJ d 'égorger

fon

pere

&

fon

ami,

qne

<le

tuer

une perdrix. Conféquence

qui révoJrera toujours l'Athée le moiIJs délicat en fait de

Morale;

&

qui

par

la

meme

dérnoncre

évidemmenr la

fauf-

~

feté de -

rhypothefe d'ou

elle découle.... Quanr aux fources,

qu'on

attribue

a

cette

loi, elles n'ont rien de raifonnable.

1°. Cette Loi naturelle efl: écrite dans notre náture: mais

notre namre ne s'étanr poinr faite elle·-meme , elle ne s'e!l:

pas

faite

avec

cette

loi. 'La nature livrée

a

elle-meme, -ne ,

s'impofe

&

ne peut

s'impofer

par

elle-rneme,

aucu'ne

loi

q-ui

la captive

&

qui la lie. Cette

Loi

a clone

pour

fource

primi-.

tive , une aurorité fupériieure

a

la narure,

l'

Auteur meme de

la

nature. (

59 2). ·

IIº.

Les

Poli

tiques

&

les Légiflate-:.1rs_ ont

fait

fervir

cette

Loi

naturelle,

&

leur avantage

&

a

l'avantág~ <le

la Sociéte.

Mais c'efi

url

moyen q'tl'ils onr

vouvé exiíb:nt ,

&

non un

moyen qu'ils aient c·réé: comme ils onr fair -fouvent fervir

a

leurs flns les paffions humaines, fans qu'ils foient foup~on•

nés d'avoir formé les paffions

dans la

narure humaine.

.Illº. Les premiers·Peres du genre humain ont entend~

la

voix

impérieufé de cette Loi naturelle

-t

parce qu'ils ét0ien;

J10mmes ,-

&

qu'efü:

efi

gravée dans la .nature humaine. lls

ronr

exp iiquée

&

développée

a

leurs enfans

des

le berceau;

&

ces enfans parve-nus

a

l'áge de

raifon

&

de reflexion,

om

trouvé écrites dans leurs cceurs , les le,;;ons qu'ils avoien-t

entendues de la bouche de leurs peres. Si c'efr

la

un pré–

jugé ,'

ce

fera auffi un ,préjugé de croire que la partie

foit'

moindre

que

le

tout ;

que deux chofes égales

a

une troi–

:úeme , foient égales

.enrr'elles:

puifqne

nos Peres

&

n9i

Maitres

né:>us onr

auffi

enfeig11é

ces vérités dans notre en•

f.mce.

(106). ,.

600. ÜBJECTION

II.

Le bien des Sociétés

&

des Particu–

liers

exige

que

l'on obferve

c~tte

Loi naturelle. Done , qu;rn~–

' iueme

il

n'y

auroit point

-de

Dieu

>

l'lntérét perfo""'1el

ohli-