SON
EXISTENCE.
Ordre moral.
,,
La vertu, la juíl:ice
,
l'honneteré , la droirnre, la f.déliré,
ne
fom
chez
eux
que de vains noms
&
de yaines chimeres
fan s réa!ité:
a
rnoins que ces prérendues vertus ne tournenc
a
l'av~nrage de celui qui les a , ou qui les affeél:e.
Les crimes obfcurs
&
cachés qui s'enveloppent dans les
té–
nebres,
ies
crimes au<lacieux
&
triomphans
a
qui la force
aífure l'impunité., ne fonr des crimes que dans l'efprit de
l'imbécille Vulgaire, qui
íe
gouverne par les préjugés done
il
fe nourrir.
Que J'Arhée ait aífez de prudence pour éviter la ruine d~
fon individu ;
&
il
a aífez de venu : ou s'il lui faur quelque
verm ,
la
feule qui
1
ui foit néceífaire, c'efi l'hypocrifie
ou.
le
mafqne impoíleur de la verrn.
604.
ÜBJECTION
V.
La Perfuaíion générale
&
commune
<lu genre humain,
au
fujet de la Divinité , ou prouve
qu'il
y
a
plufieurs Dieux ; ou ne prouve point qu'il
y
ait
ua
Dieu.
Car
avant l'établiíTement du Chrifüanifme ,
la
plus·
grande partie des hommes reconnoiffoir
&
adoroir plufieurs
Di~ux.
R ÉP.ONS.E.
11
efi· faux que_la Perfuaíion conimune
&
g~né–
rale <lu gpnre humain., ait Jamais eu pour objet la muli.jpli-
ciré d es Dieux. Car.,
,
·
-
4
Iº. ·Il y
a toujours eu des nations tres-refpeél:ables
&
tres–
uombreufes , qni ne donnoient poínt dans le polyrhéifme :
commé·
les Chinois , r¡ui adoroient les
mis
le C:iel,
&
les
autres l'Anteur du Ciel; comme les Perfes ·
&
les Péru-·
vie ns, qui n'adoroient que
le
Soleil; comme les Juifs, qui
n'adoroient que. le vrai Dieu; comme les B'ra chmanes ln–
diens, qui ne reconnoiíToient anciennement
&
ne recon–
noiífent encore aujourd'hui qu'un feul Dieu.
Uº.
Les narions qui admetwient le ' Polythéifme, recon.;
noiífoiem prefque toujours quelque Diviniré fupreme,
a
la–
quelle étoient foumis rous les Dieux inférieurs
&
fubalrer..,·
nés. Tel étoit cheZ'les Grecs
&
chez les Romains, ou Jupi–
ter ou l·e Defiin , de qui dépendoient rous les autres Oieux. -
Hlº. Chez les Pe uples malheureufement infeétés d'ido–
latrie
&
de polythéifme , les hommes fages
&
éclairés, bien
loin de donner dans les €gar"emens de l'ávcugle populace ,
teconnoiffoienr plus ou moins· clairement un Etre fupreme,
qui feul préfidoit a la
N
ature. Tels éroient entre mili e
&
mille autres , Cicéron chez les Romains , Cyrus chez les
Perfes , Socrate chcz les Grecs.
IVº. A ujourd'hui rous les Cbrériens, tous les
J
uifs, tous
les Mahométans ; c'eíl:-a-dire , prefque tous les Pe uples
ele
~1
terre, ~·accordent
a
fe_conpoitre
l'uni,ité
'1e Dieu. I! eíl