THÉORIE
DE
D1EU
:
1
1°.
ta
Ver
tu
cíl:, prefque
touj,ours , comme
o-n
fait,
un
/ fac rificc
c¡ue
nons
faifons de
nous-memes ,
c'efi-a-dire,
de nos gouts, de no~ penchans ,
de
nos
intérets,
·ou
a
Dieu,
-.01.1
au~ hommes. (886).
·
.
r>'qu
il réfulte
qu_e
l
'exercice
de la
Vertu ,
eíl: prefque
toujours une
fuite
ele
facrifices
coureux
a
la
nature ,
ur:ie
fuite
de
violences faites
a
la
nature : facrifice~
&
violences
qui (ont
vifiblement en purc perte
du cpté de Dieu;
s-'il
efl
vrai qu'il
n'exifie pa-s,
&
que ce n'eíl: qu'un etre
imagina-ire : facrifices
&
violences qui
ne font
guere
moins
en
pure perte
du.
cóté
dés
hommes ;
foit
parce
qu'il eA:
_ comm~ impoffible que les hommes
puiífent
jamais en
bien
cennoitre le
.mérite
moral;
foit
parce qu'en
füppofant qu'ils
enífent une vraie connoi{f~nce de
ce
mérite
nH>ral,
frivoles
ou
jalotrx ou urvieux ou ingrats óu autrement
injufies
&
iniq,ues,
ils ne fauroient pas en
fentir
le prix; foit · parce
qu'en fuppofant
meme
qu'ils
1
en fentiífent le
prix;
&
qu'ils
ne
foífent
enrien
injuíl:es
ou
ingrats ,
ce qui feroit
un
rare
phénomene chez l'efpece
humáine ,
ils n)ont au fond rien
de
folide
a
donner en
retour.
Ainíi, s'i'l
y
a une
vraie
fage_ífe
dans
l'exercic¿_e de la
Y
.ertu : ce
n-'eíl:
que dans
·l'hypothefe
ou
il
exifie un
Dieu,
qui ait droit d'exiger,
&
les
facrifices qu'on
lui
fait
a
lui·
merí1e,
&
les facritices qu'on
fait
aux hommes en vue de
_ lui ;
qui
ait
droit de regner fur les
plus
flatteµrs
penchans
~e la riature. ,
&
de clonner
des
loix dans l'empire
1rieme
de
la _ liberté.
II°..
Le
Vice
,
con.íidéré
comme
une aétion
de
l'homm~,
~?mine
un
att~Qtat contre t'Ordre
moral, eíl:
prefque
rou–
J
pL,Jrs _un facrifice que
nous
faifoos
de
Die
u .ou
.des hom...
m.esa
l,10US•rhemes;
<;'efi~a-dire
,
a
IlOS gouts
,
a.
DOS
pen•
.cha;ns '
a
nos intéreis·.
.
lT
ou
il
réfolte
que la
p-ratique
&
l'h'.<lbitude élu
Vice·,
~íl:
prefque toujours
u í1e
fuite de·perceptions flatteufes; que la
r~ifon
peut
anath:é1riuifer ,
contre lefquelles
la
confcience
· p-eut fe t écrier :
mais vers lefquelles
fe
porte
&
s'élance
av€c júbilarion
la narnre ;
fouvent
abufée
pem-etr-e dans
fon
·att€Ate, ,
mais
toujours
flattée
du.
moins, dans
cette intéref·
{ante.
p.€rfpeétive , par,
l'efpérance de
o·e
l"'etre pas.
sia
n?y
a point
de
Dieu ,
dans
la Natur-e,
'f!U€1
reproche
áura,·donc
a:
fe faire
l'd10mme
vicieux
,
daos la .pratiGJue
&
.-<lans
l'ha·birndre
du
V.i
1
ce
&
du Crime? Aucun. En facrifiant
Dieu
a
f~s penchans
& .
a
fes
intér.ets;
il
ne leur facrifie
qu'un.e·
vaine ~himer:e,
·E,n
facrifiaru
les homm€s
a:·ces
memes
pencbans
{5l..
a
·ces
memes
i9-t-érets ;
il
ne leur
facrifie
rien qui
ai'f
clroit d'.etre
.par lui
épargné, d'.étre
a
lui
préféré.
•