THÉORIE DE
Drnu
t
lumiere, les
végétaux , .
les
minéraux
~
&
autres
chofes-
f~ni~
blables.
··
'
. Cette
Subfiance uniqu'e
&.
univerfelle,
ce
Dieu de
Spi_;
nofa,
tyran dans . Néron,
hienfaifant dans
Tims,
chaíl:~
«fans
Lucréce , licencieux
dans
Sardanapale
,
aboye
dans .
un
chien ,
rugit dans un lion , naít
dans un
enfant ,
meu.rrdans un vieilfard, fe couvre de glo'ire dans Turenne,
~
d'infamie
dans
Ravaillac; fans ríen perdre dans
cette
mu.l–
tiplicité
de
métamorphofes , de fon
indivifi.on&
d·e fon
indiíl:inél:ion:
parce que' l'efprit
&
la matiere , I'homme
&
le
caillou, felon Spínofa_, fonr toujours une untque & méryie
chbfe,
qui ne
differe
d'elle-,meme, q'ue par la variété de
fes
modificátions.
III~. Le ·grand
mérite
de
Spinofa, aupres
de
cerrain~s .
gens ,
c'dt
d'avoir généralifé un abfurde·
fy!leme
de Mé–
taphyíique ;'
&
d'avoi.r enchainé
a
ce
f
yfl:eme abfurde -~–
tout
ce
q.u'a de plus révoltanf
rlrréligi0n. (
226).
'
.
On
peut voir,
e.fans
le fecond volume de
notre
Cours
complét de Métaphyíique, fous le nnméro 815 , les
Jix pre;_
1
1nieres Ptopojitions
de l'Ethique de Spinofa : propofüions
qui
_f
o.¡_1t
la
?ªfe
fondamentale.
&
qui re~~~rment tout 1~
fonds du Spmofifme; propoíinon~ que l on donne pour
o~montrées ' mais
ou
tout
porte
for
le faux ,
ou
cout -
reíle
a
démontrer ,
ou
ríen
n'--a,
rnem.e le
mérite -
de
pouvoir en impofer
a
un
_efprit
:raifonnable
&
atténtif
r
propoíitions que no·us avon's cru devoir mettre en emier .
fous les . yeux <le. no.s Leéteurs, , pour faire bien
vo!r
&
bien
{emir· au
Public
éclairé,
une
fois
pour tomes, com–
hieb frivole
&
combien ruineuf~ eíl: tome ·l'irréligieuí~
Philofophie de cet At.hée
trop vanté.
5
86.
REM;ARQUE.
Le fyíl:eme de Spinofa eft
fi
abforde
&
fi
extiravagant ,' qu'il fait tomber les armes
des
~ains ,
a
E]Uiconque ofe - entreprendre de l'attaquer
&
de Je
réfuter.
Communément ,
quand on
veut atta,quer
&
combattre
un
fyfienie :.
l'on
cherche
a y
découvrir
quelGiue -
chofe,,
.qui
ne quadre pas
avec
le
fens
commun, qtü entraioe
.quelque abfurdité. choquame ·
~
revoltante. Apres
quoi;
ron n'a plus
qu'a
bien faire
voir
.&
fentir que cétte
abfur-.
dité, que -cett,e oppoíition avec le fens commun ,
y
exifre;
&
le fyfieme
eft renverfé
&
foudfoyé.
Mais a-t-on la meme. reffource contre
nn
fy,fleme qui;
en
affeB:ant
&
la méthode·
& .
la marche des Géomerres,.
n'eft
qu,un
ténébreux
fatras
de· définitions
en tout
inint€l–
lig1ibl~s, oa en tout
-comr.adiél:oires
.i
d'abfurd-ités pall?ables
i
"
/