\.
THÉORil
DE
DuttJ :
de nature, fans ceírer d'étre iµdefituél:iblement ~olécule~
ou de la chair., ou du fang· , ou des os, ou de la peal!l;
op des nerfs, ou du bras, ou du pied, ou -de l'reil, ou
de la langue , ou de l'oreille ,
-&
ainíi
1
du refte, foi.ent réio
duites
a
leurs plus petits élémens ,
ou
a,leurs derniers
points
de diíreB:ion
&
de
diviíion
poffible :
&
que. d
4
ns, cet étac,
de divifion
&
de féparation , ·un grand conflít de vents les
diffipe
&
les emporte au loin en tout fens , au
fein
dtt
Vuide
immenfe
!
Voila.
les
Molécules organiques du corps hu...
tnain,
telles qu'elles éxiíl:oient de
toute éternité'
a:vantl
l'origine
du
monde
&
des chofes ;,
&
tell~s que les con•
~·oivent Lucrece
&
Telliamed.
·
Ilº.
Que mainrenant tomes ces Molécules difperfé~s,
qui
auparavant form<?ient un corps
humain
,
foienc raífe111blées
&
réunies par. le hafard , dans quc:lque coirt de
1a
Terre
·:
\
ou
de
la Mer : en
telle forte
que les différemes mol€cules
qui compofoient les diíférerttes parties de la tete,
fe
raífem--
í
blent toutes clans le meme
ordre
qu'auparavant ; que les
.'différenres m0lécnles qui formoient les bras, les jambes,
les veines; les arteres, les fibres, le.s
niufdés ,
le fang ,._
les os
,
l~s nerfs , reprennent tomes leur arrangement pri~
mitif
!
Voila
le
Corps húmairz _rétabli dans fon: premier étatJ
v'oila,
d'apres les príncipes de Lucrece
&
de_Teiliamed_~
la
formation des premiers Peres du genre humain, en
diíférens tems
&
en différens lieuf: formarlon opérée par
la
réunion
formire
de ces molécules orgariiqnes , qui étoient
auparavant répandues
&
difperfées ou clans Vimme~fité d~
Vu-ide) ou daos le volumineux chaos d<ls différentes fubf~
tances
rerrefires.
1 -
Illº. Ce que nous venons de dire für les Moléc'ules
d,u
corps
humain, <l:ans ·les principes de Lucrece ,
de
Tema.
med,
de
toµs les Matérialifies quelconques , rniügés ou
.non
mitigés : on pem le dir~
de
me1m~
fur "les
-Molécules
de
tour corps ·animal
oh
végéra..1. -
C'eff
par-tout
l'aveugle
flafard ,
qui ope,re abfurdement d'ineífables prodiges
d·or–
dre,
de fymmétrie
1
d
'aífortinie.nt: c'efi par-tour la
brute
¡\1atiere qu~ organ-ife , qui _anime,
EJUi vivifie.
Et l'on <Wn•
~oit que ce phénomene eíl fonciérement le
memé: :
foit
que
'l'avetlgle hafard
1
&
la brute matiere forment
!
'animal
&
le
végéral
complet; (oit q~e cet aveugle hafard
&,
cette·
brnte
~atiere
n'en formem-
·que le fcetus
ou
que le germe.
590.
REMARQUE.
Notts ne
nous
arréterons
point
id
!t
,t~fme_r au
lohp
e; fa~uleu~
SyJre1~~,
qui choque
fi
év}dem•,
_ ¡tnent
&__
la fame
R.a1fon ,
&
la fame Phyfique; qm
fe~(-
J _lJU-s
le
.M~alade
en déllre
~
que-
·le Phi1ofophe
qui
pe1~e~
·