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r

THÉOilIE

,D.E

LA ·CERTlTUDE."

qui foit ·indigne <le

fa

fageíre. ; qu'il ne peut rien faire , fans

une

6.n fage

&

digne

de luí. Or,

·qudle

fin fage

&

dign~

de lu'i, pourroit avoir

l'

Auteur des erres ; en formant im1;né.

diatement par lui-meme un homme , ·pour ie livrer perfé–

veramment

&

invinciblement

a

l'illuíion

&

a

l'érreur

-?

Ainfi

il

répugne que

Dieu

forme immédiatement par lui-meme

un homme , dans la vne

&

dans le deífein d'en faire le

jouet permanent

du

prefrige

&

de

l

'illu.G.on

.

, L'état d\m homme livré

a

une

Folie ,permanmte,

n'ell

point

un

état

qui

vienne immédiatemenr

&

direél:ement de

l'Auteur des· étres;

ou

que.l'Anret1r des erres,

aic

eu immé–

diatem<::-nt

&

direélement en vue, en formant la Nature.

_Cec

état, qui naic d'un ~ifrangement accidentel dans

les

organes de cet homme , eíl: occaíionné par l'aélion générale

<;les caufes fecondes: aélion qui tend efficacement & perfé–

véram·ment au bien génfaal de la

Nature,

&

que l'Auteur

des·

étres n'eíl: point obligé de changer

&

<l'interrompre

miraculeúfement, pour empecher le defaíl:re fortuit

&

acci–

denrel,

qui

peut en réfulter pour

tel

homme en particulier.

11º.

Quel que pu-i:ífo erre l'état des chofes , daos une tete

livrée

a

une folie ou

a

une illuíion permanente; il eíl: viíible

que je ne puis pas me foup~onner dans un

Ecat femblable:

lorfque j'ai le femiment intime de ma réflexion, de l'exer–

cice

de.ma

raifon; lorfque j ai le fentimént intime de l'évi–

dence des chofes, de cette évidence foutenue

&

inébran-·

Jable, que la raifon obferve

&

avoue,

&

qui

¡;1e laiífe aucun

doute dans l"efprit; lorfque je n'ai

que

des perfuafrons don(

je connois bien

&

l'objet

&

le motif, qne des perfoafions

éclairées, motivées, fixes , inbranlabl€s

,

toutes fondées

ou

for l'évidence des chofes,

ou

(ur

eles

expériences cerca~nes

· &

déc ífiyes.

,- On fent que l'on a

fa

raifon, comme l'on fent gue l'on

~

la

fanté ,

la vie :

&

quand

on

a le (entiment de

fa

raifon,

il

eíl: abfurde de fuppofer

qu'

0 11

puiífe etre

eh

ce

.meme

moment, dans un état femblabl~

a

celui oii n'exiíl:e pas

la

i,aifon,

a

celui ou exifie une illufion pennan~nt<:i.

...

...

.

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. 314.

ÜBJECTION

IV. La

certitude que donnent les idées,'

eft

fondée

&

fur l'évidence des chofes,

&

fur

Je

femiment

de cette évidence des chofes. Ma'is en combien d'occaftons

n·e croit-on pas ávoir

&

fentir cette évi<lence eles cho(es;

q4oiqu'il n'y ait

a

ucune évidence réelle,

&

par-la meme,

a.u~une

évidence fentie? Un homme féduit

par un

parallo–

&ifme,

ou par

Uf!

fau.x raifonnemen~ qui paroit

concl

uant

&

qui ne

l'efi

pas ,

croit avoir

O{.

fentir l'évidence,

&

cepen-

-

dant