TÉMOIGNAGE DíS
lnÉ.ts.2'11
pour établir la certitud e de tomes nos connoiífances
(
pécu–
];i
tives, il faudroit que nous foffions aífurés qu'il exiíle
un
Dieu eífemiellement véridique , avanc que nous fuffions
.iífurés
qu'il
exifie
un
Dieu: ce
qui eíl:
abfurd~
3
10.
REMAR
QUE
III.
Cornment
&
par que
lle
marche
philofophique, puis -je
éue indéfeéli.blemmt affuré
'&
de t'exif–
ience
&
de la
véracité
d'un Dieu;
en ne
fuppofant unigue–
ment que la
érité de
la
propofition fondarnentale que nous
venons d'expliquer
&
d'établir?
En
cette maniere.
1°.
Je fens que j'exiíle: je conc;ois que je n'exiíte pas par
moi .meme ;
&
que
tO Llt
etre femb.lab\e
a
ITIGÍ,
n'a
&
ne
peut avoir qu'une exiíl:ence re<;ue
&
empruntée.
Done
il
t:xifie., dans
la
Namre, une
C
au(e
primitive
,'
une C aufe incrée, une Caufe qui ,n'a point rec;u l'exifience;
&
qt1i
a
primitivement donné l'exiíl:ence aux Auteurs pri–
mitifs de qui , par une fui te quelcGn(lue finie de fucceffions-,
je tiens moi-rn eme l'exifience.
11°.
C ette Caufe primitive , cette Caufe incréée
&
créa•
trice
O
dom
l'exiílence m'efl: confiatée , du m9ins médiate–
ment,
par
ma p1·opre ex-iíl:ence , doit necetrairemem ren–
fermer dans
fa
natme , une infinie imelligence • une infinie
pu i{fa nce,
&
par-la. meme une infinie perfeaion en tout
~enre: puifqu' une
infinie intelligence
&
une infinie puif–
fance ne peuvenr exi íl:er fans l'enfemble de toutes les per–
feébon
;
&
qu'il
n"'a
ríen moins
falln
évidemment
qn'une
infinie intelligence , qu'une infinie puiífance , q_ue l'enfemble
de
toutes les perfeét.ions quelconques, dans la
Caufe
par
.qui
ont
primirivement exifié les premiers aureurs de mon
exiíl:ence.
· Done cette Caufe primirive, cette Caufe incréée
&
créa-.
trice , cctte C aufe infinie en
tout
genre
dt::
perfeé1:i on
~
renferme eífentiellement dans
fa
narnre,
la
pcrfeB:ion
de
fageífe , la perfeétion de droirnre\
la
perfeéiion de 'fleracúé.
Illº.
Cette Caufe primirive , certe
aufe infinie en tout
genre de perfeB:ion, cerre Caufe e!Tentiellement fage, eífen–
t"
ellemenr ami
e
de la c\roitnre
&
de la vériré, eífenrielle–
menr ennemie du menfon ge
&
de l'impofiure, n'a pas pu
mettre en moi, une fui te perm2nenr d'idée-s defün ' es
a
me
tromper conílamment
&
invin iblemenr.
Done m n efprir n'efi point comme un-
Miroir tr:;mpeur,
cleíl:·n '
a
m' buíi r: done mes id ées n
font poinr infide l s
&
rrompeufes , dan
le r ' moigna
0
e qu' lles rn
rendcnt au
fu je r d
chofes
OLI
ce témoign ag
de me
id ' es me paroit
e
·d
mment vrai, évidemmenc
cenain
&
irréfra~able.