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THÉORIE

G:ÉNÉRALE DlS i!1'Rts;

plement:

-par ·e-~ei:nple , pour

dédder ú

la courbure de mon

d.oigt infléehi, eft quelgue chofe de plus que mon doigr ,.

efl un etre rée'llement ·diftingué de mon doigt; ou

ú

ce n'eft

précifémem

que

mon doi~,t.

De

la ,

deux

opinions oppo~

íées , dont nous all-9n~ donner une idée.

133.

'SENTIMENT

l.

Toute

l'Ecole péripatéticienne;

an..;

cienne

&

mo-der-rre , foutient que les

Acciderzs modaux,

tels

que 'la -penfée ou le

'fenti

ment dans l'efprit, tels que la figure

·<;>U

le tnouv·ement

da.ns

la matiere , font tOut autant

d'Enti–

tatuies

ou de

petiu

eires

,

réeUement diftingués de la fubfiance

,qu'ils modifient

&

a

laquelle ils font inhérens. (

114

&

120).

EXPLICATIO-N.

Un uniqme argument, un

unique Dilemme;

a1:1quei

on

,a'a

jamais pu donner aucune réponfe folide

&

fatisfaifante , eft l'inébranlable fondement du

fentiment

adopté par cette Ecole, au

fuj~t

des Modifications. Le voici,

ce Dilemme célebre , appliqué

a

deux exemples panicu–

lie'rs , qui montreront fuffifarnment comment il peut erre

appliqne

a

tout

exemple

poffi.ble

de modification

matérielle

011

immatérielle.

Iº. Soit une boule d-e ·cire, dont

1a

rondeur eíl: une mo•

dil4cation -0u un accident modal

!

La rondeur ele cette cire ,:

<>u <lit quek1ue chofe de plus , ou ne

dit ríen

de plus , que

la

fobftance de la cire.

Si cette rondeur ne

die

rien. de

plus

que la fubftance de

fa..

cire;

done cette rondeur exiíl:era , tant qu'exiíl:era cetce

cire , k>rs meme qu'e-lle fera applatie: ce qui eft évidemment

fau'f:

&

abfurde.

Si

ce-tte rondeur dit quelque

chofe

de plus que la

fubf..

tance de la cire;

cette chofe, ce furplus

,

n'e(l:

pas

un rien.·

C'eft ·done un

etre;

puifqu'entre l'etre

&

le rien , ou le

non-etre,

il

n'y

a

point

de milieu: E:'eíl: done un

etre réel–

lement diílingué de la fubíl:ance

de

la cire ; puifque cettc

fubfiance peut exifrer fans cet

etre.

1

IIº. De

meme,

foit mon Ame, ayant

aél:uellement

l'idé~

nette

&

formelle d'un triangle ; idée qui eíl: évi<lemmem.t

une modification ou un accidenr modal de la fubílance

de

mon ame! Cette idée, ou dit quelque chofe de plu,s, ou

ne

dit

ríen de_

plus,

que

la

fubíl:all'ce

de

mon ame.

Si cette idée ne dit

rien de plus

que la fubftance de mon.

ame;

done

tant que

mon ame exifiera, elle aura l'idée

nette

&

formelle d'un triangle : ce qui

eft

vifiblement fi!ux. .

Si cette idée .dit c¡uelque

chofe

de plus que la fabfrance

'.de mon

ame ;

cette chofe

,

ce furplus.,

~·eft p~s un

ríen.

C'eíl:

done un etre; puifqu'il

n'y

a pas de milieu entre l'etre

& ·

le-

.rien.: c'eíl: done un etre réellement difüngué de la fubf~