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SUBSTANCES ET MonIFICATIONS;

tance de mon ame ; puifque la fubíl:ance de mon ame peu~

exifrer fans

cet

etr~.

'

134.. SENTIMENT

II. La

moderrte Philofophie

a

fait jouer

tous les refforts du génie , pour débarrafier

la

Méraphyfiqúe

~

ele

cette révoltante multiplicité

d'

enritatules

fans ceífe périf-:–

fantes

&

fans ceífe renaiífantes ' dans les fubftances;

&

pour

rendre probable rou foutenable

l'opinion anti- P.,éripatéti~

cienne, felon laquelle les modifications .des fubíl:ances,

~1e

fei:oient rien de plus que l~s fubftances. ·

~

Mais tous fes efforts ont été

ju(CfU'a

préfent,

&

feront

vraifemblableme~t toujours ., vain~

&

infruél:ueux.

Car,

de

quelque maniere qu'elle con'roive

ou

qu'eHe envifage les

-modifications des fubíl:ances :

elle ne

peut echapper

au

fameux Dilemme pAéripatéticien ,

qui_

la pourfu~t

&

la pre~e

ipar-tout avec la meme force,

&

qm

reíle t0UJ0urs

fans

re-

ponfe

&

fans réplique.

·

Tout

ce

q~'ell_e

a

imaginé

de

plus .folide

&

de plus

ingé-'

nieux en ce genre ,

fe

réduit fonciérement ~, dire que les

Accidens modaux

font

fimplement des

rapports des étres

en–

-tr'eux,

&

ne font pas eux-memes des etr,es: par exemple .;

que la courhure de mon doigt infléchi n'eft pas

un

etre dif–

-tingué des différenres parties de·mon doigt, mais

fimpl~ment

'\lll

rapport

des

d~fíérentes

parties de mon doigt entr'elles;

~u'une

pcmfée de

mon

ame

n'eft

pas un

etre

difting.ué

de

mon ame , mais :fj.mplenlent

un rapport

·de mon

ame a l'b

bjet

de

cette penfée.

En

deux mots ,: pour

parler fon.

la-ngage :

·Modi non funt ens, fad fum

·entis.

.

·

13). RÉFUTATION.

Mais,

par ce peti,t

fuoterfuge·,

cette

moderne

Philofophie échappe-t-elle au

Dilemme

péripaté–

ticien

?

Non

fans doute. Car

foit ,

par exemple , mon

d~igt

infléchi & courbé

!

Cette inflexion , ce rapport des parties

~e

mon doigt entr'elles,

illud entis,

ou dit quelque ch'o(e

de

plus que mon doigt,

ou ne

<lit

rien de

pluS- que man

d~gL

.

Si cette inflexion

de

mon-·doigt, ou ce rapport

des

par–

'ties

de mo11 dt>igt entr'elles, ne

<lit

rien de plus

que

mon

doigt :

done

tant que mon doigc exifierera ,

il

fera infléchi

&

courbé.

Si

cette inflexion

de

mon defgt, ou ce r~pport des parties

'de mon doigt

entr'elles,

dit quelque chofe de plus que mon

doigt;

cette chofe, ce.

furplus

n'eft pas un

rien:

c'eft

done

un

etre.

Done cette inflexion de n1on doigt, ou ce rapport

d~s parties de mon doigt

entr'elles

,.. eft

réellement

un ~tre

~

&

un

etre

diílingué

de

la

fubfranc e

qu'il

modifie.

Ergo illud;

t ntis

,

eft. ,yerum e,zs~

·

~iij