t
rage
dans
le
Héros,
des
chefs - d'cx::nvre
de
géririe
dar$
l'Homme
de
Lettres.
. Mais
il
feroit abfu rde
d'envifager cette
influence réelle
de la
fin
fur
la
Puiffance intelligente
i
ainfi que l'envifag,en;
· quelques modernes Sophifies, comme une
influence méchani--
-
que,
femblable
a
celle d;un
poids qui
gravire fur
l'un. des
baffins d'une balance : puifqu'il
eíl:
vifrble que l'influence:
de
la fin
fur une Puiffanee inrelligente,
n'efi
&
ne peut et1:'e
qu'une
injluence morale,
laquelle ne 11ettemble en rien
_de
pres ou
de
loin,
a
l'inflnence
d'une
P'ui'ífance mkchanique.
L'injluence de
La
fin,
eíl:
une influence
<le
motif, une
in–
fluence d'attrair, une influence d'inviration, une influence
peut etre
de
raifon ;
&
non une influence d'aél:ion
immt–
diate, de cauíe effi..ciente, de puiífance méchanique.
C'eft du propre foad s de la Puiífance: intelligente,
ql:l'é..
manent les
divers mozwemens intérieur.s
q.ui,
1'agitent,
a
la
vue
<le
la
fin
qu'elle
fe
propofe : mais ce n'eíl: pas cette fin qui
produit
elle-meme &
par
elle-meme dans la
Puilfance intel–
ligente ,
ces divers mouvemens intérieu-rs dom eUe eíl: agi-
tée
a
la vue
de
cette fin.-
1
Par exemple, l'ame
<l'
Alexandre
oq-
de
Céfar , s'agite ,.
fe
paffionne , s'élance comme h0rs d'elle-meme,
a
la vue
du
famor.nede la gloire: mais e.e n'eíl: pas ce·_
fantome
de la
gloire , qui produit
dans
l'ame
<l~
Alexand re
ou de
Céfar ,
cette a,gitatio.n , cette paífüm , ces élans impétueux ,
qui
les entra1nent
a
la
pourfo.i.tede cet ob1et. En deux mots
~
la
fin
influe fur
la
Pui{fance intelligeme ,
comme terme ozt
comme ohjet de fes f acultés a{lives
,.
&
non comme ca1Jfe
effi–
cienre· ou de ces faculcés, o.u des effets
qui
émanént de ces.
facultés.
144. REMARQUE
IU. II
n.'y
a
jamais
de
liberté,
fous l'in•
f.lue,nce d'une Puiífance méchanique; parce que la puiífance
m échaniqu'e, impulíion ou attrafüon, produit toujours né–
ceífairement fur le fujec qu'cHe atceint, tout ce qui dépend
de fon aélivité.
Il
y
a
fouven.t
une
vraie liberté,
fous
la perfp.eaive
de
l;i
:fin
la
plus
intéreífante:. par,ce
que
la perfpeB:ive de cette
:fin ,
n'a rien qui agiífe immépiatement fur la Puiífance intel–
ligence ; qai
y
faífe la fonB:ion de caufe efficiente , qui
y
mette irréíiítiblement queh¡ue chofe· d'0ppe fé
a
la liberté ;
&
que tGut ce que
fe
donne ou tout
ce
que re.c;oi:t d'aél'.ion
la
puiflance intelligeme
,
a
la vue de cette fin·, emane d'elle
&
na.ir'de
fon
propre
fond~,
&
fouvent par fon propre
choix
&
par l'exercice
meme
de
•fa
liberté.
La
fin n'ugit fur la
P.u¡ífance
inteHigente,.
que par
fa