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IO

'fHÉORI:E

GfNÉRALE DiS :E:U

..Es.·

Un Art eíl:

done

un

arnas de regles pratiques

,

qui,

étartt

fuivies

&

obfervées

,,

font réuffir aux chofes qu'on emre–

pt:end, les rendent miles

&

agréables; mais qui ne font

poim déduites

de

príncipes lumineux, propr~s

a

en démon–

trer

intérieurement l'efficacité

&

la

reél:itude.

I•.

Telle eft la

Mu.fique,

qui apprend

a

produire des fons

gracieux

&

touchans; fans démontrer comment

&

poUrquoi

les• fons prod1lirs felon les regles qu'elle donne,

font

ou

cloivent erre touchans

&

gracieux.

IIº.

Telle eft la

Danje,

qui enfeigne

a

prendre des atti•

tudes décentes

,

aifées, élégantes, rnajeíl:ueufes; fans dé,

-a11ontrer pourquoi les attitudes prifes d'apres les lec;ons

c:¡u'elle donne , d'apres les regles qu'elle trace, doivent

itre telles EJU'elle les annonce

&

qn'elle

les

fait

naitre.

lllº.

Telle eft la

Peinture,

qui apprend

a

faire des tableaux

animés

&

intéreíf.rns ;

fans..

faire voir fcientifiquement

comment

&

pourquoi les tableaux formés d'apres les regles

qu'elle fait fuivre , doivent etre imére!fans

&

animés.

·

IVº.

Telles font

l'Eloquence

&

la

Poéfie,

qui, en obfer–

·"Vant

&

en réduifant en art la marche des grands modeles,

'tracent des

regles füres

&

certaines par

ou

l'on réuffit

a

pl,ire,

a

intéreífer,

a

émouvoir '

a

perfuader ; fans expli–

quer démonftrativemem comment

&

pourquoi ces regles

fuivies

&

obfervées produifem ou d0ivent produire ces

puiífans effets, dans l'efprit

&

dans le creur

ele

l'homme.

15

1.

REMARQUE.

Les illuíl:res Períonnages de l'ancienne

Grece

&

de l'ancienne Rome,

fe

faifoient une gloire

&

un

devoir de cultiver certains Arts plus relevés, qui exi–

gent ou des talens ou du génie ; tels que la Peinture,

la

Sculpture , la Mufique, l'Architeél:ure , la Poéfie , l'.Elo–

quence , l'Art militaire;

&

ainfi du reíle : en conféquence

de quoi , ces arts Jurent .appellés

Arts libéraux;

c'eft-a-di~e ,

c1rts cultivés

&

exercés par des perfonnes dillinguées ou

par \eur rang ou par leur mérite.

Les Arts qui étoient plus fpécialement affeél:~s ou aux ,

efclaves

ou

aux perfonnes de la lie

dti

pe uple,

&

dans lef–

quels

la

patience

&

le travail peuvcnt atteindre.

a

la per–

fefüon , fans le fecours du génie , furent nommés

Arts

méclzaniques;

c'eft-a-dire, arts qui n'exige11-t de la part de

celui qui les exerce , qu'une aveugle routirie

&

un pénible

travail.

ÓBJETS MATÉRIELS ET OBJETS F0RMELS DES

1

SCIENCES

lE~T

DES ÁRTS.

,152.

OBSERVATI0N"

Le,s

S,icnw fp_écula·tiyes,

ou Iei;