Relatlons commerclales précolombiennes entre I'Océanic et 1'Amérlque.
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Le vice-roi du Pérou, D.
ÜARCIA
HuRTADO oe MeNDOZAJ marqués de
Cañete, avait en effet, le
15
ju;illet
1592,
sur les renseignements de fUENTes,
concédé
á
RoLDAN DÁVILA, chef de l'expédition, l'autorisation requise pour aller
découvrir ces •islas situadas desde altura de doce
á
treinta grados para el Sur,
llamadas la fontasia y la fontauria islas de las Mujeres y la isla de Monchilco»
(68,
392).
La tradition relative aux iles fontacias se retrouve dans la <<Lima fundada>>.
L'auteur de ce mauvais poeme publié
a
Lima en
1732,
PEDRO DE PERALTA
BliRNUEvo, était un véritable érudit; il écrit dans une note
á
ce sujet: <<Llamáronse
así en tiempo del marqués de Cañete unas islas que corrían desde 12 gr. hasta 30 de
altura al Sur, al Oeste de la costa del Perú, cuyos habitadores se decia haber
venido en canoas
á
comerciar con los pueblos de Chincha, Pisco y Acari, segun
consta de un despacho or.iginal del virey referido, en que nombra por general de
la conquista y poblacion á D. Juan Roldan Dávila en
15
de julio del año
1592,
y de dos Reales Cédulas de
1°
de Diciembre de
1613
y de
1°
de Mayo de
1638»
(91,
122, note
62).
La tradition ne conservait pas seulement le souvenir de ces iles lointaines
el
des
navigateurs qu;i en·venaient parfois aux cotes américaines, soit en trafiquants,
soit en envahisseurs, soit en naufragés, elle racontait aussi qu'un roi du Pérou,
Tupac Inca Yupanqui, l'avant-dernier des lnka, grand-pere d'Atahuallpa, avait
organisé une expedition pour les atteindre.
Les deux chroniquems, qui nous en ont transmis le récit, la rapportent
dans des termes presque semblables, mais avec de petites variantes qui semblent
démontrer qu'ils ne se son! pas copiés, quoiqu'ils se soient vraisemblablement
insp.irés de la meme source indigéne.
Voici tout d'abord le récit de CAVELLO BALDOA, qui es! le plus concis
(19,
81-82):
<di [Topa-Inga-Yupangui] se rendit
á
Xipixapa el
á
Apelope.
<Ayant appris que dans les environs il y avait un bon por! oú il pourrait
s'embarquer el augmenter la gloire de son nom, il se porta en avant el fit camper
son armée
á
Manta,
a
Charapoto et
a
Piquaza . .. Ce fu! dans cette marche,
el
du
haut d'une montagne, qu'il
aper~ut
pour la premiére fois la mer qu'il adora et
nomma Mama-Cocha, ou <Mere des lacs>>.
«11 lit réunir une grande quarttité des embarcations don! se serven! les naturels
de ces cótes. Ce son! des espéces de radeaux fabriqués de poutres d'un bois trés–
léger fortement attachées el recouvertes de roseaux. Les Espagnols leur ont donné
le nom de <Balsas>>.
11
lit choix des pilotes les plus expérimentés el s'embarqua
á
la tete de ses meilleures h·oupes, avec autant de courage et de liberté d'esprit que
s'il eílt nav.igué toute sa vie.
<<Les historiens péruviens prétendent que ce voyage dura plus d'un an, el
que l'lnga découvrit dans la mer du Sud
des
iles qu'ils nomment Haguachumbi et
Ninachumbi
22 •
je n'oserais pourtant affirmer ce fait, ni déterminer quelles son! les
~~
CAVELLO B ALBOA
écrit aussi
Agua-clmmbi
et
Niña-rlmmbi (19,
196).