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P. RIYET,

Que toutes ces légendes aieÍl! été influencées par la découverte d'ossements

préhistoriques de grande taille,

qu~

l'on a confondus avec des ossements humains

jusqu'á une époque tres tardive

(119,

1, 158-160), le !ait n'est pas douteux, mais

il est non moins certain qu'elles reposen! sur un fonds de vérité, á savoir le sou–

venir· d'hommes venus par mer de l'occident. D'ailleurs, nn certain nombre de

!raditions d'apparence moins légendaire nous ont été conservées.

CAVELLO BALBOA a recueilli des Jndiens des renseignements assez détaillés

sur l'invasion du Chili par des pirates venus des lndes orientales, les Nayres

(9, 256--257, 267) et GUTIERREZ DE SANTA CLARA signale en ces termes la

présence sur la cóte du Pérou de deux Négres océaniens: <<En el pueblo de Quareta

se hallaron dos negros finos, esclauos des señor Thoreca, que señalaron auer

venido alli en balsas de hazia el poniente por esta mar del Sur, que oy dia le llama

la Nueua Guinea>>

(49,

IV, 573).

Nous savons d'ailleurs que les traditions des Polynésiens parlen! de !erres

situées au-delá de l'ile de Paques. CAILLOT écrit en effet

il

propos des Mangaré–

viens: <<D'aprés leurs traditions, ils seraient méme allés en Amérique,

á

Taikoko

et á Ragiriri, qui, si l'on en croit les indigénes actuels des iles Gambier, seraient

la mer avoisivant le cap I-Iorn et le déh·oit de Le Maire, ou peut-én·e celui de

Magellan; ces deux endroits auraient été, autrefois, tous les deux, tres bien connus

de leurs ancetres, mais non découveris par eux, car ce serait un chef d'Havaiki,

nommé Anua Motua, devenu plus tard ro.c de Magareva, qui

y

aurait d'abord

passé le premier, et ensuite émigrant avec eux et ayant été plus loin qu'il ne le

voulait, les leur aurait fait un jour apercevoir, et ainsi leur en aurait indiqué la

route, qu'ils auraient plus tard plusiew·s fois reprise. On ne voit pas bien, en

effet,

quelle aurait été pour eux l'impossibilité de se rendre au cap Horn

et

au déb·oit

de Le Maire, ou

á

celui de Magellan, puisqu'il n'y a guére plus de distance entre

I'tle Matal<iteragi (de Páques)

et

la cóte américaine, qu'entre l'ile Magareva

et

l'ile Matakiteragi,

á

laquelle pourtant ils ont été assez souvent, comme leurs n·adi–

tions le racontenl» (13bis, 163- 164). Le réci.t du voyage de Anua Motua

a

Taikoko et

á

Ragiriri (13bis, 199-201) contient des détails sur le clima!, l'état

de la mer, la hauteur du soleil, qui ne pe1metlent aucun doute sur la légitimité de

l'identification proposée par CAILLOT.

C'est grace á ces arrivées, soit isolées, soit massives, que les populations

maritimes de la cóte occidentale d'Amérique acquirent la connaissance de !erres

situées b·és loin dans la direction de l'ouest. Voici ce qu'écrit, au sujet de ces

traditions, VELASCO: <<Eran. tan comunes y circunstanciadas en las costas de

Guayaquil, Manta y Cara, que examinándolas los primeros conquistadores de esas

provincias, las vieron verificadas con sus ojos. Decian uniformes todos esos

indianos, que habia grandísimas tierras, é innumerables islas en todos esos mares:

que sus antepasados habian venido por allí; y que desde la costa habian navegado

tambien

á

estas distantes tierras, pasando siempre de unas islas á ob·as. Daban la

señal de que siguiendo siempre el <<camino del sol», estaban las primeras de esas

islas

á

una distancia como de cien leguas, donde solian hacer las provisiones

anuales de las carnes secas de tortugas>>

(119,

1, 153). 11 semble qu'il ne puisse