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592

P. R,iVET,

actifs qui se faisaient ainsi tout le long de la cote que -s'explique notamment l'intro–

duction de la technique métallurgique péruvienne au Mexique

(4,

275-276;

5,

79-80).

Rien de plus naturel que de supposer que ces navigateurs se soient aven–

turés volontairement dans la direction de l'ouest ou que les Polynésiens, qui avaient

accompli le prodige de découvrir l'ile de Pilques, aient conduit leurs flottes jusqu'á

1'Amérique. En fait, la tradition ou la légende, comme il plaira de l'appeler, nous

parle de l'arrivée d'étrangers sur les cotes américaines

et

de la connaissance que les

Américains avaient de !erres lointaines perdues dans l'immensité du Pacifique.

En t quateur et au Pérotí, les indigénes gardaient le souvenir d'une invasion

de géants. Un jour, racontaient les Manta, ces géants élaient débarqués á la pointe de

fig. l.

Balsa

de la cóte

équatoriennc, d'aprCs BENZONJ

(10,

\63 verse).

Santa Elena; ils étaient v.enus dan3 de grandes barques faites de joncs et de bois

sec

18 ,

munies de voiles latines h·aingulaires. lis étaient si grands que les lndiens

ne leur arrivaient qu'au genou et que teurs yeux avaient les dimensions d'tme

assiette. lis n'avaient pas de barbe et porlaient tes cheveux flottants sur leS épaules.

Les tms étaient nus, les auh·es vetus de peaux d'animaux; aucune femme ne les

surélevé, oU les passagcrs et les marchandises se trouvaient

a

l'abri de l'eau de mer. Tous

lt-s assemblages

étaie.nt

faits

a

l'aide de lianes flexibles ou de cardes d'agave. Les mfits

et les antenncs étaient en bois fin, les voiles en coton, les cordages en fibres d'agave;

une grosse pierre en forme de meule de barbier

(a manera de muela de barbero)

servait

d'ancre. Celui qui dirigeait l'embarcation était assis sur l'extrémité de la poutre centrale;

:es rameurs, car ces bateaux se mauceuvraient

a

la voile

et

a la rame, se tenaient en

abord. Certains pouvaient transporter facilement cinquante passagers et jaugeaient

jus~

c¡u'a trente tonneaux; ils tenaient parfaitement la mer. La

balsa

était en usage au sud

jusqu'á

Payta

(101,

!,

13;

108,

196- 197;

3,

109;

123,

466; 77, 226;

90,

IV, 121, 222;

45,

93- 94;

26,

IV, 221;

10,

163

verso~164

recto).

BEKZONI,

le précurseur de l'ethnographie

<1méricaine, a donné une figure, remarquable de précision, d'une de ces embarcations

(JO,

163 verso), que je reproduis ici (fig. l).

J.!!

«Barcas o balsas muy grandes hechas de caflas y madera seca))

(49,

IV, 566).