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P.
R1ver,
iles .don! .il est ici question, mais les Jndiens rapportent que l'lnga ramena de ceHe
expédition un grand nomb1:e de prisonniers dont la peau était noire, beaucoup
d'or
et
d'argent, un b·óne en cuivre et des peaux d'animaux sernblables aux che–
vaux. On ignore tout
(!
fait dans quelle partie du Pérou ou des mers qui baignent
ses cótes il aura pu n·ouver de semblables objets>>.
Le second récit de ce voyage, que nous devons
a
SARMIENTO DE ÜAMBOA,
est capital, non seulement en raison des détails qu'il renferme, mais aussi en raison
des garanties don! il est entour·é.
On sait .en effet que le vice-roi du Pérou, don
f
RANCISCO DE T OLEDO,
désireux d'envoyer
a
son souverain une relation de l'histoire et des coutumes des
indigenes du Pérou, aussi véridique
et
aussi exacte que possible, soumit au juge–
ment d'une commission de 42 notables indiens du Cuzco, descendants d'lnka, le
rex:it de
SARMIENTO DE ÜAMBOA.
Le procés-verbal de cette réunion, en date du
29
février
1572,
nous es! parvenu ave<: l'attestation de l'approbation unanime de
cet aréopage indigene
(95,
130- 134) .
En cutre, les documents" , sur lesquels
s'était appuyé le chroniqueur, avaient été eux aussi soumis, quelques jours aupara–
van!, le
14
janvier
1572,
á
un examen, qui cette !ois !ut double. lis furent contrólés
d'une pari par une commission de 37 notables indiens", parmi lesquels figure
précisément Urco Guaranga qui, d'apres
SARMIENTO,
aurait été le gardien d'un
des trophées les plus curieux rapportés
par l'lnka de son long voyage '
5 ,
d'autTe
part par tm groupe d'Espagnols, ayant pr.is part
á
la conquete, qui comprenait
PoLo
DE Ü NDEGARDO,
<<corregidor>>clu Cuzco, ;\ qui on doit d'excellentes étudcs
2 3
Ces documents étaient qualre toiles peintes représentant ies divers Inka et leurs
feuunes, avec une légende explicative, La description de ces curieux objets ressort du
proces-verbal de cette réunion établi par Alvaro Ruiz de Navamuel, secrétaire du vice-roi:
«Se les leyó
á
los dichos indios todo lo que estaba escripto
y
pintado en los dichos cuatro
paños, así de los bultos de los lngas, como de las medallas de sus mujeres
é
ayllos, é la
historia de las cenefas de lo que sucedió en tiempo de cada uno de los Ingas, y la fábula
}
notables que van puestos en el primer pai1o, quellos dicen de «Tambotoco», y las fábulas
de las creaciones del Viracocha que van en la cenefa del primer paño por fundamento
y
principio de la Historia, cada cosa por sí distintamente, como está escripto y señalado de
la nlbrica de mí el presente secretario, ecepto lo ques declaracion y prevencion para in·
teligencia de la Historia
y
los rumbos
y
vientos para la demarcacion de los sitios de los
pueblos, ques puesto por el capitan Pedro Sarmiento, que no se les leyó, porque no lo
entienden los indios
(65,
249- 250).
2
~
Les indigenes convoqués
A
la réunion du
29
février ne sont pas tous les memes
que ceux qui avaieut assisté
a
la réunion du
14
janvier. Douze seulement participerent
aux deux commissious.
JI
en résulte QlJe le co.ntrólc fut, en fait, exercé par 67 indigCnes.
~"
Bien qu'itgé de
85
ans en
1572,
Urco Guaranga
(65,
249)
n'avait naturelle–
ment pas pu assister ou participer
a
l'expédition de Tupac Inca Yupauqui, qui doit re·
montcr au milieu du xveme siecle d'apres la chronologie la plus probable. ll est certain
que cet indien occupa une situation importante. Nous trouvons en effet son nom parmi
les conseillers ct capitaines de Huascar, proclamé roi du Pérou au Cuzco
a
la mort de
Huayna-Capac, vers
1525
(19,
202, 294).
C'est sans doute le meme personnage que
SAR–
MIENTO DE ÜAMBOA
cite comme un des chefs militaires de Huascar, sous le nom de Ureo
Ouarga
(95,
118),
bien qu'il cite aussi un nommé Urca Guaranga parmi les chefs
militaires du rival de Huascar
1
Atahuallpa
(95~
113).