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P. RIVET,
Orace
á
ces relations, des éléments culturels ont pu passer d'un continent
dans l'autre.
Parfois, les mols qui les désignaient se sont transmis avec eux, comme c'est
le cas pour la patate douce
et
pour la hache; parfois aussi, l'échange a pu se faire
sans emprunt lexical. Un peuple peut en effet recevoir un élément culture! sans en
adopter le nom. Par exemple, la plupart des peuples européens n'emploient pas
un mot emprunté
a
une langue d'Amérique pour nommer la pomme-de-tene
et
Fig. 3. Canot double utilisé par les Espagnols, d'aprés ÜVIEDO
(90,
111, pi. ll, !ig.
2).
beaucoup de peuplades indiennes, qui utilisent le fusil, emploient un mot tiré de
leur propre langue pour le désigner.
Parmi les plantes qui ont pu se répandre par l'intermédiaire des traficanis
précolombiens du Pacifique, je range,
á
l'exemple de CooK
(27},
á cóte de la
patate douce, le cocotier (Cocos nucifera)
et
le calebassier (Lagenaria vulgaris),
qui sont, eux aussi, communs
it
l'Océanie
et
á
1'Amérique.
Si l'existence du cocolier en Amérique, avant l'arrivée des Européens, a pu
Hre discutée, les remarquables études, que
fRIEDERICI
a consacrées
a
ce sujet (42,
115-119;
43),
ont définitivement tranché la question dans le sens de l'affinna-
'bien qu'OviEDO leur at1:ribue le mérite de la découverte
(35,
466;
17,
111, 150;
90,
III,
235, 239- 241, 245, 246, 251, 252,
pi.
JI,
fig.
2). Une tradition, recueillie par
PETITOt'
chez les Dene Peaux-de--Lievre, fait également allusion
a
la pirogue double
(
élla
-r.hé-klu–
étclm},
bien qu'actuellement ces lndiens n'en fassent pas usage
(92,
64, note 1;
93,
131).
"[Le texte en langue indienne de
cette Jégende
a
été
publié
égalemetÚ
par
P ETITOT
(94,
120).
La traduction mot-3.-mot, qui se trouve en face du texte indigCne, ne parait pas
iout-3.-fait d'accord avec la tradudion libre antérieurement donnée par l'auteur: «Avec
<les pirogues doubles, les mfmes visitaient leurs filets» devient ici
((Un
homme en canot
'(les cardes attachait, les fitets sur on demeuraib!.