Relations commcrcialcs précolombicnnes entre I'Océanic et l'Amérique.
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tive. Quant au calebassier, sa présence dans le Nouveau-Monde
a
l'époque préco–
lombienne ne fait pas de toute
(53,
186). Ai-je
beso.inele !aire observer combien
l'hypothése de l'intervention humaine est plus salisfaisante pour expliquer ces
faits que celle du transport de graines par les courants marins, qui d'ailleurs ne
peut s'appliquer á la grande rigueur qu'au cocotier ?
Une derniére question se pose. Dans quel sens s'est faite la transmission?
Est-ce l'Amérique qui a donné ou qui a rC\'U?
Pour le cocotier, aucune hésitation n'est permise.
f RIWF.RICI
a en effet montré que les premiers conquérants européens ne le
rencontrérent que clans des zones l·imitées de la cote pacifique et n'ont signalé sa
présence nulle part sur le versan! atlantique. Tout prouve done qu'il était de récente
importation, et n'avait pas eu le temps de se répandre dans son nouvel habita! (
42,
115-11 9;
43).
D'ailleurs, !'origine océanienne de ce palmier est définitivement dé–
montrée par la découveiie récente de ses restes dans des terrains pliocénes ou pré–
pliocénes de la Nouvelle-Zélande
(1 1).
Pour la patate douce, la question est plus complexe, des botanistes également
ém:inents s'étant prononcés soit en faveur de son origine américaine, soit en faveur
de son origine océanienne.
Les faits linguistiques me semblent plutot appuyer cetle derniére opinion.
En effet, alors que
kumara
est nettement pan-polynésien
et
llapa
pan-océanien, ces
mots ne se retrouvent en Amérique que dans des domaines trés limités. Ceci conduit
nécessairement á penser á un emprunt fait par l'Amérique á l'Océanie. Peut-on
en inférer i]lle la plante elle-m&ne est originaire d'Océanie?
je
n'oserais cerfes
1'affirmer, mais cette hypothése me parait probable.
Par contre, pour le calebassier, aucun fait ethnographique ni linguistique ne
permet, pour l'instant, d'émettre une opinion quelconque sur son origine.
11 est probable que bien d'autres faits pourroní h·ouver leur explication dans
les relations commerciales précolombiennes dont je crois avoir démontré l'existence
enh·e le Nouveau-Monde et l'Océanie. 11 sera utile d'en dresser l'inventaire com–
plet, de fa<;on
á
pouvoir !aire, parmi les multiples éléments cul!urels d'origine
océanienne qu'on rencontre en Amérique, une discrimination précise entre ceux
qui proviennent d'une communauté primitive de civilisation et ceux qui relévent
simplement de l'emprunt.
lndcx
bibliographique.
l.
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lección de documentos inéditos sobre la geografía
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la historia de Colombia reco–
pilados por
ANTONIO
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Bogotá
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t.
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p.
77- 125.