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Relations commcrcialcs précolombicnnes entre I'Océanic et l'Amérique.

603

tive. Quant au calebassier, sa présence dans le Nouveau-Monde

a

l'époque préco–

lombienne ne fait pas de toute

(53,

186). Ai-je

beso.in

ele !aire observer combien

l'hypothése de l'intervention humaine est plus salisfaisante pour expliquer ces

faits que celle du transport de graines par les courants marins, qui d'ailleurs ne

peut s'appliquer á la grande rigueur qu'au cocotier ?

Une derniére question se pose. Dans quel sens s'est faite la transmission?

Est-ce l'Amérique qui a donné ou qui a rC\'U?

Pour le cocotier, aucune hésitation n'est permise.

f RIWF.RICI

a en effet montré que les premiers conquérants européens ne le

rencontrérent que clans des zones l·imitées de la cote pacifique et n'ont signalé sa

présence nulle part sur le versan! atlantique. Tout prouve done qu'il était de récente

importation, et n'avait pas eu le temps de se répandre dans son nouvel habita! (

42,

115-11 9;

43).

D'ailleurs, !'origine océanienne de ce palmier est définitivement dé–

montrée par la découveiie récente de ses restes dans des terrains pliocénes ou pré–

pliocénes de la Nouvelle-Zélande

(1 1).

Pour la patate douce, la question est plus complexe, des botanistes également

ém:inents s'étant prononcés soit en faveur de son origine américaine, soit en faveur

de son origine océanienne.

Les faits linguistiques me semblent plutot appuyer cetle derniére opinion.

En effet, alors que

kumara

est nettement pan-polynésien

et

llapa

pan-océanien, ces

mots ne se retrouvent en Amérique que dans des domaines trés limités. Ceci conduit

nécessairement á penser á un emprunt fait par l'Amérique á l'Océanie. Peut-on

en inférer i]lle la plante elle-m&ne est originaire d'Océanie?

je

n'oserais cerfes

1'affirmer, mais cette hypothése me parait probable.

Par contre, pour le calebassier, aucun fait ethnographique ni linguistique ne

permet, pour l'instant, d'émettre une opinion quelconque sur son origine.

11 est probable que bien d'autres faits pourroní h·ouver leur explication dans

les relations commerciales précolombiennes dont je crois avoir démontré l'existence

enh·e le Nouveau-Monde et l'Océanie. 11 sera utile d'en dresser l'inventaire com–

plet, de fa<;on

á

pouvoir !aire, parmi les multiples éléments cul!urels d'origine

océanienne qu'on rencontre en Amérique, une discrimination précise entre ceux

qui proviennent d'une communauté primitive de civilisation et ceux qui relévent

simplement de l'emprunt.

lndcx

bibliographique.

l.

AcoSTA (JoSEI'H DE):

Historia natural

y

moral de las Indias. Madrid,

1894,

2

vol.

2. A?>mROSETTf (JUAN

B.): Arqueología argentina. Insignia lítica de mando de tipo

chileno. Anales del Museo nacional de Buenos Aires,

t.

XI, 1905,

p.

25---32.

3.

A NDAGOYA (EL A DELANT:\DO):

Relación de los sucesos de Pedrarias Davila en la

Tierra firme

y

de los descubrimientos en el Mar del Sur (años de 1514-1541). Co–

lección de documentos inéditos sobre la geografía

y

la historia de Colombia reco–

pilados por

ANTONIO

B.

C UERVO.

Bogotá

1

t.

11,

1892,

p.

77- 125.