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-- XLVIII -

Itak1 veut dire

pied

dans la stricte acception du rnot,

etjambe

daos

une acception plus large. Nous avons déjil fait observer que quand un

substantif se trouve devant un autre, il prend le caractere d'adjectif et

dénote une qua lité. L'expression de Pik1-llalu, littéralernent

pied de

puce

ou pied sernblable

a

celui de la puce, ne signitie nullernent

que le ¡.oied soit envahi par ces insectes, mais qu'il posséde les qualités

dont ces anirnaux sont danés, c'est-a-dire leur agilité et leur marche

par bonds. Sur ce point, il ne peut

y

avoir de discussion: car, dans le

départernent d:1 C•JZco, cette expression est

1

.res-usitée et s'applique

surtout aux jeunes

gar~:ons

qui ne peuvent res ter ti'anquilles et dont le

pas, en rnérne temps qne trés-petit, est tres-rapide: Il est évident que

cette locution, que l'on peut regartler commc un idiotisme quechua, a

existé longtemps avant que le drame d'Ollantai eútét6 con1posé et avant

que l'autem· eút pensé a l'applic¡ue¡· au personnage comique de la

piece.

Barranca, Canasco, ainsi que Nodal, donnent la mcme signiílcation

que nous au nom dont il est question. Tschurli, sans se ¡•endi'ú cornpte

de la valeur réelle des mots, croit que Pilu-I·lalu veut dire

pied ayant

des puces

et que cette expression inllique qu'une personne a les pieds

envahis par cette sorte d'insectes, et par suite tout

a

fait déformés. Il

pousse cette iclée jusqu'a ce point de se ligm·e¡· que le page d'OLLANTAI

devait avoir été pied-bot. Pour qne l'explication de Tschudi filt exacte,

il

faudrait que l'expression quechua fút: Piluynj-·Jialu ou

piki~ha-t1alu,

pied ayant des

J)I(CCS

ou, comme on dit le plus souvent pa¡·mi les In–

diens, Pilusapa,

l'lein

1/e

puces,

ce qni est le terrne consac¡·é par J'usage

pour désigner ce luí qui souífre de cette maladie. Si J'on consillere que

celle-ci , beauconp plus douloureuse et anssi plus dangereuse qne la dif–

formité vulgairement appelée

pied-bot,

en est entie¡·ement ditférente, on

reconnaitra que J'opinion de Tschudi n'est admissihle en aucun cas.

Le caractére de

PIED-LÉGER,

bien qu'il ne soit pas historique, et qu'il

semble n'ayoir été introduit r¡ue pour donner un peu rle rnouvement au

drame, est la personnííication YiYante d'un type clu temps des Incas,

qui s'est consené jusc¡u·a 110sjours. Au Cuzco et en dh·erses localités de

l'intérieur du Pérou, les gens qui ont un rang, pa1· exemplr., les curés, les

gouverneurs de proYinces et aut1·es personnages, ont chez eux un tont

jeune ludien qu'on Llésigne, uHlme quanrl on pal'le espagnol, par le nom

d'Jncaclw

(petit Inca), et r¡u·on habílle avec nn granrlluxr.. Culotte courtr.

de velonrs bien

i1

canon~

..iaquet

te

a la

f'a~·on

ele celle 1le,;

J

nca~, appeh~r.