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-8\J-

Ollantay.

, hanfm kank1, Rrum-Ñaw1,

· Ant1-suyu haj wll:minha?

Rum1-Ñaw1.

Ñohan kam hay hiwaya

1150 Itaym1 yawarta hiham.

Ollantay.

Sayarimuy kay mak1yman ! ·

Pm ñaynata rurasunk1?

Pm kayman pusamusunk1,

KayTampuyman, kay ñawh¡y-

1155 Mosuj

p~hata

apamuy, [roan?

OLLANTAi:.

Est•ce toi, <Eil-de-Pierre,

Grand chefde la région des Andes?

<EIL-DE-PIERRE.

Oui, je suis cette roche d'autrefois,

Qui saigne aujourd'hui.

ÜLLANTAÍ:.

Leve-toi et viens dans mes bras!

Qui t'a traité de la sorte?

Et qui t'a conduit jusqu'a ma.

forteresse etjusqu'a mon foyer1

Qu'on apporte des veternents neufs

l'avons traduit par

un jour.

Il n'est pas possiblc de le comprendt•e autt-ement, car

il

modifte le verbe

qormay,

tomber,

qui esta la l" pers. sing.duprés. del'ind.,en sorte

que la traduction littérale serait :

je suis cette pierre qtti suis tombé

tm

jottr.

Dans

le vers suivant, ce méme adverbe, avec la désinencc IDI, qui serta donner de l'éner·

gie aux mots, prend le caractere du présent, et équivaut il.

enco,·e aujou,·d'hui.

En

quechua, il. la différence des langues européennes, les dvElrbes prcnnent, ainsi que

nous l'avons fait observer sur le vers 150

bis,

diverses

désinenc.es

selon les temps du

verbe.

1148. Au vers 1011, <Eil·de-Pierre est appelé chef des Andes, et ici Ollantar lui

donne le méme tih•e, ce qui prouve que ce n'était pas par erreur qu'on i'appelait

ainsi: car, apres la révolte d'Ollantat, <Eil·de•Pierre avait pl'is le commandement de

l'armée contre les rebelles, et lés Andes étant le théatre ele la guerre, c'est avec

. raison qu'il était appelé chef des Andes. Dans ce vers, le mot

kaj,

qui a été,

précise

encore cette cit·constance, de maniere

a

écarter toute erreut·. Le vrai sens du passage

est:

Grand chef qui a été

dans

la ''égion des Andes.

Effectivement, non-seulement

<Eil-de·Pierre y avait été, mais il avait perdu la bataille. Le vers 1166, oil. <Eil-de·

~ierre

parle de son titre de chef du Haut-Pays

(Hanan-suyu),

comme

d'une

chose si éloignée, qu'il craint qu'Ollantai ne i'ait oubliée, prouve encore une fois. ce

que nous disons ici.

·

1149-1150. Notre traduction, qui est tout-a-fait littérale, differe de celle de Tschudi.

Le mot

hay

est ici adverhe de temps, avec la signiftcation :

dans ce temps la, un

jour,

etc, et avec la désinenc.e IDI

(tiaym1)

veut dire

a

présent.

Nous ne saurions

trouver de meilleurs exemples de ce que nous avons dit au sujet du

vet~s

1144.

Hi11ay,

v.erser,

estala

i"

pet·s. sing. du prés. de l'ind.

(h.iham.)

Tschudi, dans sa traduc–

tton, a mis ce verbe au passé, qui serait

h1harham,

et qui, s'il existait dans

lG texte, formerait un contre-sens. Pout· rendre Ja·chose plus claire, je donnG ici le

mot-il.mot:

Ñohan ·

kam

flay

hiwaya,

Moi

je suis d'unjour

la .roche,

ltaim1

yawarta

hihanr.

Et maintenant

du sang

je verse.

· <Eil-de-Pierre, tout en jouant sur son nom, regrette sa vigueur d'autrefois et déplore

son état présent,