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Han~n..;suyn

waminñ.anm1

Karñ.am,

iflas yuyank1 :

Itayta yátuispan Yupanlu

WaJyawan paypakamanmi;

1170 Jtay qaraJ sonñ.n kayñinp1

Kayta ruray, kayta kamay!

Ñan rikunki, munay yayay,

Qayllan kiriwan wasinpi.

Ollantay.

Ama llak1y, ñ.añ.a Rum1.

1175 Kunan-kunan hampisñ.aykc.

hantataJmi baw.asñ.ayki,

Kanm1 kank1 paypaJ tum1.

Int1 watana punflawp1,

91

Tu n'a pas oublié, sans doute,

que j'étais chef du Haut-Pays:

Youpanqui, sachantce qui m'est

arrivé, me fit appeler chez lui,

Ef, comme

il

a un cceur féroce,

il

a ordonné de me traiter ainsi.

Voila, mon protecteur bien-aimé,

Comment on m'a déchiré chez lui.

ÜLLANTAL

. Ne_ t'afllige . pas, <Eil-de-Pierre

puissante;

Avant toutil faut te guérir:

Car je vois déja en toi le couteau

l .

queje brandirai contre luí.

Au grand jour du Soleil,

dans le.premier vers du quatrain, étant A l'accusatif, n'a pas hesoin du substantif

runa,

qui est sous-entendu. Le

ñucchu

est une tleur visqueuse dont la couleur est

rouge de. sang, et la forme tres-effilée et longue de 5

a

6 centimetres. Selon la

tradition, chez .les Incas, c'était l'habitudc de jeter des tleurs effeuillées sur les

personnes qui se trouvaient dans certaines ch·constances solennelles : pa1• exemple,

aujourd'hui meme, quand un cacique est élu, on l'accompagne A sa demeure au son

des instruments de musique et en le couvrant de tleurs. La fleur du

1iucchu,

comme

. signe de deuil, était réservée pour les condamnés

a

mort. et en jeter sur eux était re–

gardé comme un'acte de piété. Cette pratique s'est conservée au Cuzco dans la pro–

cession dite du Seigneur des tremblements de ten·e

(élel Se1ior de los tremblo1·es)

ou

on jette sur le crucifix une telle quantité de ces fleurs; que le pavé disparatt complé–

tement !lt,semble avoir été arrosé de sang. L'emploi d'autres tleurs dans cette proces·

siQn, qui a lieu le lundi saint et qui est tres-renommée au .Pérou, serait regardé

comme une impiété. <Eil-de-Pierre, en disant que la tleur du

ñucch1e

glissait partout,

voulait dire tout bonnement que les condamnations

a

mort ne céssaient pas. L'intelli–

gence du vers 1164, qui est si claiJ·e avec cette explication; ser'ait impossible sans

elle, d'autant plus que, par une faute d'impression ou d,e c 0 pie, daus tous les autres

textes, le mot

suf1un

(suchun)

Smd

pers. sing. du prés. de.l'ind. du verbe

suflny,

co1t·

ler, glisser par terre,

était défiguré par le simple <iépl.acément de

l'n,

et transformé en

sunhn

(sunchu),

qui étant lui-méme un mot quechua, n'¡¡. pas été corrigé, et obscur–

cissait entierement le sens.

Sun1m,

est le nom d'une famill.e de fieurs inodores, sane

aucune vertu remarquable, généralementjaunes etsi abundantes au Cuzco, qu'on n'en

fait aucun cas. La preuve évidente que ce substantif n'existait pas dans le texte pri–

mitif, c'est que la proposition, telle qu'elle se lit dans les ¡mtres textes, se refuse

a

toute analyse par défaut de verbe.·Tschudi lui-meme, pour se .tirer d'embarras, .donne

a

ces fleurs des propriétés homicides, auxquels

il

assimile le délire de l'Inca. Dans le·

vers 1164,

ñuhhn

est le su)et d'une proposition incidente, et d'ans le vers suivant, le

sujet

il

se

rapporl~

au roi, ·comme on le voit dans notre traduc.tion iuterlin:éaire.

~=

.