Huhllan Inka taknrirhan
1090
P1shnkuna kanashap1.
lLamakuna
rul!asha~u
Tukny runan bawarirhan
Huh ankatan. ki'harhaykn
bashnnta bawaykunapaj,
1095
Sonhnnmanta reJsmapaJ,
Husajllatan tarirhayku.
Kay awhan Ant1suyuyk1,
Ul:bay 'hayta huñnpuna
!
hasakunm1 y 'haykuna.
1100
Kaytan kunan watnpuyk1.
Inka Yupank1.
-84
(Rum1-Ñawita bawaspa.)
Kay Anti-suyn waminhan
Kay awhata hesp1'hirhan
PayllatBJ 'hilikar1'hirhan
Kay ñika runakunata.
1089·1090. Mot-a-mot :
Hnllan
Inka
Parmi les cendres des oiseaux
brlilés, je n'ai trouvé qu'un roí, et
c'est toi.
Du blicher embrasé des lamas
tout le monde a vu sortir un ·aigle
dont nous avons ouvert le tlanc et
scruté la poitrine;
Nous y cherchions le coour, mais
nous l'avons trouvée vide.
I1 faut ramener
a
l'obéissanee
notre ennemi des Andes
!
Loin du Soleil, son coourse glace.
Tel est l'augure.
LE ROl YOUPANQUI.
(Regardant (Eil-de-Pierre.)
Voici le grand chef des Andes
Qui a laissé échapper cet ennemi;
Et
c'est lui seul qui a fait périr
Cette immense quantité d'hommes.
taknrirhan
Seulement un roi
surgit du mélange
P1shnkuna
kanashap1.
Des oiseaux
qu'on a brnlés.
Taknrirhan
est la
3•
pers. sing. du passé déf. de
takur1y,
qui exprime l'action
de méler des choses diverses pour en tirer un effet spécial. Ainsi, on peut l'appliquer
aumélangededeux races diverses,pour en obtenir une tl•oisillme.L'Astrologue indique
clairement par ce mot que les oiseaux brülés étaient de diverses esp<'ces, et qu'une fois
consumés,
il
n'avait trouvé dans leurs cendres réunies qu'un seul roi. C'étaH¡ une allu·
sion
a
la division que la révolte d'Ollanta"i avait introduite dans le royaume, et
i1
vo~·
lait flatter l'oreille du roi en lui donnant 11. entendre qu'une fois les divisions compr1·
mées, le roi resterait maltre incontesté du royaume. Tout le discours du grand prétre
n'a pas d'autre but. Ces métaphores qui, pour étre comprises, demandaient, comme
celle-ci, un peu de sagacité, ont induit les traducteurs dans de graves méprises.
1101·1104. Dans tous les autres textes, ce quatrain a été dénaturé pa1• une simple
faute de copiste ou d'imprimeur, au vers 1102, ou
anca,
aigle,
a été substitué 11.
auca,
ennemi,
comme s'il s'agissait encore de l'aigle dont l'astrologue parle au vers 1093,
et non de l'ennemi dont il est question an vers"l097. Dans ce passage, le roi reproche
á
<Eil·de-Pierre (qu'il appelle chef des Andes) d'avoir laissé échapper cet
ennem~,
c'est•
11.-dire Ollanta"i, en laissant périr sa propre armée. 11 faut faire attention au
t1~re
de
chef des Andes
qué le roi donne 11. <Eil-de-Pierre, ce qui n'a rien d'extraordina1re, la
révolte d'Ollanta"i l'ayant, aux yeux du roi, dépouillé de ce titre, qui avait probable•
ment paseé
a
<Eil-de-Pierre. Sur ce point, voir encore la note au vers 1148.