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SCENE X.
Salle du trOne au palais du ¡•oi.
LE ROl TOUPAC-YOUPANQUI, <EIL-DK-PIERRE,
L'ASTROLOG~E,
SUITE DE PERSONNAGES DE · LA COUR, GRANDES DAMES, ETC., "ETC.
Inka-Yupank1.
Kunan puntJ.awm1 Awk1kuna
lLapata yupay'haykifl1s ;
Intiman tJ.askifuykifl1s
1080
Intlj warminr1 kajkuna.
Hinantm suynn kusikun
Kay kantJ.ayp1 rikukuspa
LE ROl YouPANQUI.
Aujourd'hui, nobles Seigneurs,
Recevez toutes mes salutations;
Filles dévouées du Soleil, j'ap-
pelle sur vous ses faveurs.
Tout le royaume en fete accourt
me proclamer dans mon palais, et
une métaphore analogue a celle qui est usitée en
fran~ais
pour dire qu'une chose, par
exemple une représentation théMrale, est longue, ennuyeuse:
J'y
po1•terai mon bonnet
de nuit.
1079-1080. Ces deux vers, qui forment une proposition complete, ont été divisés·par
Tschudi, qui n'a mis rien de moins qu'un point apres le premiet•. Quant a Markham,
dans ce passage comme dans tout le dt•ame., il ne met presque aucune ponctuation,
' suivant ainsi, dans la publication d'nne ceuvre littéraire, la pratique négligée <le
beaucoup d'Anglais dans la cot•respondance familiere. Le texte ne dit pas jeunes filies,
ou Vierges du Soleil, comme Tschudi a traduit, confondant, ainsi que nous l'avons
déja fait observer,
warm1,
{emme,
et
warma,
jeune_ gar9on
ou
jeune filie.
lci,
¡¡
n'est question que du premier mot.Les Vierges choisies du Scleil
n~>
pouvaient sortil•
ponr prendre part aux fétes publiques. Leur réclusion était en effet si ahsolue que
l'entrée de lcur palais était
intet•di~e
non-seulement
a
tous les hommes, mais meme
aux femmes. Gat·cilaso de la Vega (P.
1,
L. IV. cap. 2• de
Los Comenta1•ios Reales)
dit que !'Inca lui-méme ne les voyaitjamais.
Toupac~Youpanqui
s'adresse ici
a
toutes
les femmes de noble origine, mariées ou non, vieilles oujeunes, qui devaient assister
a
son couronnement, en les appelant
{emmes
d'~
Soleil;
mais comme en
fran~ais
le mot
{emme
donne idée d'épouse, nous avons préféréle motfi,lle, paree qu'il peut s'appliquer
a
toutes
le~
{emmes
méme mal'iées, qui étaient de la race du Soleil. Le traducteur
suisse n'a fait que copier Barranca, dont la traduction est toujours trop libre.