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Int1manm1 rihhakurlum
Killamanta,t tukupurnan.
Ollantay.
Paypunm
1
ltayha reysink1.
Ima suma.J, ima kus1
1
55 Kunallanm1 pur1rink1
Kunaymywan kus1-kus1.
· Pik1-ltaki.
Manan ñohaha
r~ymanfm
F'unhawha hatun wa.sinta;
Itayp1ñata,t qepmtinta
60 Manan pita re,tsiymanhu.
Ollantay.
Re,tsmiñan
ñmk1ta,tm1~
PikJ-Itaki.
ltaytaha ñ•yllaym1 ñm1 :
lO-
comme le soleil, et devint belle
comme la lune.
ÜLLANTAl.
C'était elle! Tu la connais déja:
Quelle beauté vive, épanouie !
Va tout de suite plein de joie;
avec un message de ma part.
PIED-LÉGER.
Aquoi bon pénétrer en pleinjour
dans son palais rempli de femmes
toutes bariolées, au milieu desquel·
lesje ne pourrais la reconnaitre1
ÜLLANTAY.
Mais tu viens de me dire que tu
laconnaissais
déja~
PIED-LÉGER.
J'aiditcela pourplaisanter :Stella
51-52. Dans ce passage, Pied-Léger, qui vient de dire qu'il a vu Stella
a
la tombée de
la nuit, emploie une métaphore qui ne manque pas de beauté en quechua. Tant que le
jour avait duré, Stella, aux yeux de Pied-Léger, était le soleil, et la nuit venue, elle
devenait la !une, le changement s'opérant dans le crépuscu!e. •
56. En quechua, la transformation de l'adjectif en adverbe se fait
tr~s-souvent
par la
simple répétition de l'adjectif. Ainsi,
kus1
signifie
gai,
et
kusl-kUSI
gatment.
Nous
avons dans le texte beaucoup d'adverbes ainsi formés, que nous avons mis dans notre
vocabulaire final, paree que la réduplication renforce toujours et changa méme quel–
quefois un peu le sens de l'adjectif. On forme de·pareils adverbes méme avec des
substantifs et des verbes. Ex. ; de
pahar,
matin,
se forme
panar- pahar,
qui équi–
vaut aux locutions adverbiales
au point du jour, de grana matin, 'de tres-bonne
heure, au chant du coq,
etc.
Rankry,
qni signifie tomber doucement et lentement,
donne, en perdant la finale de l'infinitif
y,
·l'adverbe
rank1- rank1,
qui, dans le vers
48, signifie
au ct•épuscule du soir,
a
la tombée de la nuit,
etc., mais, plus ordinaire–
ment, s'emploie comme adverbe de mode. Au Cuzco, par exemple, on l'applique sou–
vent Ala démarche d'un ivrogne qui chancelle toujours sans jamais tomber.
59. La traduction littérale du mot
qep1
a égaré les traducteurs. Ils n'ont pas remar–
qué qu'ici on ne parle pas du
petit fm•deau
de Pied-Léger, mais de celui des gens du
palais composant la suite de Stella, ·et qui ne pouvaient étre que des femmes. Le mot
qep1,
métaphoriquement, signifteles chiffons dont les femmes étaient surchargées;
ce qui rend le texte tout-á-fait clair et naturel dans la bouche de Pied-Léger, qui est
le bouffon de la
pi~ce,
tandis que dans les autres versions, ce passage est dépourvu de
tout sens raisonnable.
62. Barranca a bien traduit ce vers. Les autres traducteurs qui l'ont suivi n'ont pas
saisi le sena de l'espagnol. En quechua, la phrase
ñ1yllaym1 ñm1
équivautA l'espa·