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PikJ- Itaka.

Pur1yar1, aysawamny

Allh.n w a ñnsh.a hinata,

25 Iflah.a ama ñoh.ata

P ur1y, Pik1, masf¡arh.amny

Ñ1wa nkifln, sapa wata,

Sapa punt1aw , sapa tuta

Ollantay.

Ñan ñ1ykiña, Pik1-ltakr,

30 Kikm wañuy iñnnantm,

Hinantm orh.n hinantm,

Sayarinman awh.a wak1,

ltaypaflapas sayaymanm1

Paykunawan fluraknspa ;

35

1

ñoh.an

, kawsay w añnspa,

hoyllnrñ1yp1

mi~kaskam

-7-

PJED-LÉGER.

Alors traine-moi comme un chien

mort,

Et ne me répete pas nuit et jour

pendant des années : Pied-Léger,

va cbercher Stella.

ÜLLANTAi.

Jete l'ai dit, Pied-Léger, quand

la mort meme avec sa faux et une

montagne immense se dresseraient

contre moi comme deux ennemis,

Malgré tout, je leur résisterais,

j'affronterais tout,

Pour tomber, vif ou mort, aux

pieds de ma divine Stella.

23. Aysay veut dire

tratner;

aysaway,

me tratner;

aysawamny,

me tratner

tlers toi.

Le sena littéral de ce verbe

1\

l'impératifest done :

tralne-moi llers toi,

locu–

tion qui indique en quechua un traitement ignominieux. Dans les autres textes, ce

mot est écrit

ay$aRr.amuy,

impression fRutive de

ay$at1amuy

(aysaw amny),quidoit

avoir existé dans le te:dE' primitif, car

il

sufilt d'un simple coup d'reil pour recon–

naltre que ríen n'était plus facile que de substituer les deux lettres

re

a\

la lettre u,

eurtout si le manuscrit n'était pas trés-net. 11 est curieux de remarquer que de sem–

blables erreurs typographiques, tout évidentes qu'elles soient, ont échappé

a\

Tschudi.

Aysarhamny,

!la le tralner,

quoique bon quechua, serait déplacé en cet endroit,

CB.l'

il

donnerait l'idée qu'Ollantal devait tratner une autre personne que Pied-Léger

qui lui fait ce reproche. Dans le vers 26, masf¡arh.amuy,

!la la chercher,

est correct,

et masf¡awamny,

lliens me chercher

serait inadmissible d'aprés le contexte,

puis~

qu'il s'agit ici de chercher Stella.

32. Ce vers littéralement veut dire e

s'opposeraient comme deua; ennemis

:.,

waki

étant un adverbe dont le sens est

comme deux ensemble.

(Holguin, dans son Vocabu–

lail-e, dit: e

Huaqui,dosjuntos)».

Ex. Munaj waki,

comme

deu:&

amants.

La gra–

dation que Tschudi a cru voir ici :

la mort, une montagne, tous les ennemis,

dont

il

a fait un triple sujet de la proposition, n'a done aucun fondement. Les lndiens per–

sonniOaient les montagnes en les considérant comme de bons ou de mauvais génies.

Le

drame d'Ollantai nous offre encore un autt-e exemple de cette personniftcation aux

vers

411

et

412.

Cette observation est indispensable pour comprendre le passage qui

nous occupe.

35-36..

Mi~kaskam

est la premiére P!lrs. du sing. du prés. de l'ind. du

ve~·be

m1H askay, qui est composé de

m1~kay,

tré7Jucher,

et kay,

~tre,

et veut

dire littéralement

~e

tré7Juchant.

Dans le texte, ce verbe, employé métaphoriquement,

signifie

tomber

atea¡

f)ÍtJds de quelqu'un.

Ainsi, le vrai sens de ce passage est

:

Moi,

tlÍ(

o" mort, jtJ

t:CU~

tomber aux pieds de Stella.

Les

traducteurs ne donnent pas une

idt!e juste de ces dcUJ: vera, et Tschudi est celui qui s'est le plus égaré, d'autant plus