Ñan kay sonh.tiy, paypa hita,
10 Payllallatan
mas~áskam.
Pik1-ltak1.
Supayha rayknshasunk1,
!ha fianh.a musJ.!ankipas ;
Hinantinpmwarmasípas,
Anhatan riknpakunk1.
15 Ima punhaw'fla yahanh.a
Inka yuyaykushaykita,
borunhan hay kunkaykita
hantaJ kank1 ayha kanka.
Ollantay.
Ama, runa, harkawayhn
20
KaypitBJ sip1rh.nykiman :
Ama rimapayawayhn, ·
Mak1ypitaJ llik1ykiman
'
-6...:..
lombe. Mon coour me force
a
la
suivrecomme un tendre agneau.
PIED-LÉGER.
Je crois que tu as le diable au
corps et que tu perds la tete.
Il y a assez d'autres jeunes tilles
a
aimer. Pourquoi tant te Mter!
Le jour o
u
l~
roi découvrira ton
audacieux projet,
Il
te fera couper la tete et fera,
jeter ton corps au feu.
·
ÜLLANTAi:.
Ne me décourage pas, si tu ne
veux périr de mes mains.
A~sez
parlé
1
Ou je te mets en
pil~ces.
9. Chez les Incas, les petits agneaux de deux
11.
trois mois jouissaient auprés des
femmes des mémes prérogatives que les king-charles chez nous : on retrouve encore •
cette coutume dans quelques villes du Pérou, et les
Ritas,
portant au cou un grelot
et ornées de rubans bal'iolés, suivent leurs maitresses. Markham,dont le texte contient
le mot
hita,
ne pouvait, comme étranger, en saisir le sens, et en a omis la traduc–
tion. Peut-etre la méme raison a-t-elle été cause des variantes que l'on trouve dans
les deux textes de Tschudi. Dans le premier, le vers est mutilé, et dans le secoud, si le
vers est correct,la métaphore disparatt. La
hita
(agneau)
était, chez les Incas, ce
qu'est la colombe chez nous, un embleme d'amour. ·
14.
Riknpakunk1
est la seconde personne du présent de l'indicatif. Le suffixe
pakny,
qui peut s'ajouter Apresque tous les verbes quechuas, modifie leur significa·
tion, tout en leur laissant la forme de l'infiuitif:
munapakny,
de
munay,
signifie
aimer
il.
la folie et etre aimé en retour.
Riknpakny,
de
rikny,
signifie voir une
chose en lui donnant une impol'tance excessive, et en se donnant de la peine. Tschudi
a changé le verbe
riknpakny,
commun en quechua, en
ruknyakny,
seulement
paree que dans son pl.'emiel.' texte, soit faute de copiEte, soit faute d'impression, on
trouvait
u
au Iieu de
i.
Quoi qu'il en soit, le verbe
ruk.uyn'existe pas; done
il
ne peut
recevoil' aucun suf
!i.xe.Ladésinence
yakny
est la forme générale des verbes rét!échis:
ainsi,
rikuyakuy
ne peut signifier·autre chose que
se voir.
•
t¡
18. Garcilaso de la Vega et d'autres historiens nons racontent que ceux qui avaient
l.
l'audace de séduil'e les vierges du Soleil étaient condamnés au b(lcher. Dans ce vera,
1
Pied-Léger menace Ollantai de ce chatiment. Les traducteul.'s ont rendu cette phrase
par trop littéralement: aucun
quechui.Hen'anrait compris qu'il s'agissait de faire un
büteck d'Ollantal',
~dée
baroque dans la langu? des Incas.