12 LA DÉCOUVERTE DU MONDE ET DE L'HOM MR.
vains qui décriviren t sérieusement ou persifterent avee
esprit toutes les villes et toutes les populations considé:
rabIes, ou qui en parlerent de (elle sorte que le sérieux
et la plaisanterie ne sont séparés que par des nuances.
Il faut mentionner d'abord BruneUo Latini. Outre son
pays,
il
connait aussi la France pour y avoir séjourné
pendant sept ans;
il
expose longuement les différences
caractéristiques qui existent entre
Fran~ais
et Italiens
au point de vue des habitations et de la maniere de vivre,
et fait ressortir le contraste du gouvernement
monar~
chique de la France avec la constitution républicaine des
vil/es de l'ltalie '. Apres quelques passages célebres de la
Divine Comédie,
il
faut rappeler le
Dittamondo
d'Dberti
(vers 1360). Cet écrivain se borne
a
cHer des phéno–
menes curieux et des faits extraordinaires : e'est ainsi
qu'i1 parle de la féte des corneilles qui se célébrait a
Saint-Apollinaire dans le pays de Ravenne, des fontaines
de Trévise, de la grande cave creusée pres de Vicence,
des droi ls élevés qu'on payait
a
Mantoue, de la forét de
tours qu'on voyaita Lucques. POUl'tant son livre contient
aussi de temps en temps des éloges et des critiques
intéressantes d'un autrc genre: ArezZo
y
fi gure déja avec
I'esprit subtil de ses enfan ts, Génes avec les ye ux et les
dents de ses femmes
(?)
noircis par des p¡'océdés artificiels,
Bologne avec son amour de la dépense, Bergame avec le
dialecte grossier et l'intelligence de ses habitants, etc. '.
Puis, au quinzieme siecle, chacun vante sa patrie au détri·
tant cet auteur renonce formellement
A
traiter lui-méme la
question.
I
l i Tresors,
éd. CBAbAILLB, paris, 1863, p. 179-180. Comp
iiid.,
p. 577 (liv. III, chapo
1,
p. 2).
t
Sur Paris, que l'Italien pla((ait alors plus haut dans son estime
que cent ans plus tard, voh'
Ditlamol/do,
IV,
cap.
XVIII.
Pétl'arque
fait aussi ressortir dans les
/1/"eclivaI
contra Gallum
le contraste
qui existe entre la France et l'llalie.