CUAPITRH V. - LA BIOGRAPHIH.
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automne je vais visiter les villes voisines
i
j'y
vois mes
amis, je cause avec eux, ils me font faire la connai,.ssance
d'autres personnes distinguées, telles que des architecles,
des peintres, des sculpteurs, des musiciens et des agro–
nomes. J'admire leurs créations nouvelles, je revois ce
que je connaissais déja, et je continue ainsi d'apprendre
des choses utiles ¡les palilis, les jardins, les antiquilés,
les villes, les églises, les travaux de fortification, lout
eoncourt a m'inslruire : Mais ce qui surtout m'enchante
quand je suis en voyage, c'est la beauté des sftes et des
endroits que je traverse et que je vois tantót dans la
plaine, tantót sur des hauteurs, baignés par des rivieres
ou par des ruisseaux, ornés de maisons de eampagne et
de jardins. Mes jouissances restent
entU~res,
car j'ai con–
servé, Oieu merci, le plein usage de tous mes sens
i
mon
goot lui-méme n'a pas souffert de rage : aujourd'hui les
aliments simples et modestes dont je me contente, ont
plus de saveur pour moi que les mets friands qu'i! fallait
autrefois
a
ma sensuaJité. "
Apres avoir rappelé les travaux de desséchement qu'il
a entrepris pour la république et les projets qu'i1 n'a
cessé de proposer pour la conservation des lagunes,
iI
termine ainsi :
u
Voilil les véritables récréations d'une
víeillesse a laquelle Oieu a épargné' les maladies et qui
ne connait pas ces souffrances physiques et morales
~uxquelles
succombent taot d'hommes plus jeunes que
moi et tant d'autres qui ont mon age. Et s'H est permis
de mé\er le plaisant au sérieux, je dirai que si daos ma
quatre-vingt-troisieme année j'aí pu écrire une comédie
tres-amusante, qui fait rire sans blesser la bienséance,
c'est encore
a
ma modération en toutes ehoses que·je le
dois. O'ordinaire c'est la jeunesse qui fait des comédies,
tandis que la tragédie est plutót I'affaire de rage mar et