CHAPo 111. - DÉCOUVERTR DE LA BEAUTÉ DB LA NATURE. 21
la fin du quinzieme et au commencement du seizieme
siecle, ainsi que le développemeul de la poésie latine
a
la méme époque, fournissent des preuves nombreuses
de la forLe impression que le specLacle de la nature fai–
sait sur les poetes;
il
suftit, pour s'en convaincl'e, de
jeter un coup d'reil sur les poetes Iyriques de
c~lte
époque. Cependan t on ne trouve guere de descl'iptions
proprement di tes de grands paysages, parce que la poésie
Iyriqtle, t'épopée et la nouvelle ont autre ehose
a
faire
dans ce siecle d'action. Bojardo et
l'
Arioste font des
tableaux de la nature qui brillent par la netteté, maís
qui sont aussi élémenlaires que possible;
ils
ne recher–
ehent pas les effets de lointain, les grandes perspec–
tives
J,
car ils veulent intéresser surtout par les per–
sonnages et par les faits. Des auteu!'s de dialogues et
des épisLolographes habiles dans I'art des descriptions
peuvent, mieux que des poetes, étre une souree pour le
sentiment croissant de la nature. Bandello, par exemple,
reste fidele par conviction aux lois du genre littéraire
qu'il cultive: daos les nouvelles mémes
il
ne dit pas un
mot de plus que le sLrict nécessaire, quand
il
veut indi–
que!' le cadre de ses récits
l ;
par conlre, dans les dédi–
caces qui précedent ses nouvelles, souvent
il
décrit avec
complaisance le ·paysage comme fond des tableaux
OU
il
dépeint la vie sociale. Parmi les épistolograpbes
il
faut
malbeuretlSement nommer Arétin • comme étant celui
qm,
peut-étre le premier! a peint avee une grande
I
Le tableau le plul complet de ce genre se trouve daos
l'Arioste; son sixieme chant se compose tout entier de premien
plao~.
111
ne pense pas de méme des ornements de l'architecture;
il
'eut décrire un luxe déterminé, et sous ce rapport l'art de la
décoration peut s'inspirer de ses lec;ons.
I
Letlere
pilloriche,
111, p. 36. Au Titien¡ mai
1544.