CHAPo 111. - DECOUVERTE DE LA BEAUTE DE LA NATURE. 25
si I'imagination d'un
po~te
doit s'eoRammer quelque
part, c'est id, dans la
«
cachelte de Diane
n.
Souvent il
a lenu le con isLoire et la segnatura ou donné audience
a
des ambas adeurs sous de gigaotesques chataigniers
séculaires ou sous des olivicrs, sur la verte prairie,
a
cóLé
d'caux jaillissantes. Il senL immédialement tout ce qu'a
de poé tique un spectacle comme celui d'une gorge qui
va se rétrécissant, avec un pont hardi jeté sur le préci–
pice. Méme un objet isolé, un délail perdu dans I'en–
semble le charme paree qu'il y trouve la beauté, la perfec–
lioo: tels sont les champs de lin aux fteurs bleues agilées
par la bri e, le genét doré qui tapisse le colliocs, méme
les brou saillcs, un arbre remarquable par
S'll
bcauté, une
source Iimpide; ce sont des objets qui lui apparaissent
comme des merveilIes de la natul'e.
C'est pendant I'été de 1462, alors que la peste et une
chaleur dévorante désolaient la plaine, qu'il se Iivra plus
que jamais
a
sa passion
po~r
la nature et les beaux
paysages. 11 s'était retiré sur le Monte Amiata. 11 s'éta–
blit avec la cUI.'ie
a
mi-hauteur, dans l'ancien couvent
lombard de San Salvalore; la, entre des chAlaigniers
quÍ s'élevenl sur la pente escarpée de la montagoe, l'reil
embrasse lout le sud de la Toscane et aperc;oit au loin
les 10urs de Sienne, 11 ne gravissait pas IUl-méme le som–
met le plus élevé; illaissait ce plaisir a ses compagnons,
auxquel se joignait volootiers l'orateur vénitien; il
trollvaient tout en haut deux énormes blocs de rochers
superposés, peut-étre l'aulel oil sacrifiait quelque peuple
primilif, et cruyaieut décuuvrir par dela la mer, tout au
bout de l'horlzon, la Corse el la Sardaigne
1,
Daos cette
délicieuse fralcheur, entre les chénes et les chAtaigniers
III
faut sans doute Iire ; la Sardai¡;oe, au Heu de ; la
Sicile.