tHAP. IV. - MÉLANGH DE SUPERSTITIONS ANTIQUES, ETC. 323
Ammon, est retenu captif par le pouvoir magique d'un
jeune homme de Narni, qui fait partie de la suite du
cardinal Orsini; car, sachez-le bien, enfants de la terre,
une des preuves de votre immortalité, c'est que vous
pouvez asservir des étres de notre
esp~ce;
moi-méme
rai dó, enfermé dans du cristal, servir les volontés d'un
AlIemand jusqu'au moment ou j'ai été délivré par
un
petit moine barbu. Nous alIons ARome pour rendre le
méme service II notre frere, et nous profiterons de l'oc–
casion pour expédier eette nuit quelques grands sei–
gneurs dans le royaume des ombres. " A ces mots s'éleve
une petite brise, et Sathiel dit :
u
Écoutez, voila déjél
notre prisonnier qui revient de Rome, cette brise 1'an–
nonce. " Et, en efret, un nouveau démon arrive; les
autres le saluent joyeusement et l'interrogent sur la
ville éternelle. Les nouvelJes qu'il rapporte sont anti–
papales au dernier degré : Óément
VII
est de nouveau
l'allié des Espagnols;
il
espere extirper la doctrine de
Luther, non plus par le raisonnement, mais par l'épée
de l'Espagne;
il
travaillera aiosi pour le compte des
démon , qui, gl'Ace aux 80ts de saog qui seront répan–
dus, entralneront aux enfers des légions d'Ames. Apres
ces discours, oh Rome avec son immoralité est repré–
sentée comme
dé~olue
au malin, les démons disparais–
sent, laissant la le pol!te, qul continue tristement son
, oyage
l.
C~lui
qui veut se faire une idée complete des rap–
ports des hommes avec les démons, rapports tolérés
J
Chez les '])o!!tes du temps le modéle mytbique des ÓlalJiciens .
est, comme on le sait, Malagigi. A propos de cette figure, Pulcl
.Morgante,
canto XXIV, str. 106 ss.) s'expt'ime aussi théorique–
ment sur les limites de la puissance des démons et de la conjllra–
t iOD.
Seulement
il
faudrait savoir ce qu·¡¡ en pense sérieuse–
ment. (Comp. canto XXI.)