806
TtlOEURS
ET
RElIGr0N.
Florenee, la Seigneurie donna quatre dueats a celui qui
l'avait ramasSé, paree que le fait était d'un bon augure
1.
Puis
il
y
avait certains jours el certains endroits déter–
minés qui étaient favorables ou funestes pour des opéra–
tions données. Les Florentins eroyaient, au dire de
Varehi, que le samedi était leur jour fatal, eelui oil arri–
vaient d'ordinaire tous les événements importants, soit
bon , soit mauvais. Nou' avons déja parlé du préjugé
qui leur faisait redouler· la sortie des troupes par une
certaine porte (p . 297); chez les Pérugins, au eontraire,
une de leurs portes, la Porta Eburnea, passe pour favo–
rable aux soldats qui la fl'aoehi sent; aussi les Baglioni
ne manquent-ils jamais de fai re pa 'ser leurs hommes par
la
l.
Ensuite les météore et les signes eélestes ont la
méme importance que pendant tout le moyen Age
i
a
l'aspee t de nuages aux formes bizarrc , le peuple eroit,
comme jadi , voir des armée qui s'entre-choquent et
entendre au haut des airs le broit de la mélée
s .
La super–
stilion devient plus grave quand elle se méle aux ehoses
saintes, quand, par exemple, eUe croit voir des madones
qui pleurent ou qui tournent les yeux·, et quand elle
rattaehe une calamité publique a quelque prétendu crime
dont le ' peuple demande
l'
expia lion (p. 262 et 263).
En 1478, Plaisanee
souf~rait
de pluies violentes et eonti-
1 VA.RCDI ,
Slor. fior.,
l. IV (p. 174). En ce temps-la les pressen–
timents et les prédictions jouaient a peu pres le méme rOle
a
Florence qU'autrefois dans Jérusalem assié¡;ée. Comp.
¡bid., 111,
143,
195;
IV,
43,177.
9
IIfATARAZZO,
Arch. ,tor.,
XVI,
11,
p.
208.
B PRATO,
Arch. •lor.,
rn,
p. 324, année 1514.
• Sur les mouvements que
lit,
en 1515, la madone dell' Arbore
dans le Dóme de IIli1an, comp.
PRATO,
loco cil.,
p. 327.
II
est vrai
que le méme chl'oniqueur raconte, p. 357, que, lorsqu'on creusa
les fondements de la chapelle funél'aire des Trivulce,
00
trouva
un dragon mor! , aussi gros qu'un ('heval ; on porta la téte du
monstre dans le palais Trivulce, el l'on jeta le reste