804
MOEURS ET RBLIGION.
science considérée comme
a
moitié hérétique paree qu'elle
était
a
moitié mahométane. Sans doute Guichardin di t
encore en
1529 : "
Heureux les astrologues, aux prédic–
tions desquels on ajoute foi! Parmi cent mensonges, ils
di ent une vérité, tandis que d'aulres perdent toute
créance quand, parmi cent vérités,
il
leur échappe un
seul mensonge 1! " De plus, lé mépris de l'astrologie ne
conduisit pas nécessairement
a
la croyanee
a
la Provi–
dencej
il
pouvait aussi bien aboulir
a
un fatalisme
général et vague.
Sous ce rapport comme sous d'autres, l'ltalie n'est
pas sortie pure du mouvement ¡ntelleetuel qui caraelé–
rise la Renaissanee, parce qu'elle a été agitée par la con–
quete et la contre-réformation. Sans cela, elle aurait
triomphé probablement (oute seute des erreurs dont
elle a pati. Celui qui peuse que l'invasion et la réaction
catholique ont élé la conséquence nécessaire des faulcs
du peuple italien, doit admettre aus i que le dommage
intellectuel qui en est résulté pour lui a été le juste cM–
timent de ses aberrations. Seulement
il
est
a
reg retter
que du méme coup l'Europe ait fait des pertes irrépa–
rabIes.
La croyance al1X présages constituait une superstition
bien plus ino'ffensive que l'astrologie . A cet égard le
mo yen age avait hérité des souvenirs du paganisme, et
l'!talie les avait exploités avec plus d'ardeu r
que
n'im–
porte quel autre pays. Mais ce qui don ne une couleur
particuliére
a
la superstition italienne, c'est I'appui que
Ferdin:.md le Catholique
(MAl,
Spicileg. Rom.•
vol. VIlI, p. 226, de
l'ann . 1510), Die de toutes ses forces te pouvoir de
l'a~ tro l o
ie, et
qui pourtant. dans une autre lettre adressée au comte de Potenza
~ibid. ,
p. 539), cODclut d'apres les étoiles que celte
année-I~
les
Turcs s'emparera:ent de Rhode..
1 I\ICOIIOI,
loe. cit.,
D.
57.