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LIVRE QUARANTE-CINQUIEME.

Malo-Jaroslawetz cst sur des hauteurs oupicd

dcsquellcs coule la Lougea, dans un lit maréca–

gcnx. Les

Fran~ais

vcnant de Moscou avaicnt l1

franchir Ja Lougca, puis

a

gravir ces bautcurs,

etit se soulcnir dansMalo-Jaroslawclz. Les Russcs

marchant par leur gauehesur l'autre cóié de la

riviCrc,

n'nvaicnL

qu'ás'introduirc dans lapclitc

ville, ohjet du combat sanglant qui allait se Ji–

vrer,

¡,

nous refouler en dehors, et

a

nous jcler

cnsuitedehaut en bas dans le lit de Ja Lougea.

Le généralDoetoroff, profitant dessinuosités des

coteaux, avait placé sur sa droile et sur nolre

gauche des batterics qui, enfilan! le pont de In

Lougca, devaicnt nous cribler de boulcls, soit

lorsque nous passcrions le pont pour gravir les

hautcurs, soit lorsque nous dcscendrions de ces

hauleurs vers le pont..

Des cinq hcurcs du matin, le 21, oetobrc, il

atlar¡ua les dcux balaillons du général Delzons

:11•ec c¡untre régimcnls de ehasscurs. el.n·eul pas

de peine¡, les déposler, cnr ilarait huit bataillons

contre rlcnx. Le général Delzons. que le prince

Engene s',1pprclait

o

soulcnir avcc tout son corps

rrarmée, se hñta de passcr le pon!., de gravir les

hauteurs sous le fcu d'écharpe de l'artilleric

russe, et de rentrer dans Malo-Jaroslawetz. On

y

pénétra haionnette haissée, et on en chassa les

l\usses.

J,c

général Doetoroff

y

rcvint

ú

son tour

avec son corps lout enticr, qui élait de ·11 it

·12 mille hommcs, tandis que Delzons en arnit

i1peine

ti

¡, Grnille, et réussil 1 foirc plicr les

lroupcs

fran~aises.

Le brarc Dclzons les ramcna

l'épée ;\ la main, et lomba morlellcment frappé

de trois conps de fcu. Son frcrc, qui scrvail avcc

lni, et donl il était nimé commc il méritnit de

l'i

:l.rc,

se précipila snr son co1·ps ponr l'arrachcr

des mains <les llnsscs, et lomba pcrcé de bailes.

Une melée nfft·rusc s·engagca, et la division Dcl–

zo11s f'11t de no11rea11 rcfouléc. Mnis Je ¡wincc

Eugi!necnvoyanl.s111·-lc·charnp legénérnl Cuille–

minot, son chef d'élal-mnjor, pour rcmplncc1·

Dclr.ons,

ncconrul

lui-ml:mc nrrc la dh•ision

llro11ssicr afin de rélalilir le combat, el laissa en

réscrrc, de l'autrc cúté de In Lo11grn, Indirision

Pinoavcc la gnrdcitnlicnne.

Ladh•ision Broussicrgrarit sous

1111

fcuépou–

vantable la c•lle courcrlc des cadavrrs de la diri–

sion Dclzons, pénétra dans la prtilc villc de

M:iJo.Jaroslawclz,clinssadcruecnrneles lrn11pcs

lle Docloroíl',et

trs

ront.l'nignit

~

se

rrplier

su1·

/c

plalea11. Mais r11 ce momcnt le corps du g<'nt'rnl

füu.'·Jfskoi

tlcv:rn~:rnl.

l'ar1111:c

russc

:il'l'iv:1it

nux

aho1·dsde Invillc; il s'y

élan~''

s111·-Jc-elia111p arce

une ardcur singulii!rc. Les Russes, lous lcurs

générHux en

LCtc, lutlaicnt

avcc furcur pour in–

lcrdirc aux

Fran~ais

ccltc précieusc rclraite cie

Kalouga; les

Fran~ais

de leur cóté comballaicnt

avcc une sorlc de déscspoir pour se l'ouvrir, el

quoiquc ceux-ci fusscnt dix ou onzc milieau plus

eontre ringt-quatrc, et sous une artillc1·ic domi–

nante, ils linrcnt fcrme. Cctte malhcurcuscvillc,

bicntót en ílammcs, ful prise el rcprisc six fois.

On se ballait au milicu d·un incendie qui dévo–

rait les blcssés et calcinait lcurs cadavrcs. Enfin

une dcrniere fois nous étions pres de succombcr,

lorsquc la dirision italicnnc Pino, r¡ui n'avnit pas

cncorceombatlu danscctle campagne et qui brO–

lail de se signalcr, franchit le pont, gravit les

haulcurs, arriva sur le platcaumalgréuncaffreuse

pluic de mitraillc, et débouchant

u

gauchc de Ja

villc, parvint i1 rcfoulcr les masscs de l'infantcric

russe. Lecorps de Raéffskoi se précipita sur clic;

mais clic luí tint tétc, et il s'engagca un comba!

fu,.jcux ;\ Ja balonncttc. La lira\'e division Pino

avait bcsoin de rcnforl : les chasscursde la garde

royale ilaliennc accoururcnt

o

lcur tour,etla sou–

tinrcnt vaillammcnl. Ainsi, pour la scptii:mc fois,

Malo-Jaroslawclz rcpris par les

Fran~ais

avec

l'aidc des llalicns, dcmcura en notrc pouvoir.

Des millicrs d'hommes couvraicnt cct affrcux

champ de botail'c, et cncombraicnt les ruines

fumantes de Malo-Jaroslawclz.

Lcjo11r baissait, et ricn ne disait pourtant qqc

la bataillc fut tcrminéc, que le point disputé dút

nous reslCt', car Napoléon, pincé sur Ja bergc

opposéc de la Lougca , en fncc de ce chnmp de

cnrnngc, pouvait voi1· les masscs

profondrs de

l'nrméc russc nccourir

/1

marche forcéc. Ilcurcu–

scmcnt. clcux desdivisions du 1

er

corps :ll'l'ivaienf,

so11s laconduil.c du maréchnl Davousl, ctavcccc

seco111·s on était ccrlnin de résistcr 1'1 lous les

rfforls ticrcnncmi. Sur J'ordre de Napoléon, Ja

t!ivision Céra1·<l (ancicnnc dirision Cuclin)s'élant

porléc 1\ droilc de Malo-J;>1·oslawctz, la division

Compans i1gauchc, les Jlusscs pcrdirent J'cspé–

rancc de nous délogcr,

C:lr

ils \'oynicnl cux nnssi

du pintenuqu'ils occupnicnt nos mnsscs

s'nvnncr1·

arccnrtlcur, et ils se rctirerent ¡,une pctitc licue

en arrii:re, en nous nbnnclonnant MaJo.Jarosla–

wclz, horrible thél1trc des furcurs de la g.ucrrc,

oi1r1untrc millc

Fran~ais

et ltalicns, six millc

ílusscsétnicnt rnorls, les uns cnlcinés, les nutres

l11·oyr's sons Ja i·oue des cnnonsqui t!nnsInprrri–

pilntion <lu

rornbrit

nvnicnt.

roulé

sur

des cndn-

1•1·rs. 1.r· cha111p de lintaillc de Ja Moskown lui–

mcme n«ltnil pns pl11snff1·ci:xautour de lagrande