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MOSCOU. -

SErTEMBnE

1812.

290

choc. On se mCle; les cuirassicrs russcs s'nvnn–

ccnt jusqu'o nos ligncs; on les rcpoussc; pas un

de nos carrés n'est enlamé. La melée dcvicnt

mcurtriCrc, et les victimes sontaussinomhrcuscs

qu'illustrcs. Montbrun, l'héro'iquc Montbrun, le

plus brillant de nosoílicicrs de cavalcric, tombe

mortellement frappé par un boulct. Rapp, qui

était venu se mettrc

a

la tete de la division

Compans,

re~oit

quatre blessures. Le général

Dessaix quitte ses proprcs troupes pour le rern–

placer, et se sent frnppé

o

son tour.

JI

n'y nplns

que des généraux de brigadc pour comrnandcr

les divisions. Au milicu de ce carnage, Murot et

Ncy,commcinvulnérablcs, sont toujoursdcbout,

toujours au milicu du feu, sans ctrc attcinls.

Un hommc rarc, Friant, le modele de toutcs les

vcrtus gucrrieres, le seuldes ancicns chefs du

corps de Davoustqui n'eüt pas cncoreété frappé,

car Davoust vcnait d'ctre mis hors de combat,

Morand était gravemenl blessé., et Gudin vcnait

demourir 8Valoutina, Friant tomhc

a

son tour,

et

il

est cmporté

il

la meme arnbulance ou l'on

clonnait des soins

lt

son fils. Murat accourt

il

la

rlivision Friant, dcmcurée saos chef. C'étoit un

jcunc Hollandais, le général Vandcdcrn, qui dc–

vait la commonder. Couragcux, mais dépourxu

d'expéricnce,

i1

s'cmprcsse de cédcr cet honncur

au chef d'état-major Galichct. Cclui-ci prcnd le

commandemcnt au momcnt ou Mural arri\'e.

Tandis qu'ils se parlent, un boulct passc entre

cux et leur coupc la parole. -

JI

ne fait pus

bon ici, dit Murat en souriant. - Nous y

rcstcrons ccpendant, répond l'inlrépidc Gali–

chel. - Au mernc instant, les cuirassicrs russcs

fondcnl en massc. La division Friant n'a que le

lcmps de se formcr en dcux carrés, liés par toulc

une lignc <l'artilleric. Murat entre dans l'un, le

commandant Galichcl dans l'a11lrc, et pcndant

un quart d'hcurc ils

rc~oivcnt,

avcc un imper–

turbable sang-froid, les chargcs furicuses de la

cavalerierusse.-Soldatsdc Friant,s'écric Murat,

vous eles des héros ! - Vive Mural! vive le roi

de Nnples

! -

répondent les soldats de Friant.

C'est ainsique de notrc cóté on occupnit, faulc

de forces plus considérablcs, cette portie du

charnp de bataillc qui s'élendait de Séménoffs–

koié jusqu'au bois d'Oulitza. Toul

il

coup une

grande victime était tombéo parmi les R11sscs.

Bagration avnit été frappé morlcllcmcnL, et on

l'avait ernporlé au milicu des cris de doulcur de

ses soldats, qui avaicnt pour lui une sortc d'ido–

latrie. La secondc arméc russe se lrouvait

¡,

son

tour sans chef. On appcla Raéffskoi ; nrnis

i1

ne

pouvnit quitler les débris du 7"corps, qui occu–

pnit toujours nvcc le prince Eugcne de Wurtcm–

bcrg l'intcrvallc de la grande rcdoule

il

Sémé–

noffskoié. Alors on manda le général Doctoroff

pour qu'il vint rcmplaccr Ilngration.

Dnns ce mcmc mumcnt, on npprcnail chcz les

Russcs que Ponintowski, nprcs avoir travcrsé les

bois, avait enlevé les haulcursd'Outitza

a

Toucz–

koff,

qui était privé de la division Konownitsyn

sans avoir cncorc été rcjoint par ccllc d'Olsouficf,

lasccondcdcBngowouth; que Touczkoff, l'ainédes

trois frcrcs, était mort, ce qui faisail dcux Toucz–

koff Lués·dans la journ1!e , et trois pcrdus pou1·

lcur famillc en moins de quinzc jours. Dans le

troublc qu'on éprouvait , .in avait demandé

¡,

grands cris et fait partir immédialcment le reste

du corps de Bagowouth , c'cst-il·dirc la division

du princc

Eugf.nc

de Wurlcmbcrg,

f(Ui

n

1

a\

1

riit

pasccssé rl'occupcr sous un fcu d'artillcric terri–

ble l'cspacc prcsquc ouvci·t entre Séménoffskoié

et la grande rcdoule.

Cetcspace desihaute importance,que les ll11s–

scs tóchaicnt sanscesscde nousfermer, ou llnéffs–

koi

avniL perdu prcsquc tout son monde, et

0[1

le princc Eugcne de Wurtcmberg vcnait de voir

tornhcr la moitié du sien, était pres de se rou–

l'rir dcvant nous. La fortunc nousoffrait de nou–

vcau une occasion décisivc

1

et, en portnnt toulc

la gnrdc impérialc su1· ce poinl, on pouvaiLcn–

corc pénétrcr

il

coup slir dans les cntraillcs de

1'armécrussc.

Ncy et Mural cnvoycrcnt proposcr pour la se–

condc fois cctlc manmuvrc

¡,

Napoléon. Cclui-ci,

trouvnnt

la

bataillc ar1·ivéc

n

mal.urité, accucil–

lil la proposition de ses licutenants, et donna les

prcmicrs ordrcs pour son cxécution.

11

fit avan–

ccr In division Claparcdc et la jcunc gnr<lc,-ct,

quitla11t Schwardino,se mit l11i-rncmc

il

lc11r tete.

Mais lout

a

coup un lumullc cffroyahlc se produi·

sil

il

gnuchc de l'arméc, nu dela de la Koloczn.

En rcgai·dant de ce coté,on voyait des cantinicrs

en fuitc, des bagagcs en désordrc; on cntcn<lait

des cris, on

npcrccvaiL

enun

mol

tous lessignes

<l'unedéroutc. A cct aspcct, Napoléon

fil

arrctcr

sa garde sur pince, et

s'élnn~a

n.u gnlop pour sa–

roi1· ce que c'était. Aprcs 1uclquc lcmps il finit

par l'npprcndrc. D'aprcs l'autorisation de Kutu–

sof, les clcux cavalcrics de Plalow el d'Ouvaroff

avaient franchi In Kolocza sur notre gauchc dé–

gnrnie, etavaicnt fonclu

1

Plnlow surnosbngagcs,

Ouvaroff sur la clivision Dclwns. Cctle brnvc di–

vision, aprCs avoir conquis Dorodino le matin,

attendait !'arme nu picd qu'on demanclat cncore