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2·18

LIVílE QUAHANTE-QUATíllEME.

ccttc campagne, épal'gné

a

son frcl'e el

a

sn

famille une gl'nnde cntasll'Ophc.

Quoi qu'il en soil, cédanl

a

un scnlimcnL forl

explicable, il rcsolut non pns de désobéir, mnis

de résigncr son commandemcnt. Malhcul'cusc–

mcnt, de toulcs les résolutions il n'rn pouvnil

pas prcndl'c une plus funcstc ¡JOur le succcs des

conccptions de son frcl'e. 11 fil appcler son chef

d'étal-majol', le général Marclrnnd, lui l'Crnit le

comnrnndcmcnl en chef, le chargca de l'cxcrccl'

en atlcndant la jonction nvcc le rnaréchal Da–

vousl,el,danslcdésir de pourvoil' au plus pressé,

convint avcc Jui de porlcr les Polonais

a

une

marche en avanl sur la l'Oulc ele Slouck, pom·

soulenir au bcsoin la ca1·alcricdugénéralLalour–

Mauboul'g, el fairc un pas de plus sur Ja l'OUlc

de Bobruisk. 11 porta:\ Ncswij ses West.phalicns,

r¡u'il n'avait point Inpcnséc derctircr de J'arméc,

ne se réscrva pour son escorie pcrsonncllc que

quclqucs compagnics ele sa gardc, et rnpprocha

ele Ncswij les Saxons qui n'cn élaicnt plus r¡u'i1

une journée. De sa personnc il rétrograda vcrs

Mir et Nowogroclek, pour y attcnd1·c les ordrcs

de l'Empcrcur, et rctourncr clans ses Élals sices

ordrcs n'étaicnt pas conformes i1 sadignité, tcllc

r¡u'il lacomprcnait.

Unofficicr courut aupres du maréehalDavoust

pour lui portcr la résolution rlu jcunc prince, et

le joignit le Hí

a

Ighoumcn. Le rnaréchal, en

rccevant cctte réponsc, ne se conduisit pas :wcc

la fcrmelé qui convcnail :\son caraclc1·e. Au licu

de garclcr le comrnanclement dont il s'était saisi

lrop vite, et de Je manicr avcc

la

vigucur que

réclan~aient

les circonslnnces, il craignit d'nvoir

hlcssé un roi, un frcrc ele l'Empercur, et se h:ila

ele lui écrirc une lcllre pleinc de ménagcrncnts,

polir J'cngager i1rcslCI'

a

la tete des troupes pO–

lonaiSCS el westphalicnncs, toujours, il esl l'l'ai,

sous ses ordrcs, lui promcltanl l'cntcnle la plus

COrdiaJc, Cl faisant Yaloir

a

SCS yeux Ja grande

rnison du scrvicc de l'Empcrcur, alors la sculc

alléguéc, car de In Francc il n'cn était plusgucre

<¡ucstion clans le langagc du lcmps. 11 fil partir

sur-lc-cbamp un officicr pour porlcr cctte lcllrc

au jcune princc, et corrigcnnt par sa 1•igilancc

des hésitations qui n'étaicnt pas ordinaircs

a

son

caracterc, il disposa les choses de maniere <¡ucle

lcmps de cesallécs et venues ne ft\t pas cnticrc–

mcnt pcrdu pour

le

succes des opérations mili–

taircs. '!'out en aynnt l'roil sur llolJl'uisk, il étcn–

dait son atlcnlion au Jcla, pour vcillcr i1ce qui

se passait de l'aulrc coté de Ja Bérézina,

et

s'as–

surcr si J'cnncmi ne songcnit pns

a

In franrhir,

ce qui alors aurait du le décider

a

courir au

Dniéper, c'cst-11-di1·c i1 Mohilcw. Déja il avait

cnvoyé Ja cavalcric de Grouchy i1llorisow, pour

s'cmparer de cetlc villc, de son pont sur JaBéré–

zina, de ses magasins. Le pont :wait

été

snuvé,

mais les mngasins n'avaicnt pu l'ctrc. 11 fil jctcr

plusicurs nutres ponts sur Ja Bérézina, nolam–

ment aux cnvirons de Jakzitcy (voir la carie

~ií),

et il

y

nchcmina ses forces des le 15,

parce <¡ne lii il avnit J'avantagc d'ctrc i1 une

marche en avant d'Ighoumcn, et plus pres

a

la

fois de Bobruisk et de Mohilcw. Malhcurrusc–

rncnt ce n'csl pas lui qu'il cut fallu d'abord rap–

prochcr de Bobruisk, co:· i! en était le plus

voisin, mais J'armée du roi de Westphalie, qui

en élait i1 lrois journées, et que tous ces débats

rclardaicnt déplorablemcnt , au momcnl d'al–

teindrc le résullat pcul-ctrc le plus imporlant

ele In cnmpagnr.

Lorsquc ccttc lettrc arriva 1 Ncswij, Je roi

Jérórnc n'y était plus; il J'avait quilté le

rn,

aprcs :ivoir fail opércr unecspr\cc de mouvcment

rétrograde

:1

ses troupes, rlnns l'intcntion trcs–

approuvnblc qu'on va voir. A Neswij, on était

sépnré d'Ighoumcn par uno région mnrécngcusc

et boiséc,

a

travcrs laquclle les communications

étaicnLprcsquc impralicables, cxccpté pour la

cal'aleric légcrc.

JI

fallait done, pour se joindrc

au maréchal Davoust, ou se porlcr di1·ectemcnt

par la grande routc sur Bobruisk, en nvcrtissant

le maréchnl de s'y lrouvcr de son cóté, ce qui

cxposait

a

rcncontrcr au licu du maréchal le

princc Bngrntion Jui-mCmc, ou bien, en se rc–

¡iorlant

a

gauchc, contourncr la région difficile

dout il s'agit,et allcr parRomanow,Timkowiczy,

Ouzcln, Dukorn;rcgagncr lghoumcn, détour qui

n'cxigcaiL pas moins ele quatrc jours. (Voir la

carie n"

5ti.)

Le prinec Jél'ómc, juge:rnt avcc

raison que le plan décisif mais hardi de se jcler

tous i1Ja fois sur Bobruisk crssait d'ctrc pratica–

blc, avail pensé qu'il fallaitachcmincrscs troupes

par le grand contour d'Ouzda et de Dukora vcrs

lghoumen, ce qui rl'aillcurs semblait conforme

a

quclqucs indications anléricurcs du maréchal

Davoust et rlu quarlicr général. En conséquence

il avait cnvoyé lcsWcstphalicns

a

Ouzda, etlaissé

les Polonais

a

Timkowiczy, sur Ja roule de Bo–

bruisk, de maniere

a

appuycr au bcsoin lacava–

lcricde Latour·Mnubourg, qui poussailsescourscs

jusqu'aux portes de Bobruisk. Cela fait, il était.

parLi pour Nowogrodck.

C'cst sur Ja routc de Nowogrodck, et le 17,

qu'il

re~ut

la lcttrc du maréchal Davoust, et il y