nroscou. -
Ju1mr
1s12.
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s'élailavancé le 15quejusqu'oSlouck. 11 ne pou–
vait pas élre avant le
'16
1 Bobruisk, el il lui
follait bien dcux jours pour rallier son monde,
el franchir la Bérézina avec lous ses équipagcs.
OrJéróme, rcndu
it
Nowogrodek le 10 avcc l'in–
fanlerie polonaise, s'élait mis immédialcmcnt en
roulc pour Ncswij, élait arrivé le 12a Mir, el le
·15 a Ncswij. Avcrti de la préscnce du prince lla–
gration sur la roule de llobruisk, de ccllc du
nrnréchal Davoust
1t
lghoumcn, il était prct o
marchcr, el pouvait élrc le
'17
oIlobruisk, c'cst–
a-dirc
a
un momcnt ou le princc Bagralion y
scrait encorc, et bienavant que cclui-cicut fran–
chi la Bérézina avcc lout son malériel. Le maré–
chal Davoust de son cóté, ayant ses avant-gardes
pres d'Jghoumen, pouvait Clre en lrois jonrs
a
Bobruisk, c'est-a-dirc y arrivcr le16 s'il parlait
le 15, Je ·17 s'il parlait le 14, ce qui était fucile.
Dans ce eas, le rnaréehal Davousl débouchant sur
llobruisk par la gauchc de la Bérézina, landis
que le roi Jérómc s'y présenlcrait par la rive
droite, le premicr avcc 51í millc hommcs, le sc–
cond avcc
1,¡¡
mille sans les Saxons, et avec 58
si les Saxons le rcjoignaicnt, il était possiblc
d'accablcr Bagration et de lui fairc cssuycr un
vérilable désaslrc. 11 cst vrai que le princc Jé–
róme était separé du marechal Davoust par une
régionmarécageusc et boisée,
a
lravcrs
laqucllc
les communicationsétaient difficiles,et qu'il étail
probable qu'on ne parviendrait 1 se donncr la
main que sous Bobruisk méme, que des lors on
serail séparé jusquc-la par toute Ja masse du
corpsde Bagration, qui pouvait avcc de l'éncrgic
et de l'habilclése jeler lanlól sur !'un, lantót sur
l'aulre des généraux
fran~ais.
En rcvanchc les
troupes de Bagration etuicntharassécsde fatigue,
fort ébranlécs par une retraitc précipitéc, et "u
conlraire il n'y avait ricn d'égal en v¡¡leur
1i
cellcs
du maréchal Davoust, en animation ;\ cclles du
princc Ponialowski. Les Westphalicns sous les
- ycux de Jcur jcune roi monlraient du zelc, et
J\cynicr arrivait avec les Saxons, qui élaicnt
cxccllcnls. On etait done autorisé en ce moment
1i coneevoir les plus bcllcscspéranccs. Le roi Jé–
rómc, quoiquc ne se rcndant pas un comptcbien
clair de cctle situation, actucllcmcnt asscz ob–
scuro, mais sachant le maréehal Daroust prés de
lui, et ayant rencontré quclqucs-uncs de ses pa–
trouillcs decavalcrie, lui écrivit qu'il elaita Nes–
wij, prét 11 marchcr sur Bobruisk, et !'invitan
s'y rcndre par lghoumcn, en Jui p1·omcllanl et
en se promcttant
u
Jui-mémc les plus hcureux
résultals dcccllc réunion.
Le maréchal Davoust avait attcndu
ii
Minsk
jusqu'au ·12, n'osant pas se porlcr au dela parce
qu'il
n'n\'nÍL
que clcux divisions
frnn~niscs
d'in·
fantcric.
A
pprcnant enfin Je
15
par une lcttrc de
Jérómc qnc ce princc était 11 Ncswij, qu'on était
a
la vcillc de se reunir sous Bobruisk, il n'hésila
plus 1i marchcr, et pril Ja resolulion de partir le
lcndcmain
11,
pou1· lghoumcn. (Voir 'Ja earlc
n'
M.)
Un repos de trois jours avait rcmis et
rnllié ses troupes, lui avait pcrmis de cuirc du
pain, d'cn chargcr ses voiturcs, et de tout dispo–
scr pour de nouvcllcs marches forcécs. En memc
tcmps voulant rcndrc plus ccrlaiu le conccrl de
toulcs les forces qui •llaicnt se trouvcr reunics,
n'élant pas füché en outrc de réduirc
a
la posi–
tion de son subordonné un jeunc princc dont il
avait été plus d'unc fois meconlcnt pcndant son
sejour sur l'Elbc, il lui commuuiqua la décision
de Napoléou pour le cas de réunion des dcux
corps d'arméc, et prcnant le rólc de général en
chef, lui prcscr1vit, du reste avcc beaucoup
cl'égards, de marchcr par Ncswij et Slouek sur
llobruisk, tandisque lui-mémc y marcbcrait par
lghoumco. 11 lui indiqua dans Ja mcmc lcttre
quclques routcs de lraversc par lcsquellcs ils
pourraicnt se donncr la main au moycn de Icur
cavnlericlégCrc.
Bien qu"il y ctiL qualrc jours de marche pour
une arméc entre les corps du prince Jéróme et
du maréchal Davoust, il n'y avait pas trente
hcurcs pour des offieicrs
a
el1cval. L'ordrc de
DavousL, partí le 15 juillct, arriva le 14 dans la
journéc i1Ncswij. Le prinec Jérómc, qui avait été
jusque-li1de trcs-bonnc volonté, éprouva un vio–
lcnt rnouvcmcnt de dépit en rcccvant lesºdépé–
chcs du maréchal. Ccltc position subordonnéc
cnvc1·s Je commandant du
1"
corps, qui ne lui
cüt pas plu, mCmc ll !'origine, luí étnnt infligéc
commc une sortc de punition, le mil au déscs–
poir, et il se crut profondément humilié. Sans
doutc il avait Jicu d'ctre froissé, il élait victime
de reproches injustos, et condarnné, aux ycux de
tout son corpsd'arméc,
n
une veritablc humilia–
tion. Mais les humiliations sont en général ce
qu'on les fait soi-mcme par la maniere de les
prcndrc. Si l'on se montrc blcssé, elles blcsscnt ;
si J'on les acceplc commc une simple condilion
des choses, elles relevcnt souvcntau licu d'abais–
scr. Le jcunc roi de Wcstphalic se hatant de
rcconnaitrc les ti tresque levicux maréchal avait
auco111mandcmcnt, et concournnt nvcc
zCJc
ú
un
éelatant lriomphc, cut partagé sa gloirc, pcut–
Ctrc snuvé la c:unpílgnc de ·1812, rt, en sauvnnt