2·1G
Lll'HE QUAHANTE-QUATRIE!IE.
Le prince harcelait sans eesse ses génfrnux,
hareelé qu'il ctait lui-mcme par les lettrcs de
Nnpoléon. Ces Jcttres lui disaicnt qu'ayant du
arriver ¡, Grodno Je 50 juin. il devnit ctre rendu
Je
'10
juillel
¡,
~Jinsk,
auprcs du nrnréchnl Ort–
voust,
a
quoi le princc piqué au vií répondnit
qu'cnlré le 50
a
Grodno nvec une simple nvnnt–
gardc, il n'nvnit cu ses colonncs
d'ínfa11tc1·ic
que
le 2 el Je 5 juillct; qu'il luí avait fallu rnmcner sn
c:l\'a\cric légCrc cnvoyéc en rcconnaissnncc sur
Licia, prépnrer cnsuite des viHcs, qu'il n'nvnit
donepu partir que le I,; que In roulc élaitjnlon–
née d'hommcs morls de chnleur, ele lrninarels
exténués, ele eonvois nbnnrlonnés ínute ele che–
vaux; que sa cavalcric \'irait por mirnclc; que
son infantcric se nourrissnil ele vi::mdc sans sel,
sans pain, snnscau-dc-vic, et éLait déji1, gnicc
ñ
ccUc nourriturc,
ú
la chalcur et
n11x
fatigues,
déeimée pnr Ja dysscnterie.
Le roi de Westphnlic ainsi pcrséculé pnr son
inlraitnble frerc, parviut le 10 juillct
a
Nowo–
grodck, ou il se lrouvait a quatorzc licues de
Bagrntion qui était
i1
Ncswij, et ;\ ringl de
Dcl–
voust qui était i1Minsk. 11nrnit foil scpL licues
pnr jour pcndnnl six jours, et on ne pouvnit ccr–
taincmcnt pas lui en <lcmandcr davantagc. En
npprochnnl, le fantorne de On¡;ralion nvnit pris
des proportions moins clTrnyanlrs, et de 100
mille homrnes il étuit rnmené
o
GOmille, ce qui
élait benucoup cncorc pou1· les forces deJfromc,
cni· les 50 millc Polonnis étaicnl réduils :, 25 ou
21, millc, les 18 mille Wcstplwliens
a
JI;, les ·JO
mille cnvnlic1·s de L:ilour-1\lnubourg i1 6 ou 7
mille, ce 11ui foisaiL 1,5 mille horn111cs nu plus.
Les Saxons étnie11t 1·éduits de J7 mille
¡,
J5 ou
-JI..,
cLils se lrouvnicnL
ñ
dcux
journécs
du
corps
principal. Le roi
Jérti111c
pouvnitdonercnconlrer
60 niillc Russcs nl'cc 1.5 mille Polonais et Wcst–
phaliPns, les Suxons élnnt trop lnin de lui pour
le rcjoindre;. tcmps. 11fo ut njoutrr que si les
Polonnis étaicnL f'orL ngucl'l'is cLfort nnimés, les
Wcstphnliens l'étaicnl ÍOJ'l peu. Néa11moi11s, le
prince eraignnnt son frc1·c bcnucoup plus que
l'cnncmi
1
il continua de nrnrchc1· <lcva11L lui,
quoi qu'il
pl1t
en nvcnir.
LcjOUJ'
mCrnc du
'IO sa cavnlcric légCrc,
nynnL
cour·u :rn dcHt de
Nowogroclck sur
la l'Outc de
Mir,
rcncontn1
l'arril!rc-gnrdc
<111
princc B;igra–
tion, eomposée de G rnillc Cosar¡ucs, de 2 rnillc
cavnticrs 1·égulicrs
et
de
2
mille hom1ncs d'infon–
lcric légCrc. Le {:;énérnl 11ozniccki nvcc six régi–
ments, les uns elech:isscu1·s, les autres de lnncirrs
polonais, cornprcnanl nu plus 5 mille chevnux,
ne pul rclenir l'nrdcur de sa cnvaleric, se lroul'n
cn¡;a¡;é contre 10 millc hommcs, se bnltit avec
In plusgrande brnvourc,soutint plus de quarantc
chnrgcs, pcrdit 500 hommcs, en mil un millier
hors de eombnt, et íul enfin clégngé pnr Je géné–
rnl
Lalour-~laubourg,
qui
sunint
avce la grossc
ea,·alcric.
Telle avail élc
la
eonduite du roi Jéróme jus–
qu'au 1·l juillct. Le mnréchnl Dnvoust n'nvait pas
cncore pu communiqucr avcc lui par une raison
íacilc
a
comprcnd1·e. Ce mnréchnl porlnit ses re–
connnissanccs sur sa droitc jusqu'nu Niémcn,
snns oser touleíois le dépasscr :si en mcmc lemps
Je roí Jéromc eúL porté les sicnncs vcrs sn gau–
che, sur Je Niémen nussi, une renconlre cut élé
possiblc. Mniscc prince, toutoccupécle Jln¡;rnlion,
dirigcniL ses rcconnnissanccs dans un scns nb–
solumcnt opposé, c'est-a-dirc vers sn rlroitc,
o
la
suite de l'enncmi. 11 n'y nvnit done pas moyen
qu'il rcnconlri\t les pnlrouillcs du mnréehal Oa–
voust. Oc son eólé le maréchnl, qui était
a
Minsk
rlcpuis le 8 juillct, y élnit rempli d'une im–
pntic11cc qu'il exprimail chnque jou1· l1Napoléon,
el cclui-ci, ne se contenanLplus, envoya á son
frCrc l'ordrc de se ranger, aussitóL la réunion
opéréc, sous Je eommanclemcnt du mnréchal Oa–
vousl.
JI
cxpédin en méme temps cel ordre au
mnréehal, pour qu'il pút en fairc usnge dnns le
mornent opporlun. llicn n'cut été plus simple
quede pl11ce1•un jcune prince, mcmc porlnnt une
couronnc, sous
un
vicux
gucrricr
blanchi dans le
métier des armes : mnis si une tcllc disposilion,
prisc dCs le commcncemcnL de la cnrnpngnc, cUL
été 11nlurclle, elle pouvnit, ndoplée aprcs coup,
¡,
titre de punition, produire des r1·oissemcnts
rn–
cheux, et compromett1·c tous les résullnls qu'cllc
était destinée
u
snul'er.
l~n
cífct, snns nucun changcrncnL ele cornmanw
dcml'nL, sculcmc11L avcc labonne volonté des uns
cLdrs nutres, d
1
nillcurs
bien assurée, les eom–
bi11aisons de N:1poléon pouvnient parfaitcmenl
s'accomplir.
llngrntion,
resté
i\
Ncswij jusqu'au
·J
Ijuillet,s'étaitdécidé i1desccnd1·esur Bohruisk,
pou1· él'itc1· la rcncontrc du rnnréchnl Davoust
qu'il croynit supéricur en ío1·ccs, pour passer In
lléi'ézinn sous Inp1·otecLiondecetle place, et pou1·
se rendre ensuitc sur le Dniéper.
11
nvnit, dnns
cette intcntion, ehnrgé le générnl RnclTskoi de
formcr
l'a\'nnL-gnrdc
avcc le
7e
corps
russc, eL
sºétniL chni·géde formcr lui-mCmc l'arriórc-gardc
nvec le 8°, afin de tenir tete
u
Jéróme dont In
cnvalcric dcvcnoil cxt.rCmcmcnLprcssnnlc. Pnrti
de Neswij le ·l J, il était le 12
h
llomanow, et ne