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MOSCOU. -

JUILl,ET

1812.

211

rarcs et pcu intclligents ne contribuaicnt pas

ii

dissiper J'obscurité, les bruils les plus eonlradic–

toircs circulaicnt,etlantót on donnait les troupes

que l'on venuit de hcurtcr pour les restes de

l'arméc de Barciay de Tolly, tanlót pour la tele

de J'arméc du princc Bagralion, lequcl

s'avan~ait

arce 80 mille bommcs, sclon les uns, nvcc

100 mi lle, selon les autres. t e maréchal Davoust

avait une cxpérienee de son méticr et une fcr–

mcté de caraclere qui le garanlissaient d'un dé–

faut fréquent et dangercux

a

la gucrre, cclui de

se grossir les objcts. Apres avoir marché enavant

le 2 et le 5 juillct jusqu'a Volosjin, moitié ehc–

min de Wilna a Minsk, rccueillant avec attcntion

el sans lroublc les rapporls des prisonnicrs, des

habilants, des curés, il discerna claircmcnt qu'a

sa gauchc un corps lui avait échappé, cclui de

Doctoroff, et qu'i1sa droitc des arrierc·gardes

d'infanlcric et de cavalcric, coupérs de lcurs

corps principaux, erraient daos les foréts, ou il

serait possiblc de les enfcrmer et ele les prcndrc

ense porlant sur Bagration. Dec¡uelle force dis–

posait ce dernicr

?

.Le maréchal J'ignorait. En

réalité, Bagration avait cnviron cinc¡uanlc et

quclqucs millc hommcs avec lui, et s'il se renfor–

~ait

de l'arrierc·gardc de DorokofT, forlc ele

5 millc fonlassins, et des 8 millc Cosaques de

Platow, il étaitenmesure de réunir6tl ou70 mi lle

combatlants.

Le maréchal Davoust, d'aprcs des indications

généralcs, allribuait au moins 60 millc hommcs

au prince Bagralion, dont

1,0

millc d'infonleric.

Dansce pays fourré, oú la rléfcnsivc qu'il cnten–

dait si bien était facile, le maréchal n'avait pas

pcur de rencontrcr 40 millc Russes d'infanleric,

pouvant lcur en opposcr 20 millc avcc la division

Compans c¡u'il dirigcait lui-mcmc sur la roulc

<l'Ochmiana, avcc la division Dcssaix qui élait

sur la roule de Lida, et qu'il pouvait, par un

mouvcmcnt transversal, attirer rapidcmcnt alui.

Ces dcux divisions auraient memc dú lui fournir

24 millc hommcs d'infanteric, mais !out ce qui

était lllyricn, Hanséalc, Hollandais, toul ce c¡ui

élait jcunc surlout, languissait sur les chcmins,

ou les pillait.

11

n'avait done que ·18 11 20 mille

fanlassins, mais desmcilleurs. 11 avait en cavale–

ric plus qu'il ne lui fallaiL, c'cst-11-dirc les bus–

sards et cbasseurs desgénéraux Pajo!et llordcs–

soullc, les cuirassiers Valcnce détachés du corps

de Nansouty, ctenfin lecorpsenticr de Grouchy,

séparé momcntanément du princc llugene, et

lancé par Napoléon dans la dircction de Grodno

pour établir une communication avcc le roi

Jérómc. Toutc cclle cavalerieavail ordrc cl'obéir

au mnréchal Davoust, el pouvail p1•ésentc1·

10 millc hommcs

a

cheval. Dansce pays fourré,

le nrnréchal cut cerlaincmcnt préféré trois ou

quatrc mille hommcs d'infanlcric

a

la plus bello

cavaleric.

11 s'avnnga néanmoins sur Minsk, n'ayanl au–

cune Cl'aintc

de

rcnconlrcr

le

princc Ilagralion,

se faisant fort, au conlraire, de l'arrcler et de

l'cmpcchcr de gagncr le Dniépcr, mais ne se

ílnllant pas ele l'cnvclopper etde le prendreavcc

si peu de monde. C'était, du reste, un résultat

déja 11'Cs-imporlant que d'opposcr des obstacles

h

sa marche, car on allaiL ainsi l'obligcr de re–

desccndre vers les marais de Pinsk, et si le roi

Jérómc, qui avait dú passcr le Niémen a Grodno,

s'avan~ait

rapidcment avec les 70 ou 75 mille

hommcs dont

il

disposait, on avait la chance

d'enlcvcr la sccondc arméc russe. Le maréchal

Davoust fit part de ccttc situalion

a

Napoléon,

et de sa résolution de percer d ·oit sur Minsk,

malgré les fantómcs dont il marchait cnlourésur

celtc routc, lui demanda de le fairr. appuycr,

soit vcrs sa gauchcconlre un relour ofTcnsif des

colonncs c¡ui lui avaicnt échappé, soit en arrierc

pour qu'il ptit, s'il le fallait, arrclcr

a

lui seul lc

prince Bagralion. JI écrivit en mcmc lcmps au

roi Jfrómc de híltcr le pas, et d'étendrc le bras

vcrs lvié ou Volosjin, points sur lcsqucls il élait

possiblede se donncr

la

main,de ncricn nrgligcr

cnfin pour une réunion qui promellait de si

heaux résullats.

L'intrépidemarc\cha\ s'avanvn ainsi, les 5,

1,

et

BjuillcL, deVolosjin sur Minsk, lanlót heurlant

di1·cctemcnt la colonne fugilivcde Dorokoff, lan–

IÓLrencon.lranl sur sa droilc les Cosaquc.s de

Plalow, qu'on !ni signalait toujours eommcélnnt

la lclc de l'arméc de llagralion. Scnlant toulc–

fois le dangcr s'aecroitrc en approchant de Minsk,

et voyant s'agrandir aussi la dislancc qui le sé–

parait de ses renforls, il multipliait les rccon–

naissanccs sur sa clroilc pour savoir au juste ce

qu'était ccllc cavalcrie courant de tout cóté, si

par basard clic ne scrait pas le corps rle Bagra–

tion lui-mcmc, et s'il n'y aurait pas moycn de

communiquer avcc le roi Jéróme.

11

finit ainsi

par ralcntir un pcu sa marche, et s'arrCtu une

journée et dcmic entre Volosjin et Minsk, po111·

avoir le tcmpsde ramcner

ii

lui la division Dcs–

saix, ainsi que la cavalcric ele Grouchy lnncée i1

une grande dislnncc, et pour cntrcr

á

Minsk i1

la tele de ses forces réunies.

Napoléon en aucndant avait

re~u

les demandes