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22&

LIVRE QUARANTE-QUATRIEME.

«

J'aimc YOtrc

naLion : depuis

scizc nns j'ni

" vu vos soldaIs i1 mes eólés , sm· les ehamps

u

cl'llalic commc sur ccux d'Espagnc.

" J'applaudis i1 tout ce c¡uc vous avcz fait ;

" j'autorisc les efforlsquevousvoulez fairc ; tout

" cequi clépendra de moi pour secondcr vos ré-

11

soiutions, jc le ferai.

11

Si

vos c!Torts sonL

unnnimcs,

vous pouvcz

n

COílCCVOil'

J'cspoir de réduirc

VOS CllllCDliS

it

u

rcconnaitrc vos clroits; nrnis, dnnsces contrécs

u

si éloignécs et si étcnclucs, c'cst surlout sur

" l'unanimilé des clfol'ls de la populalion qui les

" eou1n que vous elerez fonder vos cspéranecs

11

de succCs.

u

Jevous ai tcnu

Je

mCme langngc lors de nrn

u

premiCre apparition enPolognc; je doisajou-

11

ter ici quej'ai garanti

h

l'cmpcrcur d'Autrichc

" l'intégrilé de ses États, et que je ne saurais

u

aulorisCl' aucunc manccuHe ni aucun mouvc·

" mcnl qui lcndrait

n

Je lroublcr elans la paisiblc

11

possession de ce qui lui reste des provinces

u

polonaiscs. Que la Litbmmic, la Samogitic,

" \Vilcbsk, Polotsk, Mohilcw, la Volhynic, l'U–

u

krainc, la Podolic, soient rmimées du mCmc

u

esprit que j'ai

\IU

dans la grande Polognc, et

u

la Providencc couronncra, par le succCs, la

11

snintclC

de

votrc cnusc; clic récompcnsera

ce

" rlévouemenl

n

votrc palric c¡ui vous a rcndus

"si intércssnnts, et 1•ous a acquis lanl ele clroils

"a

rnon cslimc, Cl it ma prolcction

SU!'

Jaqucllc

" vous elcvcz compter dans toutcs les circon–

i1

slanccs.

u

Ce disco11rs fort scnsé, fort raisonnablc, qui

elcvail aroir si pcu des11cccs parmi les Polonais,

n'étail pas en !11i-mcmc une fautc, quoi qu'on

en ail dil elcpuis, mais il élait Ja suilc d'11nc fautc

imrnense, ccllc cl'clrc venu dans ccttc région

Ioinlainc, oú il n'y avail qu'11nc ehosc

a

fairc,

c'élait ele lenter le rétablisscmcnl de Ja Polognc,

et ou cepcndant ecllc cliosc unique était prcsq11c

impraticablc, car pour l'accomplir il fallail d'a–

bord le conco11rs zélé ele ceux q11'cllc tcndnit 1

dépouillcr , la Prussc et l'Aulrichc; il follait de

plus le dévouemcnl absolu de cc11x qu'clle inlé–

rcssait, les Polonnis, lesq11cls, a11 licu de se dé–

voucr complélcmcnt, faisaient dépcnelrc lcur dé–

youcmcnt des engagemcnts téméraircs qu'on

prcndrait avrc cnx

1

de

fa~on

qu'il s'agissnit,

avce des rolonlés, 011 conlraintes commc cclles

des Prussiens el eles Autrichicns, ou hésitanlcs

commc ccllcs des Polonais et des

l'ran~ais,

d'cn–

lrcprcndrc Ja plus difficilc, Ja plus no11vcllc ele

to11lcs les t;\chcs, tellemcnt no11vclle, qu'cllc csl

eneorc sans cxcmple dans l'hisloire, Ja tnche de

rcconslitucr un tlatdétruit

!

Cclle foulc, Napoléon la scnlait déjit enappro–

chant ele Ja difficulté,el par ce molif se méoagcait

lrop pcut-élrc, lnndis que les Polonais défiants

se ménagcaicnt cncore davanlage ! Trislc pré–

sage, qui n'élnit pas le scul, de tous les malhcurs

de celle campagnc

!

Objcl ele plus d'11nc négociation avec les dé–

pulés de Varsovic, le discours de Napoléon ne

les désobligea pas précisémcnl, car

iI

Jc11r était

a

pruprCs connu d'nvancc,sínondansses trrmes,

elu moinsdans sonsens, mais il produisit un pre–

mier cffct assez fachcux

n

Wilna mcme, malgré

l'cntho11siasmc excité par la préscnce des Fran–

~nis

\

1

ictoricux. Commcnt, se disaient les

Lilhua~

nicns, Napoléon nous demande ele nousdéroucr

a

Jui, de lui prodigucr notre sang,

nos

rcs–

sourccs, sanscompter ce qu'il fnut so11ffrir deses

solelats, et il ne veut pas memc pronouccr le mol

que la Polognc est rétablic

!

Qui le rcticnt? Ce

n'csl pas la Prusse, soumise, abaisséc ; l'Aulri–

chc, elépcndanlc de lui el facile

a

dédommager

en Illyric; la Russic, dont les arrnécs sont eléji1

en fuile! qu'csl-ce done? Esl-ec qu'il n'aurait pas

la volonlé de nous rendre nolrc existcncc? Esl-ee

qu'il scraiL vcnu ici seulcmcnt pour gagner une

bataillc conlre les Russes, puis pour s'cn allcr

sans ricncnlrcprendrcdesérieux, que d'ajoutcr,

commc en

1809,

un dcmi-million de Polonnis

au srand-cl11ehé, Cll Jaissant Ja plusg1·a1lCJC parlic

cl'cn\rc no11s cxposés a11x cxils el nux séqucs–

lrcs ?.... - A ces doulcs d'autrcs Lithuanicns

répondaicnt que Napoléon avait raison, qu'il étail

dans une position elélicatc, qu'il al'ait des ména–

gcmcnts

a

gardcr, mais r¡u'il. travcrs ces ménngc–

mcnls il élail faeilc de Jire sa vraic pcnséc, qui

était de rétablir la Polognc si on l'aielait sé!'ieu·

scmcnt; qu'il fnllait done le scconder de loulcs

ses forces, se lcvtr en massc, et l11i fournir ainsi

les moycns d'achcvcr l'm11vre commeneéc. Mnis

ceux qui parlaicnl de la sorlc. éclnirés, moclérés,

équilablcs, scnlanl

la

néccssité de ne pas ména·

ger les sacrificcs, et ele vaincrc les hésilat.ionsde

Napoléon :\force <le dévoucmcnt, élnicnt, i1cause

de ces

rcrLus

mCmcs, les moins no1l1brcux. Pour

la massc, la réscrvc de Napoléon dernil clre un

prétcxlc don! allaicnt se couvrir loulcs les fai–

blcsses, to11tcs les avariccs, lo11s les calculs pcr–

sonnels.

Napoléon partil de Wilna le 1Gau soir, apres

avoir séjourné elix-l1uit jours clans ecllc capitalc

de la Litlrnanic. 11 passa par Swcnziany, el arril'a