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MOSCOU. -

JUILl.ET

·1812.

229

et les ramcna en arriere, pour ne pas convertir

en une alterna tive de succcs etde rcversce bcau

combnt défcnsif, qui n'avait été jusquc-la qu'unc

victoirc non inlcrrompuc. 11 ne ful pas pour–

suivi.

le princc Bagration, épouvanté des pc1·tcs

qu'il avait faitcs (cnviron 4 mille morls ou blcs–

sés jonclrnicnt les bords de la Mischowslrn), et

informe que des 1·cnforts allaicnt arrivcr au ma–

réchal Davoust , crut dcvoir rélrogradcr sur

Staroi-Byehow, pour

y

passcr le Dniéper et se

portcr cnsuitc sur Micislaw.

Ainsi se termina ce gloricux combat, dans le–

qucl les 28 millc hommcs du

1"

corps avaicnt

arreté les 60 mi lle hommes de Bagration. II cst

vrai que20 111illc Russcs sculcmcnt avaientcom–

battu; rnais il n'y avait pas cu plusde 8

a

9 mille

Fran~ais

véritablemcnt engagcs, et pour 1, uiille

morlsou blessés perdus par les llusses, les Fran–

~ais

n'araientU rcgrctlcrqu

1

un millicrd'l10mmcs,

dont une ecntainc du 108° restés prisonnie1·s au

dela de la Mischowska. Si le princc Bagration

avait rnieux connu le tcrrain, il aurait pu cxécu–

tcr sur la droitr. si allongée du maréchal une

attaque dangercuse avcc le corps de Borosdin.

Mais il restait l'infanlcric desgénéraux Compans

et ClaparC<lc, les cuirassiers du général Yalcncc,

et il ne lui Cut pas élé facilc de passcr

SUI'

le

corps de parcilles troupes. On doit ajouter aussi

que si, dans cellc journéc du 25, le princc Po–

niatowski avait cu le lcmps de paraitre par Jak–

zitcy sur les derricrcs ou le llane du ¡ll'ince

On–

gralion , meme aprcs l'occasion de Bobruisk

manquée,

il

aurait pu faire encorc cssuyer

ü

cctlc arméc russe un sanglant désastrc. On a vu

plus haut lcs causes fatales qui enavaicnt déeidc

autrcruent.

Le maréchal Davoust cmploya la jouméc du

lendemain

a

ramasser ses blessés, et a recucillir

des nouvcllcs des Polonais et des Wcslphalicns,

ne voulant pasavant leur arrivée sortir de cctlc

cspcce de camp rclranehé qui lui avait été si

utilc. Il disposa lout pom· rcruonler le Dniéper

jusqu'oOrscha, afin de se rapprocher de l\'aJ!O·

léon, qui, comme nous l'avons <lit, atlendait

a

Gloubokoé l'instant propice pour tourner par

Polotsk et Witcbsk l'armée russe de Barclay de

Tolly. Empccher le prince Bagration de rejoindrc

l'armée J!rincipale était désormais impossible,

cnr on ne poul'ail le suil're indéfinimcnt au dela

du Dniéper ; mais on al'ait retardé sa jonction

n1•cc Barclay de Tolly, et re résultat, quoiquc

bien inférieur

a

cclui qu'on avait espéréd'abord,

suffisait

a

l'accomplissemcnt duprincipal dcssein

de Napoléon.

C'était le 22 ou le 25 au plus lard que Napo–

léon, dans ses profondscalculs, avait choisi pour

cxéculcr sa grande manreuvrc. 11 était UGloubo–

koé, ayant

a

Sa droilc

VCl'S

](amen Je prince

Eugime, dcvant lui, vcrs Ouchatseh, la eavalcric

de Mural, les trois divisions Mcrrand, ·Friant,

Gudin, asa gauchc enfin, Ney et Oudinol, vis–

a-vis du camp de Drissa. JI avait

a

Gloubokoé

meme la garde impérialc.

11

se lcnait ainsi nvcc

190

millc hommcs cnviron, pre!

a

traverscr la

Dwina .sur la gouchc de Bat'Clay de Tolly. Le

succcs du maréehal Davoust était une circon–

stancc heurcusc pour

l'c~éculion

desondesscin,

mais ence momcnt il se pnssait une ré\'Olution

singulicre dans l'état-major russc.

Barclay de Tolly, ainsi qu'on l'a vu, s'étail rc–

plié sur le camp rle Drissa, et ccltc manceuvrc

avait excité le méconlentcmcnt au plus haut

degré. Dílns les rnngs inféricurs de l'arméc, oU

prédorninaicnt les passions nalionales, le scul

fait de 1·cculcr dcvant les Francais avait blessé

profondément le sentimcnt génét:al. Dans la par–

tic plus élcvéc, capable d'apprécier la sagessc

d'un plan de rclraite continue, l'établisscment

au camp tic Dl'issa ne prcscnlait

¡,

l'cs¡ll'it de

personne un sens raisonnable. En effct, l'idéc

de se retirer

¡,

l'intériem· elait fondee sur l'cs–

péranec et la presquc ccrtitudc d'épuiscr les

Franyais par une longuc marche, et de tombcr

sur eux lorsqu'i\s seraient décirnés par la fati–

gue, la faim et le froid. Un carnp rclranché

.n'ajoulait pas beaucoup d'avanlagcs

1i

ce plan,

cat', ainsi que nous l'avons dit, l'cspaee indéfini

était le véritablc abri des Russcs, et ils n'avaient

pas besoin d'un Torres-Védras, n'élant pas ac–

culés

¡,

l'cxtrémité de lcur eontinent. Mais en

tout cas, un camp sur la Dwina, placé sur le

chcruin des

Fran~ais,

au début pou1· ainsi dirc

de lcur eourse, quand ils avaient cncore toulcs

leurs forces et toulcs lcu1·s ressources, élait un

nou-sens, puisque Napoléon pouvait ou fot·ecr

ce ca111p, ou le tourner, sans comptcr qu'il lui

était facilc, en profilant de l'imrnobilité obligée

de l'armée prineipale, de pénétrcr par sa di·oite

dans

In

lrouée qui sépare lessourcesde la Dwina

de ccllcs du Dniéper, et decoupcr en dcux, pour

le reste de la campngnc, In longuc lignc des nr–

mécs russcs. Le mouvcrncnt du marér.hnl Da–

voust conlre le princc Bagration, la conccntra–

tion de Napoléon

ii

Gloubokoé, révélaicnt déju

ectle intcnlion de la maniere la plus frappanlc.