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19G

LlVl\E QUAllANTE-QUATl\IEME.

une sccondairc; !'une sur la Dwina rcccvnnt les

Fran,ais Je front, les aLLirant

a

sa s11itc, et Jc–

vant se rctircr

:lll

camp ele Drissa; l'aulrc sur le

Dniépcr, J'Cculanl aussi dcvant les

Fran~ais,

mais dcstinéc i1 les assaillir en flanc el par dcr–

'riCrc lorsc¡u'on rc¡ll'cndrait l'oITcnsivc pour les

accablcr. C'cst en vcrlu de ce plan <¡u'avaic11L

élé formécs les dcux armécs de Bnrc!ay de Tolly

et de Jhgralion.

C'élait assurémcnl une pcnséc juste, nlaqucllc

Alcxand1·c dul plus lat•ddcgrands résullals, que

de ballrc c11 rclrailc <levanl les Fran,ais, et de

les allircr dans le fond de la l\ussic, el ccllc

pc11séc, tout le monde l'avait en Europc. Mais

pourquoi un cnmp rclrnnché, et surtoul pour–

quoi si p1·es de la fronticrc? C'cst ce r¡uc tout le

monde pouvail se dcmandc1-, au simple énoncé

du plandu généralPfultl, plan qui n'élait,commc

on le Yoit, que l'imitation systématiséc de la

gucrre de Po1·tugal. Si lord Wcllinglon avail

songé

a

un camp rctrnnclié, c'cst pnrcc

qu'il fol–

lail c¡u'il s'arrCl::iL

asscz promptcmcnl,

sans quoi

il cut été précipité dans rOcéan. Le camp rc–

tranché pour lcsHusscsc'était l'cs¡rncc, qui, pour

cux,ne linissaiLqu'au bord de rocéan Glacial. Et

puis, placer lcpointJ'arrct s111· la Dwina, c'élait

\'Ouloir

m·rCtcl'

les Frnncais au UébuL mCmc de

Jcur course, c¡uand ils ª':aicnt encare tout lcur

t:lan el toutcs lcurs rcssourccs, commc du rt'slc

l'él'éncmcnl le IH'Ouva, et s'cxposcr

¡l

Ctrc

cm~

porté d'nssuut. Enfin, en admcttunt qu'on púL

agir utilcmcnt contrc

les flanes de

l'cnncmi,

c'était courir

Je

gl'ands dangers que de diviscr,

dés !'origine, la massc principalc des !Orces

russcs, qui élait l1 peine sufüsantc pour tcnir

In campagnc, et il cút été bcaucoup micux cn–

tcndu de laisscr uux t1·oupcs rcvcnanL d'Asic le

role de cclle arméc de flanc, dcsLinéc ¡, lrnrccle1·

les

Fran~ais,

pcut-ctre mcmc " !cut•

ÍCl'lllCI'

In

1·cLraitc.

Voili1ce que démontrnit le si1uplc bon scns,

111CmcavanL la

lc~ou

des événc111cnts. Ausurplus,

Alexnndrc &'étail

gardé de

mcllrc ce plnn en

tliscussion; il

1'~1vnit

soig11euscmcnt réscrvti pou1·

lui el pour· quclqucsadcptcs nllcmands, cLs'élait

horué i1c11 J'ni1·c cxécutcr les pt·éparalils les plus

importnnls;cnallcndantil

s'élail

avancé, cornmc

011

l'a

déji1

vu, en

deux nrnsses, l'unc :1pp11yCc

su1·Ja Dwiirn, l'aut1·e sur le Dniéper, aynnt pour

poinl dedircction, la prcmicrc \Vilna, lasccondc

Minsk.

Jusc¡uc-lú il n'y avait 1·ien

<'1

redire, ca1· il élait

nalurcl r¡uc les deux rasscmLlcmcnls prinri¡rnux

des Husses se formnssent derricrc ces dcux

fleuvcs. Mais les hommcs scnsés dans l'étal–

mujor du czar pcnsaicnt11u'on allait bicnlót réu–

nir l'une et J'autrc nrmée russc, se présenter

c11s11ilc en une scule massc aux

Fran~nis,

sauf

i1

ne pas leur liVt'Cl' balaillc,

a

SC l'Clil'CI'

a

lcur

app1·ochc, el it attcndre, avant de se précipiter

Slll' CUX,

qu'i!s

ÍUSSCnl

U

lu fois fatigués, privés

de

vivrcs

et

eugagés

asscz

profondéme11t

en

Russic pour n'cn pouvoir plus revenir. C'était

l'avis nolammcnt du général llarclny de Tolly,

officier froi<l, ferrnc, insll'uit, issu

cl'un~

famillc

écossaisc établicenCourlande, eti1cause de ccllc

origine, peu

agréablc

aux

Husses,

qui

prenncnl

les étrangcrs en hainc dCs que lcurs passions na·

tionalcs

eommcnccnt

~1

fcrmenter.

Mnis,

commc

nous l'avons dit, cct avis n'était pas du goút <le

tout le monde. Les hommcs ardcnts, dclcstant

la Francc, sa

révolution, sa gloire, c¡u'ils

fusscnt

Russes, Suédois, Allcmanrls ou ltalicns, 11c vou

·

laicnl pos qu'on

fil

uux Franqais l'honncu1· de

rcculer dcvant cux, et prétcndaicnt qu'il fallait

prendre l'offcnsive, se jctcr su1· la Prusse et lu

Polog:nc, pou1· ravngcl' une plus grande

élcnduc

depays, et soulcvcr

l'Allcmngnc,

qui

ne

dcman–

tlait

<tt1'á

c11·c <lélin·éc. Cctte dcrnic1·c opinio11

dominail

SUl'IOUL

nu

ljllUl'liCI'

général du

pl'illCC

llagration.

(¡;

princc,Géorgicn d'ol'iginc,

bra\•c,

ayant

du

coupd'ccilsul'ic

lcl'l'aiu,

mnis tlépou1·vu

des lalcnlsd'un

~énéi-al

enchef, chargéd'ailleurs,

si on

avait

pris roffcnsi\'e,

d'cnvahir

ln

Polognc,

·nurniLvoulu allcr en avant,

et se

ruc1·

sur

les

Fran~ais

avcc une

énergic

ful'icusc.

Jaloux

de

Bn1·clay, méprisnntlcs mililaircs snvnnls, il faro–

risnit

aulou1·

de lui les

décla111ations

contrc les

étrn11gcrs

lltti

conscillaient Alcxand1·c, et t1·avail–

Jaicnt, a::.surnit-on,

it

tui inspil'er une conduile

tirnide.

Alcxa11drc s'était ainsi nvnncé avce ses

deux

ai·mécs, ne se

pronongant

pns

cncorc, consitlé–

raut

en

sccrct le

plan du

général Píulil comrnc

le salut Je l'c111pirc, m;lis hésilanl

i1

le dirc, el

se réscrrnnL de faire succcssivrmcnt cxécutcr re

plan, au

l'u1·

et

i1

mesure des événcmcuts. i\ussi

n'avait-i1ni voulu 11i osé nom111cr un génfrnl en

chef, cequi cliL

été

proclamcr un systCmc,

l't

avait-il clrnr"é le géné1·al Barclay de Totly de

dounerdes

Ol'C!rcs

commc

rni11i:>t1·c

de l:i

guerrc.

I n b1·11sq11c apparition de Napoléon n11 deln du

Niémcn l'obligcn de 111ctt1·e uu tcrmc :'1 ses hési–

lalions1cL

d'mTCLcr un plan.

Ledési1· d'Alcxandl'ceútClé

dcco11roquersu1"

lc-clta111p un conscil de guc1·1·e, d'y appelc1· ses