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LlVl\E QUAllANTE-QUATl\IEME.
une sccondairc; !'une sur la Dwina rcccvnnt les
Fran,ais Je front, les aLLirant
a
sa s11itc, et Jc–
vant se rctircr
:lll
camp ele Drissa; l'aulrc sur le
Dniépcr, J'Cculanl aussi dcvant les
Fran~ais,
mais dcstinéc i1 les assaillir en flanc el par dcr–
'riCrc lorsc¡u'on rc¡ll'cndrait l'oITcnsivc pour les
accablcr. C'cst en vcrlu de ce plan <¡u'avaic11L
élé formécs les dcux armécs de Bnrc!ay de Tolly
et de Jhgralion.
C'élait assurémcnl une pcnséc juste, nlaqucllc
Alcxand1·c dul plus lat•ddcgrands résullals, que
de ballrc c11 rclrailc <levanl les Fran,ais, et de
les allircr dans le fond de la l\ussic, el ccllc
pc11séc, tout le monde l'avait en Europc. Mais
pourquoi un cnmp rclrnnché, et surtoul pour–
quoi si p1·es de la fronticrc? C'cst ce r¡uc tout le
monde pouvail se dcmandc1-, au simple énoncé
du plandu généralPfultl, plan qui n'élait,commc
on le Yoit, que l'imitation systématiséc de la
gucrre de Po1·tugal. Si lord Wcllinglon avail
songé
a
un camp rctrnnclié, c'cst pnrcc
qu'il fol–
lail c¡u'il s'arrCl::iL
asscz promptcmcnl,
sans quoi
il cut été précipité dans rOcéan. Le camp rc–
tranché pour lcsHusscsc'était l'cs¡rncc, qui, pour
cux,ne linissaiLqu'au bord de rocéan Glacial. Et
puis, placer lcpointJ'arrct s111· la Dwina, c'élait
\'Ouloir
m·rCtcl'
les Frnncais au UébuL mCmc de
Jcur course, c¡uand ils ª':aicnt encare tout lcur
t:lan el toutcs lcurs rcssourccs, commc du rt'slc
l'él'éncmcnl le IH'Ouva, et s'cxposcr
¡l
Ctrc
cm~
porté d'nssuut. Enfin, en admcttunt qu'on púL
agir utilcmcnt contrc
les flanes de
l'cnncmi,
c'était courir
Je
gl'ands dangers que de diviscr,
dés !'origine, la massc principalc des !Orces
russcs, qui élait l1 peine sufüsantc pour tcnir
In campagnc, et il cút été bcaucoup micux cn–
tcndu de laisscr uux t1·oupcs rcvcnanL d'Asic le
role de cclle arméc de flanc, dcsLinéc ¡, lrnrccle1·
les
Fran~ais,
pcut-ctre mcmc " !cut•
ÍCl'lllCI'
In
1·cLraitc.
Voili1ce que démontrnit le si1uplc bon scns,
111CmcavanL la
lc~ou
des événc111cnts. Ausurplus,
Alexnndrc &'étail
gardé de
mcllrc ce plnn en
tliscussion; il
1'~1vnit
soig11euscmcnt réscrvti pou1·
lui el pour· quclqucsadcptcs nllcmands, cLs'élait
horué i1c11 J'ni1·c cxécutcr les pt·éparalils les plus
importnnls;cnallcndantil
s'élail
avancé, cornmc
011
l'a
déji1
vu, en
deux nrnsses, l'unc :1pp11yCc
su1·Ja Dwiirn, l'aut1·e sur le Dniéper, aynnt pour
poinl dedircction, la prcmicrc \Vilna, lasccondc
Minsk.
Jusc¡uc-lú il n'y avait 1·ien
<'1
redire, ca1· il élait
nalurcl r¡uc les deux rasscmLlcmcnls prinri¡rnux
des Husses se formnssent derricrc ces dcux
fleuvcs. Mais les hommcs scnsés dans l'étal–
mujor du czar pcnsaicnt11u'on allait bicnlót réu–
nir l'une et J'autrc nrmée russc, se présenter
c11s11ilc en une scule massc aux
Fran~nis,
sauf
i1
ne pas leur liVt'Cl' balaillc,
a
SC l'Clil'CI'
a
lcur
app1·ochc, el it attcndre, avant de se précipiter
Slll' CUX,
qu'i!s
ÍUSSCnl
U
lu fois fatigués, privés
de
vivrcs
et
eugagés
asscz
profondéme11t
en
Russic pour n'cn pouvoir plus revenir. C'était
l'avis nolammcnt du général llarclny de Tolly,
officier froi<l, ferrnc, insll'uit, issu
cl'un~
famillc
écossaisc établicenCourlande, eti1cause de ccllc
origine, peu
agréablc
aux
Husses,
qui
prenncnl
les étrangcrs en hainc dCs que lcurs passions na·
tionalcs
eommcnccnt
~1
fcrmenter.
Mnis,
commc
nous l'avons dit, cct avis n'était pas du goút <le
tout le monde. Les hommcs ardcnts, dclcstant
la Francc, sa
révolution, sa gloire, c¡u'ils
fusscnt
Russes, Suédois, Allcmanrls ou ltalicns, 11c vou
·
laicnl pos qu'on
fil
uux Franqais l'honncu1· de
rcculer dcvant cux, et prétcndaicnt qu'il fallait
prendre l'offcnsive, se jctcr su1· la Prusse et lu
Polog:nc, pou1· ravngcl' une plus grande
élcnduc
depays, et soulcvcr
l'Allcmngnc,
qui
ne
dcman–
tlait
<tt1'á
c11·c <lélin·éc. Cctte dcrnic1·c opinio11
dominail
SUl'IOUL
nu
ljllUl'liCI'
général du
pl'illCC
llagration.
(¡;
princc,Géorgicn d'ol'iginc,
bra\•c,
ayant
du
coupd'ccilsul'ic
lcl'l'aiu,
mnis tlépou1·vu
des lalcnlsd'un
~énéi-al
enchef, chargéd'ailleurs,
si on
avait
pris roffcnsi\'e,
d'cnvahir
ln
Polognc,
·nurniLvoulu allcr en avant,
et se
ruc1·
sur
les
Fran~ais
avcc une
énergic
ful'icusc.
Jaloux
de
Bn1·clay, méprisnntlcs mililaircs snvnnls, il faro–
risnit
aulou1·
de lui les
décla111ations
contrc les
étrn11gcrs
lltti
conscillaient Alcxand1·c, et t1·avail–
Jaicnt, a::.surnit-on,
it
tui inspil'er une conduile
tirnide.
Alcxa11drc s'était ainsi nvnncé avce ses
deux
ai·mécs, ne se
pronongant
pns
cncorc, consitlé–
raut
en
sccrct le
plan du
général Píulil comrnc
le salut Je l'c111pirc, m;lis hésilanl
i1
le dirc, el
se réscrrnnL de faire succcssivrmcnt cxécutcr re
plan, au
l'u1·
et
i1
mesure des événcmcuts. i\ussi
n'avait-i1ni voulu 11i osé nom111cr un génfrnl en
chef, cequi cliL
été
proclamcr un systCmc,
l't
avait-il clrnr"é le géné1·al Barclay de Totly de
dounerdes
Ol'C!rcs
commc
rni11i:>t1·c
de l:i
guerrc.
I n b1·11sq11c apparition de Napoléon n11 deln du
Niémcn l'obligcn de 111ctt1·e uu tcrmc :'1 ses hési–
lalions1cL
d'mTCLcr un plan.
Ledési1· d'Alcxandl'ceútClé
dcco11roquersu1"
lc-clta111p un conscil de guc1·1·e, d'y appelc1· ses