MO
cou. -
J
IN
·1812.
201
On íranehit Je Niémcn ccpcndant, et on s'a–
ehcmina bicnlót sur Nowoi-Troki, mais dans
une sorte de désordre produit par l'invasion su–
bite du mauvais tcmps. Napoléon avait levé les
chC\
1
aux comme les conscr·its , pnr millicrs, en
Suissc, en ltnlic, en Allcnrngnc, sans s
1
inquiétcr
de Jeur agc.
JI
avnit bien fait
a
ect égard qucl–
qucs sagcs recomnwndations, rnnis les
quanLités
dcmandécs n'avaicnt pns pcrmis de les suivrc.
Ces chevaux, atlclés trop jcuncs et sans éduca–
lion préalablc
b
d'immenscs elrnrrois, obligés de
les traincr
a
trnvcrs les sables rle la Polognc,
nourris
flVCC
du scigJc
VCl'L
au Jicu de grain,
étaicnt déja lrcs-íntigués en nrrirant au bord du
Niémen. Les nuits pluvicuses et froidcs tics 2!J
et 50 juin en tu/Jrent plusicurs millc, pnrticu·
licrcment dans le corps du prinee Eugcnc. En
dcux jours, les routcs furcnt couvcrlcs de che–
vaux morts et de voiturcs abandonnécs. Si les
soldals et les officicrs du train avaicnt été plus
cxpérimcntés, ils aurnicnt pu parcr nu mal, clu
moins en partie, en réunissnnt en p"rcs nu bord
des routcs les
YOiturcs
privécs de chcvaux, cu
Jaissant des délaehcmcnts pour les gnrdcr, el en
allclant cnsuite ayee les ehevaux survivnnts les
voitures qu'il importait de fairc arrivcr les prc–
miCrcs. Un pelit nombre d'cnlrc cux :-igircnt
ainsi, mais les autrcs abandonncrcnt les voiturcs
aux trainnrds affamés, qui ne se fircnt pns scru–
pulc de les pillcr. Dnns le corps Ju prince Eu–
gcne, oti il
y
avait bcaucoup d'ltalicns et de Bn–
vnrois, le désordrc fut extreme. Ce désorrlrc
s'introduisit égalcmcnt sur les dcrriCrcs cin ma–
réchal Davoust, parmi les llollandais, les llan–
séales, les Espagnols clu
i"
corps. Ces étrangcrs,
pcu soucieux de J'honneur d'unc arméc qui élait
fran~aisc,
pcu attacliés
a
une cnusc qui n'était
pns '" Jcur, rurcnt les prcmiers
n
se clébnodcr, et
:i
profitcr de l'obscurité de eettc région rorcsticrc
pour déscrtcr ou se livrcr
il
la mnmudc. Parrni
·nossol<lats
1
eux-mcmcs il
y
cut c¡uclquc rchichc–
mcnt, mais ce íut sculcmcnt parmi les nncicns
réíractaires ar.rachés par les colonncs mobilcs
ii
la vic errante, et amenés de force au drapcau.
Du Niémcn
il
Wilnn, on viL vingl-cinq
o
trente
mille Ilavarois, Wurtcmhcrg:cois, Italicns, llnn–
séalcs, Espagnols, Frnn<;nis, s'éclrnppanL eles
rang:s, pillant les voiturcs nbandonnécs, et nprCs
les voiturcs, les chfttcaux des scigncurs litlrna–
nicns. Le dommagc sans doutc n'élait pas alar–
mant, et sur les
1;00
millc homrnes qui vcnnient
de franchir le Niémcn, 25 ou 50 millc marau–
dcurs n'élaicnt pas nnc <liminution inquiélnnte
ele nos forces, si le mal s'arrétait la; mais il pou–
vait devenir contag:icux , el la perle de 7 11
8
millc ehcvaux surlout, éprouv<'c en qualrcjours,
était difficile i1réparcr. Le prinec Eugcnc, dans
les troupes duque! le mal arait sévi avcc le plus
de violc11cc, al'l'ivé i1Nowoi-Troki, sur Ja d1•oite
deWilnn, en nvcrtit l'Empcreur, bien qu:¡¡ n'ai–
m:iL
¡rns
h
l"nnligrr.
k s
nutres commn1úfonts
adrcssCrcnt les mCmcs rapports, et signa!Crcnt
des symptómcs f:ichcux dans tous les corps de
l'nrméc.
Nnpoléon t1'Clait pns homme
f1
s'cfTrnyer de
parcils
nc"cidcnts,
i1
l'ouvcrturc d'unc
rnmpngnc
qui
con1111cn~nit
i1peine, et pour lnqucllc il avait
Umt multiplié les précautions. 11
nvait
vu cl'ail–
lc111·s quclquc chosc de scmblablc, rnnis dans une
bien moindrc proport.ion, en 1807, et il cn nvait
lriomphé.
11
ne dout.a pns de triomphcr égnle–
mcnt de ces diflicullés, nuxqucllcs il s'étnit al·
tcnd11
1
<]t1'il
rcgnrdait commc
Loutcs loculcs, et
qui nrnlhcurcuscmcnl lcnflicnt
h
des causes
gé–
nérnlcs. Le mal dont l'arméc étnit ntlcintc, clic
ne l'avnit pas pris dans les plaincs de la Polognc;
clic en nvniLopporté Je gcrmc avce elle. Les
soldats tic Masséna en Portugal quittnicnt le
clrnpenu pour vivrc,
mais ils
y
rcvcnn.icnt le
soi1·, pnrec
qu'ils
élaicnt
Frnn
~n.iset
vicux sol–
dnts. Dnns l'nrméc nmcnéc en Russic, si on se
ftit 1·éduil aux hommcs r¡ui étnicnt
Fran~nis
et
vicux soldnts, le nombre ctiL été i1peine de la
moitié.
Napoléon vit un remede facilc i1ce mal subit,
qui ne J'nlarmait
que
trCs-médiocrcmenl, e'était
de íairc i1Wilna une haltc d'unc quinzainc rlc
jour5.
Avec ce répit, on clcvnit, sclon
fui,
rnllier
In
qucuc des colonnes, et su1'Lout ccllc des ba–
gagcs.
Ln
longue
trninéc de
ses convois nes'étcn–
dait pns sculcmcnt de Wilna au Niémcn, rnais
clu Niémcn
il
la Vistulc, de In Vistulc
¡'¡
J'Elbc.
Lrs
corps n'avnicnt
pas
cncorc
rc~u
la
moitié
des
équipagcs qui lcur étaicnl dcslioés. Les lourdcs
''oiturcs du nouveau modele étaicnt rcstécs In
plupart en roulc, mais les plus légi:rcs parais–
snicnt dcvoi1'
nrri\
1
cr. En s'arrCtnnL quclr¡ucs
jours
h
Wilna, on élait ccrtain de rallicr ces
dcrniCrcs, qu'on cmmCncrait sculcs :wcc soi; et
quant nux plus lourdcs, qui dcvaicnt rcjoindrc
postéricurcmrnt , on les laisscrail sur les dcr–
ricrcs de l'arméc, oú clics aurnicnt plus d'un
scrvicc
ti
l'CIHlrc. En mémc
tcrnps on organisc–
rnit
la Lilhtrnnic,
et
on
y
établirait un
gouvc"rnc–
mcnt polonnis, dont on :ivoit gl'and bcsoin.
Ce n'élait done pns les occupntions ulilcs r¡ui