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MOSCOU. -

JUILLET

i812.

20tl

nager aucun moyen, ne consenLiL

a

nvnncer que

1,00

mille francs. On choisit pour colonels ele

grands propriélnires, nyant servi autrcfois, eL

attirés par Í'npp¡\L d'un hnuLgl'acle. On demanda

les offieiers de grade iníériem· au prince Ponia–

lowski.

Ln population lithunnienne, quoique déja

un peu

fo~onnée

au joug ele la Russie, comme

nous l'avons diL, n'étail pas sans zcle pour la

cause de son inclépendancc, mais les scigneurs ne

pouvaient se déícndl'e ele cl'aindrc le 1·clour des

Russes, et rcdoutaient singuliéremcnt les cxilset

les séqueslres. La populationdes campagncs crai–

gnail les pillagcs el Indévaslation. La bourgeoisie

eles villcs, moins les Juifs, était parfoilcment dis–

posée, mais peu nombreuse el fort gcnéc. Tous,

pauvres ou riches, avaicnt éléruinés par le blocus

continental et leséjour des troupes russcs. Enfin,

on lcur parlait de leur indépcndance avec une

certaine réservc, dont Napoléon ne voulait pas se

départir,

et

on ne mcllait de la véhémcnce qu'cn

lcur parlant de la néccssité des sacrinces

¡,

foi1·e.

Ces causes atténuant le zcle sans le détruire, les

eréationsdonl onavait as'occuper, cléji1fort diffi–

ciles par elles-mcmes, en étaicnt devcnucs plus

difficilcs encore.

Aux régimcnls ele ligne, on ajoula eles gardcs

nationales. On

commcn~a

par crécr ccllc de

Wilna, qui dcvail etre ele

1,500

hommcs. La

campagneayaut spécialement besoind'unc milicc

pour le maintien de l'ordre, on c1·éa des gardes–

chassc,espcccdegardc nationalea chcval,quicon–

venaitaux mreurs clu pays, elaux clistanres

a

par–

courir. Elle fut portécd'abordaquatre cscadrons

de

120

hommcs chacun, un par gouvcrncmcnt.

Cesgardcs

a

chcval clcvaient servir dcguiclcs

a

des

détachcmenls de cavalerie

fran~aisc

clrnrgés ele

poursuivrc les pillareis, les rnaraudeu1·s, les ban–

dils. Cctte réprcssiondu maraudagc avait paru

a

Napoléon le p1·cmicr soin

a

prenclrc, aÍln cl'cm–

pcchcr ladissolulion de l'armée, el ele ramcncr,

en la rassuranl, la populalion dans ses demcures.

11 fut clone formé des colonncs de vieillc cava–

lcric, qui , ayant en tele des délachcmc11ts ele

gardes-chassc polonais, se miront a courir la

campagnc,

a

sccourir les seigneurs assaillis dans

leurschaleaux,1ramcncr les paysans cachés dans

les bois,

a

recucillir les hommcs de bonnc vo–

lonté qui n'élaicnt qu'égarés,a saisir et

ii

rusillcr

les pillards. Des commissious mililaircs suivaicnt

ces colonncs de cavaleric, et le lcnclemain meme

ele leur institulion, c'cst-a-dire dans la prcmicre

scmaine de juillct, clics fircnt jugcr et fusillcr

CONSl/l,i\T.

4.

des Allemands, eles ltalicns, eles

Fran~ais

sur la

place publique ele Wilna.

Malhcurcusemcnt le mal était cléji1 bien grand,

et le nombre de 25 ou 50 millc débanclés s·ac–

croissait, ali licu de diminucr, par les marches

précipitées de plusieurs eles corps de l'armée.

11

yavaitnotamment clans Je

i"

corps, quelquc bien

lenuqu'il ftit par lemaréchal Davoust, le55° légcr,

régimcnt hollanclais, qui s'élait prcsque débnnclé

enentier, el qui pillaitimpitoynblcmcnt lecanton

de Licia, !'un eles plus fcrtiles clu pays. Les cliti–

tcnux élaicnt clévastés, les vil'l'CS détruits, ce qui,

apres le passage eles Cosaqucs, avail acl1cré la

ruine dece canton. Lesous-préfctdcNowoi-Tl'Oki,

se rcnclanl

a

son poste, avail été allaquéenroutc,

et élait arrivé sans aucune espccc de bagagc

il

Nowoi-Troki.DescourriersvennntdcParisavaient

déji1 élé dévalisés. Heurcusemcnt les colonncs i1

chcval

commcn~aient

a

mcttre les pillardsenfui te,

ii

rassurcr un pcu les scig:ncurs,

t1

ramcncr les

paysans,mais ne pouvaicntrallraper les trainarcls

qui

s'cnfon~aicnt

dans les Lois, ou rcgagnaicnl le

Niémen pour le rcpasscr. Ccux qui prcnaient ce

dcrnier parti étaicnt, du reste, les moins clange–

reux pour l'arméc.

Un autre inconvénicnl

a

fairc cesscr sur les

routes, était cclui eles cadavres d'hommes et de

chcvaux gisant sans sépullure, el infectant l'air,

surloul par l'ctouffante chalcur qu'on ressentait

dcpuis quelqucs jours. En ltalic, en Allcmagnc,

pays lrcs-peuplés, des qu'il y nvait eles morts par

le reu ou par toutc aulrc cause, lrs habilants,

inlércssés cux-mcmes

ii

la salubrilé ele lcurs

contrécs, se hataicnt de les enscvelir. Orclinai–

rcmcnt mcmc, l'cmprcssemcnt

il

les rlépouillcr

porlait les paysans

a

ne pns perdre de tcmps.

Mais ici, nvec des villagcs distanls de cinq

a

six

licues les uns des nutres, quelqueíois de dix, ce

gc11rc de soin était absolumcnt négligé, et indé–

pendammcnt de quelqucs jcuncs solclats morls

de fotigue, ele íaim ou de saisissemcnt, par suite

eles mauvais lemps, huit mille cndarrcs de cbe–

vaux inícelaient l'atmosphcre. Nnpoléon ajouta

aux de1•oirs imposés aux colonnes qui parcou–

raicnt les roulcs, celuide fairr. cntcrrer les cacla–

n cs..d'liornmcs et

d'animnux.

11

fil

élablir, ele Krenigsbcrg

a

Wilna, une

suite de postes mililaires,

ou

dcvaicnt se troul'er

un commandant, un nrngnsin, un pclit hópital,

un relais ele chcvaux, et une palrouillc chargéc

de 1·cillcr

il

la surclé ele la roulc et i1l'cntcr–

rcment eles mor¡s,

En mcme temps c¡n'il s'oecupait ele ces din•1·s

14