MOSCOU. -
JUJN
181~.
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incoonu , mais ne dcvnit pns Clrc inféricur aux
détacbcmcnts <li'ji1énumérés. C'étaicnl le corps
de TouczkofT, campé;\ Nowoi-Tl'Uki a1•cc cnvi–
ron
-19
nlille hommes, celui de Schouvaloff,
campé
li
Olkcniki a1•ec 14 mille, et enfin i1 !'ex–
treme droitc, celui de DoctorofT, étaL!i
a
Licia
a1·cc 20 millc hommcs, el lié par les 8 millc
Cosaques de Platow i1l'arméc du prinec fügra–
tion.
Ccllc répartition des 150 millc hommcs de
Barclay de Tolly n'étail qu'imparfaitemcnl con–
nuc; mais sa dislribution en dcmi-ccrcle aulour
de Wilna, en masse plus forle sur notre gauehe
et notrc fronl, en massc un pcu moindrc sur
notrc droite, se liant par des Cosaques
a
llagra–
tion, était asscz elairemcnl cnlrevuc pour que
Napoléon püt ordonner la marche de son arméc
sur Wilna avec une connaissance suffisanle des
choses.
Le maréehal Macelonald,
a
nolre extreme
gauchc, venail ele franchir sans difficulté le Nié–
rncn
a
Tilsil..
11
avait 1t millc Polonais, 17 111ille
Pl'ussiens, cL il rccut l'ordrc de s
1
avnnccr
su1·
llossicna, sans précipitalion, de maniere
a
cou–
vrir
la
navi¡;atiun
du
Niémc11, et
3
cnvahir suc–
cessivcment la Courlanrle ,
a
mesure que les
Jlusses se 1·eplieraient sur la Dwina. Napoléon
dil'igca le coqis elu maréchal Oudinot, furt d'en–
\'iron 56 millc l1ommes, sur Janowo, el lui en-–
joignil d'y passcr
lo
Wilia pour se pol'lcr sur
Wilkomir.
JI
élait pl'OLaLle <¡ue ce corps 1·en–
conlrcrait celui de Wittgenslcin, <Jui en se r<·li–
rant de Hossiena dcvail lra1•erser Wilkomir.
Napoléon le
renfor~a
d'unc division de cui1·as–
sicrs, détachéc cluprincc EugCne,
el npparle1rnnt
au 5° corps de cavalcrie de réserve.
11
voulul
porlcr aussi au delade la Wilia lecorps de Ncy,
qui élail égalcmcnt de 56 mille hommcs, lllais
en lui faisant passcr cctlc rivicre plus pri:s de
Wilna. Oudinot et Ncy, rnarchant parallclcmcnl
et t1·cs-prcs l'un de l'autrc, étaicnt asscz fol'ls
pour tenir tele i1t¡uelque cnnc111i que ce fút, et
pour donner Je lcmps de l'Cllir
a
Jeur SCCOUrs,
si, coutrc
loutc vraiscmblancc, ilsrcncontrnicnt
le gros de l'arméc russc. lis n'avaienl done ricn
a
craindrc de Willgcnstcin et de llagowouth,
séparésouréunis, et dcvaicnt mcmc les accablc1·
en comLinant bien lcurs efforls.
Ces précautions, prcsquc surobondantes , pri–
scs sur sn gauchc, Napoléon résolut de marchcr
elroit dcvanl lui sur Wilno, ovcc les 20 mille
cavalicrs de Mural , les 70 mille fantassins de
Davoust, et les 56 rnillc soldats éprouvés de In
garde. Aynnt ninsidirectement sous sa main ·120
mille combattanls nu moins, il était ccrlain de
vaincre toulc3 les résistances, et, en eoupant la
lignc russe vers Wilna, de séparcr enliercmcnt
llarclny de Tolly de llagl'alion.
Quanl aux troupes ennemies1·épanducs sur sa
droitc , el qui , snns qu'on le sul avec précision ,
se trouvaicnt cnt1·e Nowoi-Troki et .Lida , el
formaient la guuche de lla1·clay, on ne pouvait
pas les supposcr ele plus de 40 millc hommes ;
or, Je prince Eugcnc, qui faisait ses apprcls
ponr franchir Je Niémcn ll Prcnn avec 80 mil le,
dcvail nvoir raison d'cllcs, si, contrc Je plan
évielcnt des llusses, elles prcoaient l'olfcnsive.
Ces dispositions, ordonnécs di:s le lendcmain
du passage du Niémcn, s'exéculaicnl pcndant
que Napoléon, étobli ll Kowno, se con acrait aux
soins divcrs que nous vcnons ele rclraccr. De sa
pcrsonne il ne dcvait accourir que lorsque ses
avant-postcs Jui signalcraicnl la préscnce de
J'cnncmi. D'aillcurs, avec le vaillant Mural 1son
ovanl-garde, avcc le solide Darousl
11
son corps
de bataillc,
il
n'avait gucre i1 craindre une mésa–
vcnturc. Le 2ti, Mur·al el Davousts'nvnncúrenl ,
l'un
h
la téte de sa cavalcl'ic, l'aul1·e
11
la tele de
son infanleric, jusqu'tl Zisrnory, nprl:s avoi1· lra–
''ersé
unpays diílicilc, et oú l'nr·méc
russc
a111·ait
pu facilcmenl lesarrcter. lis avaicnl chcminéen
effct sur le ílanc des colcaux IJoisés qui sépa1·c11L
le lit de la Wilia de cclui du Niémcn, scrrés
entre ces coteaux el les bords cscarpés elu Nié–
mcn, el n'aynnl pas, en cas d'allaquc, beaucoup
d'espacc pour se déploycr. Le 25 au soil', ils cou–
chcrcnl 1 Zismory, dans un pays plus facilc,
l'angle que formcnt la \Yilin et le Niémcn étnnt
infinimcnt plus ouvert.. Le lcndcmain 2G, ils
allcrent couchcr sur la roule de Jcwc, et ne rcn–
conlrcrcnt sur leur chcmin que des Cosaqucs
qui fuyaicnt
a
lcur approchc, en mcltnnl le fcu
auxgrangcs et aux chfttcaux lorsqu
1
ilsen :wnient
te tcmps. Le cicl Ctail dcmcuré pur et sercin,
mais les villages étaicnl déji1forl éloignés les uns
eles aulres, et les rcssourccs devcnnicnt rares.
Les soldaIs du maréchal Davousl, portanl leur
pain sur le dos, el ayanl un troupeau i1 leur
suite,
ne
mn11quaicnL
de
rien;
mais ils étaicnt
un peu futigués de la Jongucur des marches, et
laissaicnl pnrmi les jcuncs soldats, surloul parmi
les llly1·icnset les llol\tlldais, quclqucs trainarels
sur la 1·oute. Les chcvaux en pa1·ticulicr souf–
fraicnt IJcaucoup, et Lous lcssoirs,
fa
ule d'nvoinc,
on était oiJligé de les répandre dnns les champs
pour
y
broulcr le sciglc vcrL, qui lcur plaisait