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L'UNIVERS.
était immense; elle remplissait les
deux cótés de la chaussée; elle était
aux fenlltiies, sur les toits, étonnée ,
iuterdite, surprise surtout des égards,
des complaisances de leur roi envers
ces étrangers que les honneurs n?en–
dormaient pas, et qni conservaient
dans leur marche l'ordre et l'atti–
tude militaire. Leurs colonnes serrées
occupaient toute cette grande et lon–
gue chaussée élevée sur le Iac, et qui
continue en ligne droite la route d'Izta–
palapan jusqu'au centre de la ville.
Toutefois ils ne pouvaient se dé–
fenCire d'un vague sentiment d'inquié–
tude en se voyant quelques centaines
d'hommes au cceur d'une grande cité
si populeusc et
a
quinze cents lienes
de leur patrie. lis parvinrent jusqu'au
palais qui leur était destiné et qu'avaít
jadis occupé le roí Axajacatl. Mocte–
zuma, qui les attendaíti.r la porte d'en- ·
trée, prit Cortes par la main et l'intro–
duísit dans une grande salle ou il le
fit
asseoir sur un petit siége couvert
d
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un tapis de coton, et dont la forme
était celfe des aulels de nos églises.
Les murs étaient drapés d'une sem–
blable étoffe, mais bordée d'or et de
pienes précieuses . Le roí prit congé
clu général en lui disant: "Vous etes–
maintenant-dans Yotre propre maison;
agissez en maltre, prenez du repos
vous et vos r,ompagnons, bientót je
reviendrai vous voir.
»
Cette visite ter–
minée, Cortes
lit
tirer plusieurs coups
de canon en vue d'effrayer les Mexi–
cains, puis il visita le ·palais qu'on lui
avait donné pour habitation, grand
édifice, clair, aéré, aux murailles mé–
diocrement épaisses, ílanquées de tou–
relles, proprement meubl é de nattes,
de siéges d'une seule pi ece de bois ,
et si vaste que toute l'armée, Espa–
gnols, Indiens, alliés, femmes, en–
fants et esolaves, au nombre de plus
de sept mille ' y étaient logés
a
l'aise.
Les,,Espagnols
y
trouverent ce qu'ils
pouvaient désirer pour' leur sl\reté.
Toutefois, l'habile et infatigable Cor–
tes p.rit toutes les précautions possi–
bles ; il
placaune batterie de ca11ons
en face
de.laporte d'entrée, et se for–
tifia sur tous les points comme s'il
devait soutenir un siége. L'entrée des
Espagnols oans la capitale de 1\focte–
zuma, jour non moins illustre pour
eux que fatal pour les pauvres Mexi–
cains, eut lieu le 8 novembre 1519,
sept mois apres leur arrivée dans le
pays d'Anahuac. Cortes aohevait
a
peine de dlner lorsque :M.octezuma,
fi–
dele a .sa promesse, vint lui rendre
visite; le monarque le fit asseoir a son
cóté, tandis que tous les ofliciers es–
pagnols ou mexicains se tenaient de–
bout respectueusement. De nou veaux
présents d'or, de plumes, de milliers
de pieces de coton, furent apportés et
offerts por le roi. Cortes se confon–
dait en remerclments, lorsque l\focte–
zuma l'interrompit par ces paroles :
"Brave général, et vous tous ses compa–
gnons, les hommes de ma cour et mes
domestiques· sont témoins de tout le
plaisir quej'ai éprouvé a la nou velle de
votre arrivée; sij'ai eu l'air de m'oppo-
ser jusqu'a ce moment
a
la visite que
vous me rendez ici, ce n'a été que pour
me conformet· aux idées et aux dispo–
sitions de mon peuple. Votre renom–
mée a grossi les objets et alarmé les
e prits; on a dit que vous étiez des
dieux immortels montés sur des ani –
maux sauvages d'une grandeur et
d'une foroe épouvantable, et
lan~ant
a
volonté la foudre qui fait tremDler la
terre. On vous a fait passer pour des
monstres jetés sur le ri vage par les .
-
vagues de Ja mer, attirés dans notre
pays par une soif insatiable de l'or,
et livrés a tous les genres de débau–
ches. Enfin on a répété qu'un seul de
vous mangeait plus que dix l\Iexicains;
mais l'expérience et
Je
temps nous ont
foit voir que toutes ces choses n'é–
taient qu'impostures. Nous savons au–
jourd'hui que vous étes des hommes
mortels comme nous, bien que votre
teint ne soit pas le meme et que vous
ayez du poi! au visage. Vos chevaux,
ces animaux si redoutés, sont des cerfs
plus gros, plus gra.nds que les néitres
et de forme un peu différente; et
vos
armes terrible3, des tubes assez sem–
blables aux cannes de roseaux avec
Iesquelles nous alions a la chasse,
mais
lan~ant
des bailes avec une plus
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