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MEXIQUE.

85

C'est alors qu'il appelle sous divers

prétextes les magistrats de la ville et

les princ,ipaux d'entre les hahitants.

Lorsqu'ils sont réunis, il leur demande

s'ils n'ont point

a

se plaindre de ses

soldats.

11

les invite

a

parler sans crain–

te; il leur promet toute satisfaction, et

finit par déclarer que son départ est

fixé au jour suivant. La réponse des

Cholulans fut né¡.;ative; ils continuent

leur role de lraitrcs et protestent du

plus gt·and dévouemenl; ils offrent une

cscorte au général pour l'accompagner

dan

sa marche, ils annoncent

c~u'elle

ser:.i prete au point du jour. Cortes ac–

ccpla leur offre nvec toute l'appa–

rence d'une en ti ere confia11ce; 1rnis,

apres l<'s avoir renvoyés satisfo.its, il

róunit promptement ses officiers en

conseil, lcur apprend ce qui se tramai t

el leur clenrnnde avis. L'opinion de la

grande majorité de ces hommes de

creur fnt conforme

a

la sienne. Sur–

le-champ l'ordre est transmis aux Tlas–

calans campés hors la ville d'y péné–

trer au soleil levant. Espagnols et

alliés emploient la nuit

a

se preparer

au combat. Le jour

commet:J~ait

a

poiodre lorsque l'escorte promise et

une députation desquarante principaux

citoyens a1·riverent au quartier de Cor–

tes. On flt entre.r tout ce monde dans

l'iutérieur ; des gn\·des furent placés

pour les empecher

de.

fuir, et Cortes,

montr sur son cheval de bataille, se

pla .anl au milieu ele ses hommes d'ar–

mcs rl des

holulan et de leurs ma–

gi strats: " Cholulans, leur dit-il, j'ai

voulu vou

avoir pour amis · je suis

venu da ns' olre 1•ille comrne un homme

de paix · je ne vou

ai fait ni tort ni

do1umagc; loin d'avoir cu

á

von

plaindre ele moi, j'ai ron .enti

ti

tout ce

que 1•ou m'avez demandé.

ous avez

dé ire qu

le Tia calan

vo.s anciens

ennrmi

n'entrns ent pa

dan

vos

mur , ils n'y

~ont

point entrés; je vous

ni inl'ité

(1

me faire connaitre si vous

aviez quelque plainte

a

faire de me

soldut , t vou m'avez assuré que l'OUS

n'a1

1

iez qu'ii 1·ou

louer d eux; et ce–

pt>ndant, hommcs perfides, sou

l'ap–

parence de la franchi e vou me trahis–

sez, rous voulez m'assassiner moi et

mes gens

j

VOUS appe)ez

a

VOtre aide

les ruses infernales des lilches. Je sais

tout, je connais toute l'étendue devotre

exécrable complot. " Et s'aclressant

ensuite

a

quclques Cholulans, Cortes

ajoute : " Qui a pu vous inspirer un

projet aussi barbare? 4uels sont vos

1nstigateu;s?" Et les Cholulans de ré–

pondre : "Ce sont les Mexicains, ce

sont les ambassadeurs de Moctezuma,

qui , pour etre agréables

a

leur maitre,

nous ont en&agés á vous massacrer

vous et les votres. ,, Cortes n'eut pas

plutot entendu cette terrible accusa–

tion, qu'avec toute l'apparence d'une

indignation profonde

il

s'adressa aux

envoyés mexicains: "Ces malheureux,

leur dit-il, vous imputent leur trahi–

son; ils cherchent

a

se justilier en

chargeant votrc roi. l\loi je ne puis le

suppose1· capable d'une telle infamie

au moment meme ou

il

me dpnne des

preuves d'amitié, et lorsqu'il pourrait

m'attaquer en brave,

a

force ouverte,

a

visage découvert. Ne craignez ríen

pOU!f vos personnes, je saurai vous

protéger. Aujourd'hu( meme les trai–

tres _périront, et leur ville sera livréc

au pillage. Je prends le ciel

á

témoin

c¡ue leur perfidie seule me met les armes

a

la mam. " A peine avait-il fini de

parler, qu'.un coup de mousquet donna

le signa! du carnage. En un clin d'reil,

Espa"nols, Totonaques se jettent su1·

la tou1e interdite. Le sang coule

ii

ílots.

Les six mille Tlascalans s'élancent de

leur coté' et prennent part

a

celle

grande boucherie; il hurlent comme

des beles féroces, et, sous la protec–

tion de leurs nouveaux allié

s, leur rage

ne c0nnait plus de bornes.

Cependa.nt

les Cholu lnns se rallient, ils

se forment

en mas es errées et se défendent avec

l' ·nergie du dé e poir; mais l'artillerie

de Espagno ls et la supério rité de leurs

arme les rompt, les dispe1·se; la terre

est jonchée de leurs cadavres; tout ce

qui survit gagne les campngnes ou se

réfugie clans les temples, pauvre a ile

qui n'est qu'un autre tombeau . Les

vaincus cherchenten vain

iJ

'y fortilier:

des torcbe

allumées embra ent les

maisons et le édi!lces

reli~icux,

et la

foule qui s'y pressait, ou perit dans les