MEXIQUE.
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C'est alors qu'il appelle sous divers
prétextes les magistrats de la ville et
les princ,ipaux d'entre les hahitants.
Lorsqu'ils sont réunis, il leur demande
s'ils n'ont point
a
se plaindre de ses
soldats.
11
les invite
a
parler sans crain–
te; il leur promet toute satisfaction, et
finit par déclarer que son départ est
fixé au jour suivant. La réponse des
Cholulans fut né¡.;ative; ils continuent
leur role de lraitrcs et protestent du
plus gt·and dévouemenl; ils offrent une
cscorte au général pour l'accompagner
dan
sa marche, ils annoncent
c~u'elle
ser:.i prete au point du jour. Cortes ac–
ccpla leur offre nvec toute l'appa–
rence d'une en ti ere confia11ce; 1rnis,
apres l<'s avoir renvoyés satisfo.its, il
róunit promptement ses officiers en
conseil, lcur apprend ce qui se tramai t
el leur clenrnnde avis. L'opinion de la
grande majorité de ces hommes de
creur fnt conforme
a
la sienne. Sur–
le-champ l'ordre est transmis aux Tlas–
calans campés hors la ville d'y péné–
trer au soleil levant. Espagnols et
alliés emploient la nuit
a
se preparer
au combat. Le jour
commet:J~ait
a
poiodre lorsque l'escorte promise et
une députation desquarante principaux
citoyens a1·riverent au quartier de Cor–
tes. On flt entre.r tout ce monde dans
l'iutérieur ; des gn\·des furent placés
pour les empecher
de.
fuir, et Cortes,
montr sur son cheval de bataille, se
pla .anl au milieu ele ses hommes d'ar–
mcs rl des
holulan et de leurs ma–
gi strats: " Cholulans, leur dit-il, j'ai
voulu vou
avoir pour amis · je suis
venu da ns' olre 1•ille comrne un homme
de paix · je ne vou
ai fait ni tort ni
do1umagc; loin d'avoir cu
á
von
plaindre ele moi, j'ai ron .enti
ti
tout ce
que 1•ou m'avez demandé.
ous avez
dé ire qu
le Tia calan
vo.s anciens
ennrmi
n'entrns ent pa
dan
vos
mur , ils n'y
~ont
point entrés; je vous
ni inl'ité
(1
me faire connaitre si vous
aviez quelque plainte
a
faire de me
soldut , t vou m'avez assuré que l'OUS
n'a1
1
iez qu'ii 1·ou
louer d eux; et ce–
pt>ndant, hommcs perfides, sou
l'ap–
parence de la franchi e vou me trahis–
sez, rous voulez m'assassiner moi et
mes gens
j
VOUS appe)ez
a
VOtre aide
les ruses infernales des lilches. Je sais
tout, je connais toute l'étendue devotre
exécrable complot. " Et s'aclressant
ensuite
a
quclques Cholulans, Cortes
ajoute : " Qui a pu vous inspirer un
projet aussi barbare? 4uels sont vos
1nstigateu;s?" Et les Cholulans de ré–
pondre : "Ce sont les Mexicains, ce
sont les ambassadeurs de Moctezuma,
qui , pour etre agréables
a
leur maitre,
nous ont en&agés á vous massacrer
vous et les votres. ,, Cortes n'eut pas
plutot entendu cette terrible accusa–
tion, qu'avec toute l'apparence d'une
indignation profonde
il
s'adressa aux
envoyés mexicains: "Ces malheureux,
leur dit-il, vous imputent leur trahi–
son; ils cherchent
a
se justilier en
chargeant votrc roi. l\loi je ne puis le
suppose1· capable d'une telle infamie
au moment meme ou
il
me dpnne des
preuves d'amitié, et lorsqu'il pourrait
m'attaquer en brave,
a
force ouverte,
a
visage découvert. Ne craignez ríen
pOU!f vos personnes, je saurai vous
protéger. Aujourd'hu( meme les trai–
tres _périront, et leur ville sera livréc
au pillage. Je prends le ciel
á
témoin
c¡ue leur perfidie seule me met les armes
a
la mam. " A peine avait-il fini de
parler, qu'.un coup de mousquet donna
le signa! du carnage. En un clin d'reil,
Espa"nols, Totonaques se jettent su1·
la tou1e interdite. Le sang coule
ii
ílots.
Les six mille Tlascalans s'élancent de
leur coté' et prennent part
a
celle
grande boucherie; il hurlent comme
des beles féroces, et, sous la protec–
tion de leurs nouveaux allié
s, leur ragene c0nnait plus de bornes.
Cependa.ntles Cholu lnns se rallient, ils
se formenten mas es errées et se défendent avec
l' ·nergie du dé e poir; mais l'artillerie
de Espagno ls et la supério rité de leurs
arme les rompt, les dispe1·se; la terre
est jonchée de leurs cadavres; tout ce
qui survit gagne les campngnes ou se
réfugie clans les temples, pauvre a ile
qui n'est qu'un autre tombeau . Les
vaincus cherchenten vain
iJ
'y fortilier:
des torcbe
allumées embra ent les
maisons et le édi!lces
reli~icux,
et la
foule qui s'y pressait, ou perit dans les